C'était le matin. J'embouchais une nouvelle fois mon saxophone alto pour refaire pour la 12000 fois mes gammes (surtout le blues, je bosse beaucoup le blues depuis le confinement) Je recomptais encore et encore mes anches de saxophone (18 dont trois qui sonnent super bien) y compris celle que mon chat avait chipé ("Oh le cat, tu va me rapporter ça TOUT DE SUITE") et je me resservait une rasade de bourbon pour m'inspirer dans mes solos (comme je l'ai déjà dit, je suis trés blues en ce moment, et le blues ça matche avec le bourbon, si je m'étais lancé dans le jazz fusion j'aurais consommé de la coke) quand j'ai vu apparaitre sur mon ordinateur une magnifique photo de Wayne Shorter et Herbie Hanckock enlacé avec un vigoureux "happy birthday my friend" posté par Wayne Shorter (oui, Wayne Shorter m'écrit) Voila la photo :

Entre nous, on se rend compte que le confinement laisse a désirer à New York. Ici ça aurait direct été une prune à 135 euro, sinon un coup de taser.
Mais bon, c'est aussi l'occasion de se rappeler de la phénoménale carrière de ces deux potes ! La paire de rêve pour le meilleurs quintet dont à disposé Miles Davis !
Pour se mettre en jambe un petit duo entre Wayne Shorter et Herbie Hancock avec Stanley Clarke à la basse électrique et Omar Hakim à la batterie. Ce dernier, le moins connu, a joué avec tout ce que la planète compte de bons jazzmans, en particulier avec Wheaver Report où il jouait également de la guitare.
Cantaloupe island avec wayne shorter, stanley clark, Omar Hakim
Herbie Hancock est important pour deux raisons : déja c'est un formidable compositeur. N'importe quel jazzman a déja interprété un de ses (nombreux) standards : Cantaloupe island Watermelon man, Chameléon ou Sorcerer, etc Et c'est un "sorcier du son", qui a inventé une nouvelle facon de concevoir la musique. En particulier c'est un de ceux qui a imposé le piano électrique Rhodes dans le jazz Ci dessous une formidable démonstration ou il se lance dans une improvisation fantastique "en l'honneur de Miles" (davis) Et c'est extraordinaire !
Tout ca va exploser dans un de ses plus grand succès dans les années 80, Rock it (avec le clip d'origine, c'est encore mieux) Il n'avait pas participé au tournant "électrique" de Miles Davis (sa collaboration avec miles Davis avait cessée aprés "les filles de Kilimandjaro" et il n'avait pas participé au disque historique "In a silent way" ou il sera remplacé par Joe Zawinul et où apparaitrons le prémisses du jazz rock) mais il se rattrapera largement par la suite...
Évidemment, ça a été un énorme succès commercial. Mais pas uniquement. Pour le meilleurs et pour le pire (hélas !) ça a ouvert "le champ des possibles". Mais Herbie Hanckock n'est pas uniquement capable de révolutionner la musique commerciale...
Mais il a aussi réévalué les grands standards de la pop musique en les considérant comme des "standards" de jazz. Voila comme il réinterpréte "the time they are a changing" avec les Chieftains (groupe immarcescible de musique irlandaise) Toumani Diabaté (un grand joueur de kora d’Afrique de l'ouest) et Manu katché aux percussions
Il a d'ailleurs consacré un album aux "news standards", lesquels sont de la pop réinterprétée et pas les succés de "Tin Pan Alley", la grande fabrique du "great americain songbook" des années 20 et 30...
Et pour conclure cet anniversaire, écoutons une dernière fois Herbie Hancock dans le grand quintet de Miles Davis, avec Wayne Shorter aux saxophones, Ron Carter à la basse et Tony Williams aux drums. Jamais le quintet de Miles Davis n'a été aussi bon. Bien plus tard, Miles confiera qu'il avait beaucoup de mal a jouer avec ces musiciens extraordinaires qui le poussaient dans ses derniers retranchements. La c'est en live en Italie : Savourez, écoutez !