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Billet de blog 15 février 2012

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La mort d'Ivan Ilitch

 L’intensité d’une suspension,  la nature même du théâtre, un moment éphémère, un instant qui ne se renouvellera jamais à l’identique, La mort d’Ivan Ilitch c’est tout cela à la fois. Rien à voir avec le personnage de Tolstoï. Le titre est beau comme le spectacle.

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Illustration 1
Jacques Couzinet

L’intensité d’une suspension,  la nature même du théâtre, un moment éphémère, un instant qui ne se renouvellera jamais à l’identique, La mort d’Ivan Ilitch c’est tout cela à la fois. Rien à voir avec le personnage de Tolstoï. Le titre est beau comme le spectacle. La scène est noire, dans la profondeur des  pendrillons de velours qui  l’entourent. Un jeune homme  chante a cappella, une chanson de Julio Iglesias. Il chantera du Julio Iglesias pendant toute la durée du spectacle, les yeux rougis de larmes.La variété  dit l’essentiel de l’amour Yves-Noël Genod, le metteur en scène, le sait ,et loin de tout second degré il nous permet de plonger au cœur de l’émotion , la mystique même d’une chanson d’amour. Thomas Gonzalez, semble tout droit sorti d’une peinture italienne de la renaissance, il  se déshabille dans les rangs du public,la salle frissonne, à fleur de peau, en osmose avec le garçon dont on  sent les moindres vibrations, l’odeur du corps nu, la morve qui lui coule au nez à force de pleurer.   Il va déambuler, un fluo à la main comme un glaive. La peau blanche devient soie, puis  albâtre, et là, on pense au Caravage. Il fume une cigarette, joue avec les poils de son pubis comme d’une mèche de cheveux, pisse d'un jet doré . Le noir devient total et la persistance rétinienne opère, le visage angélique s’imprime durablement au plus profond de l’œil. Doucement  la clarté d’une aube et là il faut rendre hommage à l’extraordinaire  travail de lumière de Philippe Gladieux, nommé pour l’occasion finaliste lumière.  Thomas Gonzalez chante une dernière fois « non tu n’as pas changé » On en pleurerait de bonheur.

Ce spectacle a été programmé dans le festival Hors Série du théâtre de la Bastille à Paris. Avant le spectacle Yves-Noël Genod  rendait hommage à ce haut lieu qui risque pleinement l'aventure de la création contemporaine « un des rare théâtre où l’on peut réellement faire le noir, le noir théâtre dont parlait le peintre Soulages ».

Festival Hors Série jusqu’au 17 février au Théâtre de la Bastille à Paris

Tél 01 43 57 42 14

www.theatre-bastille.com

Vous pourrez voir une nouvelle création d’Yves-Noël Genod dans le cadre du festival Etrange Cargo à la ménagerie de Verre à Paris  du 13 au 17 mars

Tél : 01 43 38 33 44

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