Les spectateurs sont placés en gradins dans une petite arène, littéralement collés à la scène. Tout en perruques blanches, faux cils et lèvres fardées, Leila (Georges Edmont) et Maria (Marc Mérigot) s’extirpent d’une boîte, caveau pour morts-vivants. Vieilles folles junkies, elles sont rejointes par Joséphine (Claude Degliame) et Fougère ( Christophe Sauger) pas mieux loties.
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Sous la chemise transparente des quatre jumelles, on voit les soutien gorge aussi vides que le sens de leur vie. Elles meurent et ressuscitent sans fin, à coup de piqûre d’héroïne, de camphre, d’amphétamines. Une répétition pathétique, qui les précipitent dans des abîmes d’absurdité; Le metteur en scène Jean Michel Rabeux met en scène une vanité. Il est chez lui dans l’univers de Copi « le pédé ,folle, étranger et drogué », lui qui aime se frotter aux écrits du désordre. De Sade à Blaise Cendrars en passant par Shakespeare , Rabeux continue spectacle après spectacle à défier les normes du bon goût, mélanger les genres, revendiquer le ridicule et crier son amour et sa tendresse pour ceux que l’on nomme « malades ». Le texte ,écrit en 1973, a certes un peu vieilli ,mais il reste étonnamment transgressif. Les folles droguées, surtout lorsqu’elles sont vieilles font plus peur que jamais. Dans une parade finale, les jumelles défilent en majorettes décaties et chantent Frou-Frou: Formidablement pathétiques.
Les quatre jumelles de Copi
Mise en scène Jean-Michel Rabeux
Au théâtre de la Bastille à Paris jussqu’au 23 juin
Tél : 01 43 57 42 14
www.theatre-bastille.com