
Tu restes tranquille à regarder passer le temps
Vois comme la vie s’assoit à tes côtés pour bavarder avec toi pendant que le soleil change de ciel
Tourne la tête vers la fenêtre de tes souvenirs
tu retrouveras le jardin de ta vieille maison
Les rires exagérés de fillette rêveuse reviennent et tu cours enveloppée de fleurs sylvestres cap en bas à travers les ravins de ta terre entendant les légendes des vieilles qui s’ennuient à tisser entre les tristesses leurs longues après-midis d’hiver
Le silence du passé se rompt en rencontrant ta mémoire
qui virevolte entre tes larmes de résidente étrangère
qui t’ont si souvent demandé
Quand reviens-tu ?
À courir tes rues d’enfance
Tu laisses affleurer la plainte qui traverse la gorge
et tes photos décolorées cherchent tes souvenirs
Ton identité
La vie poursuit sa conversation
près de cette fenêtre aux soirées méditerranéennes
Résidente étrangère cherche sa place
sous un tas de paperasses oblitérées de timbres superbement signés qui t’accordent le bon-vouloir de la légalité
Mais toi tu restes devant cette fenêtre d’hiers perdus dans les rues de ton quartier
acharnée à recomposer ton histoire sous un tas de papelards.
Marlene Feeley, traduite par Stéphanie-Alice Sepschaski
Perséphone captive d’Hadès, FEUX, 2015
ABC’éditions Ah Bienvenus Clandestins !
Original en castillan :
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