Le gouverneur du Texas Rick Perry, candidat à la primaire républicaine de 2012, a décidé d'injecter une dose de religieux dans la campagne avec une vidéo louant sa foi en Dieu. Un moyen de se démarquer de ses concurrents, Romney le mormon et Gingrich le catholique converti...
« Quand vous êtes candidat à la présidence, on vous pose souvent des questions sur votre foi », lance en préambule de son nouveau clip de campagne dans l'Iowa, le premier état à voter le 3 janvier pour la primaire républicaine, un Rick Perry tout sourire.
Il est vrai que pendant des années, l'Amérique a eu bien du mal à accepter que son président puisse être autre chose que protestant (JFK mis à part)... Pourtant, 2012 semblait parti pour faire mentir ces poncifs. Sur les sept candidats républicains encore en course dans cette primaire, deux son mormons (Mitt Romney et Jon Huntsman), deux sont catholiques (Newt Gingrich, qui s'est converti après son troisième mariage et Rick Santorum), un est baptiste (Ron Paul) et deux seulement sont chrétiens évangéliques (Rick Perry et Michele Bachmann).
Bref on imaginait que l'Amérique avait changé, qu'elle se moquait désormais comme de sa première soutane de qui pouvait bien confesser ses hommes politiques... C'était sans compter sur Rick Perry. Il faut dire que le Texan a beau avoir quelques trous de mémoire, il n'a pas oublié qu'en 2008, 60% de ceux qui avaient voté pour le conservateur John McCain face à Obama étaient des chrétiens évangéliques.
Catastrophique lors des premiers débats, trainant comme un boulet le fait d'avoir oublier son programme en direct à la télévision et d'avoir appeler son ranch « Tête de Nègre »... On pourrait égrener comme un chapelet toutes les bourdes des dernières semaines du candidat Perry. Pourtant celui-ci refuse de s'avouer vaincu. « Certains progressistes voient la religion comme un signe de faiblesse. Et bien, ils se trompent. Je pense que nous avons tous besoin de l'aide de Dieu », continue le gouverneur dans ce qui ressemble bien à un appel pied à son Sauveur.
En réalité, cette attaque ne vise pas tant les « progressistes », Obama ayant toujours montré un fort sentiment religieux. Il s'agit surtout de se démarquer de ses rivaux, Mitt Romney et Newt Gingrich, que les sondages donnent en tête. Un mormon et un catholique converti. Pas très orthodoxe tout ça...
Ce n'est pas le premier coup mystique du très religieux Perry. Une semaine avant de se déclarer candidat, il avait organisé un rassemblement de prières près de chez lui, attirant 30.000 fidèles/supporteurs. Ses rivaux impénitents en avaient profité pour le critiquer : jusqu'à preuve du contraire le Texas fait toujours parti des Etats-Unis et l'Eglise et l'Etat y sont séparés...
Perry conclue sa profession de foi médiatique d'un cinglant : « Je suis Rick Perry et je n'ai pas peur de parler de ma foi ! » Ca c'est certain. En fait, ce qui lui fait vraiment peur, c'est de parler d'autre chose...