
Condamnée à l’indifférence
Je suis celle qui n’a pas de nom
Avec son identité perdue dans des eaux tumultueuses
Celle qui ramena des rêves de déserts arides
Ou d’un petit village des Andes
Ils m’ont transformée en statistique
Me pourchassent encore, juste parce que je veux vivre
Je me suis perdue à déambuler en quête de dignité
J’ai laissé mon âme à la mer
Je suis celle dont la mort a fait une part d’elle-même
Que l’on harcèle pour l’empêcher d’exister
Que l’on retient entre des murs froids
Celle dont on muselle la voix
Celle qui pleure les morts
Qui voit le monde à travers des barreaux
Celle qu’on a convertie en indésirable
Dans la statistique immorale
De ceux qui naissent sans connaître le bonheur d’un humain libre
Celle qui survit à présent entre quatre murs
L’isolée
Je suis condamnée à ne pas exister dans ta société
La non Citoyenne...
Marlene Feeley, traduite par Stéphanie-Alice Sepschaski
Perséphone captive d’Hadès, FEUX, 2015
ABC’éditions Ah Bienvenus Clandestins !
Original castillan :
http://blogs.mediapart.fr/es/edition/mediapart-en-espanol/article/280315/condenada-la-indeferencia
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