Billet de blog 31 décembre 2013

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La campagne municipale ne se fait pas depuis le siège de l’UMP

Bastien Marguerite, candidat du Parti socialiste à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne), souligne l'erreur du maire sortant Jean-François Copé, président de l'UMP, qui vient d'appeler les électeurs à « sanctionner le gouvernement » lors des élections municipales: « Le président de l’UMP confond ses ambitions nationales et le mandat de maire pour lequel il a été élu. »

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Bastien Marguerite, candidat du Parti socialiste à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne), souligne l'erreur du maire sortant Jean-François Copé, président de l'UMP, qui vient d'appeler les électeurs à « sanctionner le gouvernement » lors des élections municipales: « Le président de l’UMP confond ses ambitions nationales et le mandat de maire pour lequel il a été élu. »


En appelant, lundi 30 décembre, les Français à « sanctionner le gouvernement » aux élections municipales des 23 et 30 mars prochains, Jean-François Copé s’est trompé d’objectif. Un maire est un élu de proximité. Il est apprécié des Français car il s’occupe jour après jour de leurs préoccupations concrètes. Le président de l’UMP confond ses ambitions nationales et le mandat de maire pour lequel il a été élu. L’enjeu est pourtant clair : mettre en place au quotidien une politique locale utile aux meldois. Pari raté pour celui que l’on appelle « le visiteur du vendredi soir » dans sa propre commune. Il ne se rend même plus compte qu’aux portes de sa mairie se pressent ceux qui veulent voir leur maire et qui désespèrent de ne pas être écoutés. A force de vouloir faire de sa ville un tremplin pour sa carrière personnelle, le sol meldois risque de se retirer sous ses pieds.

La politique a besoin d’un nouveau souffle, et cela commence par l’implication locale et le non-cumul des mandats. Elle a aussi besoin de concertation et de transparence. Lorsque les meldoises et les meldois ont l’impression de ne pas être écoutés, que les réunions de quartiers ne servent qu’à faire la promotion du maire, que les critères d’attribution des logements sociaux sont flous et que les jeunes de la ville sont laissés à l’abandon, c’est d’un impératif démocratique dont il est question. Lorsque l’on cumule les mandats de maire, de président de la communauté d’agglomération du Grand Meaux, de député, et que l’on occupe les fonctions de président de l’UMP, on a plus le temps de faire ce pour quoi on a été élu : être à l’écoute, et trouver des solutions concrètes aux problèmes de ceux qui en ont besoin. Un « serial-cumulard » peut vite tomber dans une sorte de schizophrénie politique. Aux Meldois, le matin, Jean-François Copé rappelle qu’il veut les protéger. Et le soir dans les médias nationaux à Paris, le président de l’UMP promeut une doxa ultralibérale en expliquant que le système social français coûte trop cher, qu’il faut en finir avec les 35 heures, les allocations chômage, le contrat de travail à durée indéterminée, et que l’assistanat serait le lot de tous les bénéficiaires de l’aide sociale et de la solidarité nationale. Allons, Monsieur Copé, un peu de cohérence politique, c’est le premier pas sur le chemin de la vérité ! 

Réenchanter la politique, c’est être à l’écoute. Deux oreilles et une bouche, un élu doit écouter deux fois plus qu’il ne parle pour agir. La femme ou l’homme politique de demain se doit de faire autre chose pour ses administrés que de les évoquer de façon lointaine dans une vidéo. Il doit s’engager au non cumul des mandats, mettre en place des instances de concertation, les consulter de façon permanente et prendre ses décisions de façon transparente. Cela ne consiste pas à faire des promesses inconsidérées mais à comprendre les problèmes qui se posent, tenter de les résoudre. Il faut en finir avec la politique « à coups de menton » dans laquelle on dénonce des vols imaginaires de pains aux chocolats.

A Meaux, cette envie de changement se ressent tous les jours. Elle est perceptible chez ceux qui se sentent délaissés par les parcours des transports en commun ou la rénovation des logements sociaux. Elle est perceptible chez les jeunes qui se cherchent un avenir lorsqu’ils sont sortis trop tôt du système scolaire et à qui un emploi d’avenir pourrait apporter de l’espoir et un salaire. Mais aussi chez les petits commerçants qui ne comprennent pas pourquoi, alors qu’ils font l’attractivité et le charme des lieux de vie de la ville, un nouveau centre commercial est construit. Enfin, personne ne comprend pourquoi, alors que Meaux est une ville si riche de son histoire, aucune perspective d’avenir à sa hauteur ne lui est offerte du fait de l’absence d’implication de son maire.

Il faut bien accorder à Jean-François Copé un point sur lequel il a raison d’insister. Une nouvelle génération s’élève bel et bien en politique. Mais contre ce qu’il représente et incarne : une politique cynique, fragmentée et désenchantée. La force de demain réside dans le collectif, et c’est ensemble que nous agirons. Jean-François Copé ferait bien de choisir entre ses mandats si il veut éviter de ne plus en avoir aucun.

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