Billet de blog 17 mars 2012

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Galles : Le ciel pour témoin.

Galles 16 - France 09La revanche de tout un peuple. Le millénium Stadium joue à ciel ouvert pour complaire aux exigences de la technologie et des Français. D'entrée de jeu, Beauxis manque un drop, histoire de commencer ce match comme les bleus avaient fini le précédent. Les Gallois lancent la première attaque, par trois fois franchissent la ligne d'avantage mais donne la balle aux bleus qui finissent petitement par se dégager. Il y a déjà des motifs d'inquiétude …

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Galles 16 - France 09

La revanche de tout un peuple.

Le millénium Stadium joue à ciel ouvert pour complaire aux exigences de la technologie et des Français. D'entrée de jeu, Beauxis manque un drop, histoire de commencer ce match comme les bleus avaient fini le précédent. Les Gallois lancent la première attaque, par trois fois franchissent la ligne d'avantage mais donne la balle aux bleus qui finissent petitement par se dégager. Il y a déjà des motifs d'inquiétude …

Le rugby est un jeu de pied que les Gallois jouent à la main. Les coqs sont sur la défensive en ce début de rencontre, les leçons sans doute des entames précédentes. Le ballon glisse, la première attaque des bleus se termine par un en-avant. La pluie perturbe davantage le jeu que le GPS de monsieur Saint André, mais les caprices et le spectacle ne sont pas compatibles.

Les Français tirent les premiers sur une pénalité qui récompense le travail des avants. Les Gallois font le jeu mais sont sifflés déjà trois fois. 0 à 3 à la 11° minute. Les rouges ne se découragent pas et continuent à envoyer du jeu. Voilà au moins une nation qui ne joue pas petit

bras ! La balle vole de mains en mains ; à droite, à gauche, au milieu et les bleus se contentent de bien défendre. Une pénalité heurte le poteau, les Dieux de l'Ovale seraient-ils tricolores ?

Les Gallois campent dans le camp des bleus. Est-ce ainsi que l'on va préparer la prochaine Coupe du Monde ? Ce que je ne supporte plus dans cette équipe, ce sont ces joueurs qui ne cessent de se tourner vers l'arbitre pour réclamer des fautes, ce jeu mérite un tout autre état d'esprit. Les coqs démontrent d'autres compétences en jouant au chat et à la souris avec une superbe combinaison sur touche mais hélas une faute au sol interrompt leur première véritable attaque à la 20 °mn

Immédiatement, les espoirs sont réduits à néant. Une balle perdue, deux passes, deux plaquages manqués et c'est l'essai pour les rouges. 7 à 3 à la 22 °minute et toujours des essais encaissés par une défense que l'on veut nous vendre comme le point fort tricolore …

Les Gallois jouent avec le ballon, les Français défendent et avancent. A ce petit jeu de dupe, sur une balle française, la situation se renverse, les bleus reculent et sont pénalisés. À la demi-heure, le score est de 10 à 3 et aucune raison de s'enflammer pour les supporters tricolores. Le jeu se limite maintenant à un échange d'ogives comme si aucune possibilité ne pouvait sortir du jeu de mouvement. Il y a comme un constat de carence terrible pour la culture du jeu tricolore.

Alors on se retrouve sur une cocotte et ironie du sort, elle est pénalisée. Ils se font des passes sur la largeur et c'est tout autant stérile. Il y a quelque chose de fracassé dans l'inspiration des coqs, un manque de gaz et de volonté de s'envoyer. C'est un psychologue qu'il faudrait pour cette équipe. À la dernière minute, une pénalité vient sanctionner une faute : deuxième poteau, seule la chance peut inverser le cours des évènements. Je m'ennuie ! C'est la mi-temps et je n'ai rien eu à me mettre sous la dent.

Reprise sur le même tempo. Les rouges jouent, les bleus plient et contrent. Jean Marc Buttin fait des étincelles et à lui seul déchire le rideau rouge. Une pénalité récompense cette action de classe qui permet à la France de recoller 10 à 6 à la 45° mn. C'est le moment de faire les changements pour espérer un souffle nouveau.

