Connaissez vous les Rolling Bretzels ? Comment faire un numéro comique sur le CAC 40 et les investissements financiers ? Regrettez vous le temps où vos parents fumaient dans la voiture et que vous n’étiez pas ceinturé sur un siège bébé mais brinquebalant sur les sièges arrière de la 4l ? Alors n’hésitez pas à vous offrir une soirée à l’Idéal Club, le music-hall totalement branque zingue de la compagnie 26OOO couverts. Dans un parquet de bal, avec hublots et bar attenant, 26000 couverts accumulent blagues potaches, numéros dérisoires sur fond de musique rock pour le bonheur de tous. Tout commence avec l’intervention de Philippe Nicolle, metteur en scène. Il nous explique son spectacle idéal : 1h15 bien ficelée, et se désespère, le programme annonce 2h30 avec entracte. Dans la salle, les tatas venues de province s’inquiètent de l’heure de passage du neveu. L’idéal des uns n’étant pas celui des autres le spectacle se transforme en une série de propositions pour une première à venir, une sorte de making off live d’un spectacle qui n’existe pas. L’une se verrait bien en chat, l’autre en thon et s’en suit une conversation surréaliste. Dignes héritiers des Monty Python, la force et la virtuosité de 26000 couverts c’est d’être loin de tout cynisme et d’assumer l’idiotie. Ils sont idiots au noble sens du terme, bouffons, joyeux empêcheurs de tourner en rond. Ils se revendiquent fainéants et improductifs, font un croc-en-jambe aux poseurs. Les 26000 couverts jouent comme des gosses, sortent les panoplies de cow-boys et d’indiens pour un inoubliable numéro de flûte à bec, transforment l’espace par un travail du son magique . Jamais méchants, toujours absurdes et follement généreux, ils glissent en beauté sur la pente savonneuse du ratage et s’autorisent même de purs moments d’émotion dans une reprise de « because the sky is blue » des Beatles, la magie d’un travail sonore qui embarque dans d’autres espaces. L’Idéal club une alternative possible pour ceux que le sapin et la dinde dépriment.
