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Billet de blog 13 novembre 2011

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Raclette contemporaine

La manifestation Raclette contemporaine ouvre une voie vers une idée de la cuisine un peu moins manichéenne.

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La manifestation Raclette contemporaine ouvre une voie vers une idée de la cuisine un peu moins manichéenne.

Illustration 1

Deux phénomènes médiatiques concomitants sont apparus ces dernières années qui manipulent salement le fantastique métier de cuisinier. D’un côté la sur-médiatisation du chef star et de l’autre une image bobo branchée parisienne de la jeune génération de cuisiniers créateurs. La source du phénomène tient à une raison fondatrice de leur métier. Ils sont cuisiniers, mais aussi chefs d’entreprise, donc soumis à la concurrence et utilisent comme ils peuvent la communication. Pour les plus riches d’entre eux, ils font appel à des agences et aux attachés de presse, pour les autres, la blogosphère fait le travail.

Cette manipulation de l’offre a pour conséquence une perception totalement distordue de la demande. En effet, pour le spectateur consommateur amoureux des goûts, ce monde là se résume à observer d’un côté la cuisine comme un sport de combat à travers Top ou Master Chef et de l’autre à admirer dans le magazine du Monde (29 octobre dernier) nos jeunes créateurs à la mode portant bien Hermès et Saint Laurent entre deux interviews pour Canal.

Fort heureusement la réalité est toute autre et une vaste majorité d’entre eux ne sont pas ce que l’on essaye de vous faire croire. S’ils se lèvent tôt le matin, c’est pour sentir les produits du jour auxquels ils consacrent leur vie et non les micros des radios.

Ainsi, une manifestation comme Raclette contemporaine part d’une idée qui doit faire son chemin. Montrer que la haute créativité en cuisine peut être populaire à travers un plat reconnu pour générer de la convivialité, peu onéreux, facilement transposable chez soi.

Bravo donc aux initiateurs de cette manifestation et aux cinq cuisiniers qui se frottent goulûment à l’exercice pour cinq soirées (malheureusement déjà complètes) et qui font enfin passer l’idée que la gastronomie n’est pas qu’un luxe inabordable, mais une simple attention que l’on veut bien s’accorder à soi-même. Gageons que nombres de spectateurs goûteurs seront alors tentés de découvrir que leurs restaurants offrent des menus au même prix que n’importe quelle brasserie médiocre et que promouvoir leur travail par le bouche à oreille est moins manipulateur.

La raclette contemporaine

Du 14 au 18 novembre à Paris

Voir Casu et Fulgurances

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