Une nouvelle action convenable derrière une combinaison sur touche, un passage au sol et une énième tentative de drop, encore manquée, comme souvent depuis le début de ce tournoi. Sommes-nous incapables de penser un jeu ambitieux ? Enfin une attaque au centre, Fritz passe les bras, reprend ensuite et perd le ballon. Dommage mais c'est en osant que l'on peut retrouver confiance et jeu plaisant.

Le ballon change de main, c'est un peu fou-fou en ce moment. Ce serait le moment idéal de marquer quelque chose pour faire douter des Gallois un peu crispés à l'idée de réussir le Grand Chelem. Les rouges marquent trois points à ce moment crucial où le match cherche son vainqueur : 13 à 6 à la 53° minute.

Peur de gagner d'un côté contre peur du ridicule de l'autre, c'est l'équipe la plus culottée qui sortira de ce piège. Les rouges remettent la main sur le ballon dans un jeu plus étriqué qu'à leur habitude, ils vont chercher les bleus sur leur point fort : les avants. C'est un combat rude qui fera des dégâts physiques. Gare à celui qui pliera ! C'est interminable, les Français jouent le contre, font reculer les diables rouges et renversent la vapeur. Cette fois, le feu est dans la maison d'en face !

Il reste 20 minutes, les anciens font leurs adieux, il faut que les jeunes prennent le relais et se montrent enfin ambitieux. L'arbitre sermonne notre capitaine, un carton peut faire basculer cette rencontre crispée et verrouillée pas les schémas défensifs. Trop de jeu au pied sans véritable volonté de le récupérer, c'est un aveu d'impuissance.

C'est une nouvelle fois derrière touche que les bleus mettent le danger. Percée plein champ de Fritz, relais des avant et à 5 mètres de la ligne adverse, pénalité pour sauver les Gallois. C'est le symbole d'un match où les intentions ne vont jamais jusqu'au bout. Un manque de maîtrise, une tension trop forte, un match qui n'a jamais commencé ?

Nouvelle épreuve de force Galloise, nouvelle défense solide des Français, nouvelle pénalité qui vient interrompre la séquence, c'est l'illustration d'un match indécis mais sans éclats. Il reste dix minutes et tout est possible encore. Cette fois ce sont les bleus, après une chandelle de Beauxis qui sont à 5 mètres de la terre promise. Il manque une passe pour conclure, c'est souvent le cas.

Plus le temps passe et plus les Gallois risquent d'être tendus par l'enjeu. Il faut profiter de ce moment pour recoller au score. Pénalité sur mêlée, il reste sept minutes, que faire ? Les Français prennent les points : 13 à 9, il doit y avoir des cœurs qui battent à Cardiff.

Cette fois, ce sont les Français qui sont vilains, l'arbitre sanctionne un geste anodin d'anti-jeu et une nouvelle occasion est offerte aux rouges pour reprendre un peu d'air et gagner une minute. La fin est proche, ce sont les cinq dernières minutes : 16 à 9, c'est insoutenable pour les Gallois, pas vraiment pour les supporters Français, déçus une fois de plus de la prestation tricolore.

Une dernière attaque rouge, un jeu de petits tas, un drop qui passe à côté et la balle de match change de camp. De part et d'autre, les pieds ont tremblé. La balle est rendu bêtement aux rouges, ce sera le dernier cache ballon du tournoi. Les bleus défendent, c'est ce qu'ils ont fait pour l'essentiel lors d'un tournoi qui ne sera pas celui du renouveau du jeu à la française.

C'est le Grand Chelem pour les diables rouges, c'est la légitime revanche d'une demi-finale qui leur était restée en travers de la gorge. Tout s'est joué sur un éclair offensif et le reste fut un bras de fer stérile et parfois soporifique. Il manque une idée directrice, un peu de folie pour des joueurs trop suivis à la trace par des statisticiens qui tuent le flair, il manque surtout un patron pour le jeu.

Deux victoires, deux défaites, un nul, seuls les commentateurs de France 2 peuvent nous faire croire que le bilan est positif pour une équipe qui sortait d'une finale mondiale. C'est clairement un échec pour Saint André d'autant qu'il n'a pas pris l'option de lancer sa prise de fonction avec une nouvelle équipe. Les anciens partent par la petite porte, les jeunes devront prendre le relais. Il est temps que l'on s'enflamme aussi pour le jeu de notre sélection.

Le tournoi 2012 est terminé. Il y a eu loin des paroles à la réalité.

Défaitement leur.

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