
Cette nuit il n’y a pas eu de poésie
Elle est partie en courant avec l’ultime lune derrière toi
N’a laissé que des sillages de syllabes inachevées
Comme un amour mi-commencé mi-terminé
Cette nuit il n’y a pas eu de poésie
Elle est sortie en courant après la dernière lune
Et ton nom s’est endormi sur mes lèvres
Qui attendent que ton intérêt les réveille
Les feuilles de ma peau peu à peu se sont déshydratées en attendant ta sueur
Cette nuit il n’y a pas eu de poésie
Elle s’en est allée en courant après la dernière lune
Tandis que mon corps se rappelait le va-et-vient de tes versets
Comme un vaisseau se laisse balancer par les vagues
Les étoiles ont laissé sans écho les chansons de Gardel
Sur la table de nuit ton seul chapeau effraie la solitude
Et mon oreiller froid regrette tes caresses
Cette nuit il n’y a pas eu de poésie
Elle est partie en courant avec la dernière lune
Mon temple est resté vide
Déjà les anges ne chantaient plus
Mes lèvres endormies embrassaient ton nom
Cette nuit il n’y a pas eu de poésie
Elle a filé en courant avec la dernière lune.
Marlene Feeley, traduite par Stéphanie-Alice Sepschaski
Perséphone captive d’Hadès, FEUX, 2015
ABC’éditions Ah Bienvenus Clandestins !
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