
Illustration : un compte twitter "#je ne suis pas un virus"
La récente épidémie de Coronavirus a permis de mettre en évidence la prégnance d’un racisme trop souvent sous-estimé celui qui vise les populations extrêmes orientales. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un « racisme d’état » contrairement à celui qui touche les populations nords africaines ou celles originaire d’Afrique de l’Ouest. Cela dit même si le risque de bavure policière est bien moins élevé ça plombe bien les populations concernées...
« Le pire des virus c’est le racisme systématique »
Mais face à ce redoublement de quolibets, de phrases haineuses ou de préjugés la communauté originaire de cette région du globe s’est fortement engagee en particulier autour du mot d’ordre « je ne suis pas un virus » C’est aussi que cette vague de racisme est particulièrement forte et à surpris en premier lieu ceux même qui en étaient victimes
Au delà de Twitter ce sont des initiatives multiples qui ont commencé à faire changer la donne. Ces mobilisations n'arrivent pas en france dans un ciel serein et dégagé de toute ambiguité, car les population extréme orientale (chinois et viet bnamiens pour la plupart) se sont récemment mobilisé contre les violences dont elles se sentaient victimes et de l'indifférence des pouvoirs publics a cet égard. On a pu parler à ce propos de "rendez vous manqué avec le mouvement antiraciste". C'est dans un article de la revue contretemps qu'on trouve un bilan sérieux de ce mouvement fait par un de ses protagonistes : Ya Han Chuang est un sociologue chinois spécialisé dans cette communauté On peut trouver la liste de ses articles en cliquant sur ce lien
Voila les références de l'article précité et un court extrait de celui ci qui donne quelques indications sur son contenu
Les migrants chinois et le mouvement antiraciste : un rendez-vous manqué ? Ya-Han Chuang https://www.contretemps.eu/migrants-chinois-racisme-antiracisme/ site consulté le 10/02/2020
Au-delà des mots d’ordre réclamant davantage de protection policière, la communauté dénonce une indifférence globale à l’origine de ce crime mortel. Sur les réseaux sociaux, les jeunes Chinois ne cessent d’accuser cette indifférence de la société majoritaire. « Quand un Chinois est mort, tout le monde s’en fout. Où est la solidarité ? ». « Je suis Charlie, tout le monde est là. Nous sommes Chaolin, vous êtes où ? »2. Autrement dit, le silence tue. C’est l’ignorance et l’indifférence générale de la société majoritaire, selon les migrants chinois, qui a fait perdurer ces agressions visant des populations asiatiques, jusqu’à ce que M. Zhang soit tué.
Comment expliquer cette indifférence ressentie par les Chinois ? S’il existe bel et bien dans la société française un racisme anti-Chinois que ces agressions révèlent, il semble que cette forme de racisme soit beaucoup moins dénoncée, en raison peut-être d’une méconnaissance de cette population et de ses conditions d’existence3.
En France, comme dans beaucoup d’autres pays, la population chinoise – et plus largement asiatique – subit souvent deux stéréotypes : d’un côté, l’image positive d’une « minorité modèle », celle qui travaille dur, qui s’en sort, qui est donc souvent perçue comme privilégiée par rapport au reste de la population immigrée ; d’un autre côté, de manière plus péjorative, ils sont aussi perçus comme une « minorité silencieuse », discrète, timide, qui ne se plaint pas et qui vit entre elle. Cette perception mixte de « bien lotis » et de « timides » peut expliquer pourquoi ils deviennent des cibles faciles d’agressions sans que ce phénomène soit intégré dans le champ des luttes antiracistes.
S’ajoute à ces perceptions paradoxales un autre handicap qui entrave la construction de liens avec le milieu associatif et le mouvement antiraciste : un entre-soi économique structurant leur fonctionnement collectif, qui peut être perçu – dans le paradigme « républicain » – comme « communautariste ».
Il me semble qu'une des difficulté de la liaison entre ce mouvement et les mouvements "historiques" c'est le fait que ce racisme indubitablement n'est pas un "racisme d'état". C'est d'ailleurs un peu le même cas pour l'antisémitisme actuellement. Cela n'a pas toujours été le cas pour les deux racismes en question. Rn particulier l'antisémitisme, avec "l'affaire Dreyfus" qui est l'exemple même du "racisme d'état", mais le racisme "anti jaune" en sa période colonial est lui aussi une vieille histoire "d'état"...
Il y a également le fait que solliciter la police n'a jamais été de soi pour le mouvement antiraciste français qui a plutot une "histoire compliquée" avec cette institution.
Mais cette "occasion perdue" peut etre rattrapée : la mobilisation en cours n'a pas tous les obstacles que les précédentes avaient connues Car si les racistes existent fort heureusement il y a aussi de nombreux anti racistes... Et comme le disait un slogan oublié leurs avancées sont faites de nos reculs Alors engageons-nous !
Et pour finir sans relation avec cette épidémie mais avec un titre évocateur voici un vieux titre de « the Ex » un groupe hollandais punk/World/jazz « that not à virus » Bonne écoute...