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Un homme et une femme, May et John, se souviennent de leur première rencontre. Ils ne sont pas d’accord, elle dit que c’était il y a 10 ans alors qu’il est sûr de l’avoir rencontré sept ans auparavant.Il délaisse l’entourage, ne s’intéresse pas au monde, persuadé qu’une chose sublimedoit lui arriver et qu’il saura la reconnaître le moment voulu. Elle tente de lui tirer les vers du nez , de la lui faire nommer . Au fil de la conversation « ça » se révèle : Elle est « la chose » . Trop tard May est morte. Il l’avait sous les yeux et n’a rien vu, aveuglé par sa quête d’absolu. C’est sur sa tombe qu’il pleure désormais.
May et John sont les personnages d’une nouvelle d’Henry James « La bête dans la jungle ». Nathalie Richard et Gérard Watkins sont les deux acteurs sur scène . Elégants, ils conversent, analysent, réfléchissent. Il fouille sa mémoire, fait des associations, hésite, se gratte le menton. Elle est prise de fou rire fume comme une actrice hollywoodienne. Il l’appelle par son prénom, Nathalie, la vouvoie lorsqu’il parle à May. »
Les trois adaptateurs de la nouvelle Jan Ritsema, Marjon Brandsma et Ger Thijs mettent en abyme le texte en multipliant les rôles et les niveaux d’interprétation. Au loin, les voix d’un film évoquent un autre spectacle, un autre dialogue, appellent vers un gouffre sans fond. La plasticienne Dominique Gonzalez Foerster a conçu la scénographie et l’univers sonore. L’espace scénique d’un noir profond crée une impression de vide, seules quelques bandes blanches soulignent les marches qui séparent les acteurs du public. Pas de pathos, de psychologie dans ce spectacle qui mobilise tous nos neurones et flirte avec l’analyse. Attention à l’effet boomerang : ne passez pas à côté de « Ça »!
Au théâtre de la cité internationale à Paris jusqu’au 10 décembre
Réservations : 01 43 13 50 50
www.theatredelacite.com
Photo Benoîte Fanton / WikiSpectacle
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