Billet de blog 20 novembre 2025

yahyapoesies

Poésie philosophie politique = PPP

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CONTRE LES MÂLES ROUGES OU LA RÉVOLUTION TRÈS PETITE DANS LEUR PANTALON

Dans ce pamphlet , j’essaie de démonte la posture des « mâles rouges », révolutionnaires de façade dont la radicalité s’évapore dès qu’il s’agit d’égalité réelle. Avec une ironie tranchante, j’essaie de révéler la domination intime qui survit sous leurs discours émancipateurs et j’appelle à un renversement authentique.

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PAMPHLET : CONTRE LES MÂLES ROUGES  OU LA RÉVOLUTION TRÈS PETITE DANS LEUR PANTALON

Il y a quelque chose de pourri dans le royaume des révolutionnaires en papier.

Un fumet douçâtre , un relent de vieille domination.

Ils parlent de changer le monde — mais pas la vaisselle, surtout pas la vaisselle — geste trop subversif pour leurs poignets sacrés.

Ils vous avalent des pages de Marx comme des hosties rouges,

et recrachent le soir — dans le secret poisseux des appartements —

la vieille Loi du Père, intacte, huilée, triomphante.

Tout leur discours fout le camp dès qu’il s’agit du corps d’une femme.

Là, ah ! miracle ! le révolutionnaire se métamorphose —

Nietzsche l’aurait giflé 

en fonctionnaire jaloux,

en geôlier sentimental,

en petit duc de la culpabilisation quotidienne.

LES MÂLES PROGRESSISTES : LES DERNIERS HOMMES, VERSION TRAGI-COMIQUE

Ah, les mâles progressistes !

Grands bavards de la liberté universelle —

ils veulent émanciper l’humanité entière,

mais exigent de leur compagne qu’elle reste

géométriquement disponible, émotionnellement pliable.

Leur socialisme commence dans les rues

et meurt dans les cuisines.

C’est ça leur éternel retour :

ils reviennent toujours au même point,

au même privilège,

au même fauteuil où trône la certitude d’être du bon côté de l’Histoire.

Ils ont la bouche pleine d’avenir

et les mains pleines d’habitudes mortes.

L’AMOUR COMME USINE, LA MAISON COMME USINE, LA RELATION COMME USINE

Tragédie mécanique.

Lui : révolutionnaire.

Elle : main-d’œuvre.

Elle lui sert de carburant,

de béquille émotionnelle,

de linge propre pour ses grands discours.

Il s’indigne contre l’exploitation.

Il en fabrique une — artisanale — dans sa vie intime.

Il appelle ça amour.

Ça s’appelle travail gratuit.

Et quand elle ose dire non — ah ! ce mot barbelé —

il devient philosophe, dialecticien, prophète :

il la vampirise en lui expliquant ses propres émotions.

Artaud aurait crié :

« Vous lui mangez l’âme, bande de tièdes ! »

LA JALOUSIE : PETITE POLICE, GRANDE FICTION

La jalousie, chez ces messieurs,

c’est la milice intérieure,

la Gestapo des sentiments.

Ils surveillent, reniflent, interrogent, scrutent,

sous couvert de “protéger”,

de “tenir le lien”,

de “soigner la relation”.

Balivernes !

C’est le retour du vieux mâle territorial,

dressé comme un molosse sur le seuil de l’autonomie féminine.

Deleuze l’aurait dit :

ils n’aiment pas la femme — ils aiment leur possession de la femme.

LA RÉVOLUTION SANS LA FEMME N’EST QU’UN SOMMEIL MORBIDE

Ils rêvent de tout renverser, mais pas eux-mêmes.

Ils veulent une révolution totale,

mais pas une révolution dans leur lit,

dans leur cuisine,

dans leurs réflexes.

Ils veulent l’émancipation —

mais surtout pas l’égalité,

cette chose dangereuse, volcanique,

qui détruit le mâle-roi,

qui troue l’ego,

qui ébranle la verticalité.

Ils veulent la liberté sans perdre la domination.

Ils veulent la femme libre mais contrôlable.

C’est grotesque.

C’est comique.

C’est criminel.

C’est vieux comme la moisissure.

CE QUI DOIT ÊTRE DÉTRUIT

Ce n’est pas l’homme,

ni le masculin,

mais la fonction mâle qui se glisse dans l’ombre du militant :

la vieille commande,

l’ordre tacite,

l’autorité intime,

le réflexe de s’asseoir là où d’autres doivent servir.

Il faut l’éventrer, le disséquer,

le livrer à la lumière,

ce petit tyran tapi sous la barbe révolutionnaire.

Nietzsche dirait :

“Qu’ils apprennent d’abord à se libérer d’eux-mêmes.”

ET MAINTENANT ? LE CRI.

Qu’on arrête les contorsions théoriques.

Le problème est simple :

Une révolution qui ne renverse pas les hommes dans leur propre vie

n’est qu’une décoration idéologique.

Que chaque femme cesse d’être l’infrastructure affective

d’un héros en carton.

Que chaque homme mette la main dans les entrailles de sa propre domination.

Que chaque couple brûle le vieux contrat tacite.

Ce n’est pas une réforme.

Ce n’est pas une demande.

C’est un séisme.

Un renversement.

Un cri célinien — cru, craché, sanglant —

contre toutes les petites tyrannies rouges.

La révolution commence quand le premier “non” féminin n’est plus un scandale.

Elle commence quand le masculin perd ses privilèges.

Elle commence quand la liberté cesse d’être un slogan

et devient un mode de vie.

Yahya Yachaoui

Paris

Le 08/03/2023

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