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Billet de blog 1 octobre 2013

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Illustration 1

Le sachet de thé pendouille dans la tasse en plastique, la conférencière fagotée en Heidi vieille fille, un brin gênée, s’excuse du retard de ses collègues. Arrive un prof aussi élimé que sa veste en velours bientôt rejoint par le troisième invité au débat, candidat potentiel au relooking. La thématique: le conte et plus particulièrement le Petit Poucet et son cousin allemand Hansel et Gretel. Les trois olibrius (les trois excellents acteurs, danseurs, clowns, Camille Trophème, Erik Gerken et Etienne Fague) se lancent dans parodie de la conférence universitaire imbitable et proprement hilarante. C’est un pur bonheur de les regarder parler, car c’est ce qui se passe véritablement : On se fiche de ce qu’ils racontent tout à l’attention de ces corps, qui donnent à voir  en version comique, toutes les images subliminales du désir et de l’érotisme généré par les contes. Puis, sans que l’on y prenne garde, la jeune femme, passe au piano, un caillou tombe des cintres et se joue la scène originelle des parents prêts à perdre leurs enfants. S’enchaînent une suite de tableaux autour de cette histoire terrible d’abandon. Le  burlesque se fait poétique quand le torse nu du vieux professeur se transforme sous les doigts de la conférencière :le gras du ventre devient chemin boueux, les tétons les pics de la montagne, le nombril caverne. Une perruque blonde et une paire de faux seins plus loin, l’ogre et sa femme zigouillent la gamine en lui tordant le cou. Chapeau bas aux bruitages d’Erik Gerken, qui à l’aide deux gobelets en plastique rend plus vrai que nature le bruit des os qui craquent.

Le metteur en scène Nathalie Béasse vient des arts plastiques, elle sait  par  une ligne de sable, une pluie de cailloux, un arbre qui tombe des cintres, faire jouer l’espace scénique, l’ouvrir comme les pages de ces livres pour enfants dont les décors se déplient. Le spectacle manque  d’une petite dose d’inquiétude pour être parfait, mais le rire est si bon que l’on ne boudera pas notre plaisir.

Au Théâtre de la Bastille à Paris jusqu'au 13 octobre

Tél: 01 43 57 42 14

theatre-bastille.com

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