
Une certaine légèreté de l'air, ambiance rosée du matin, soleil clair et ciel azur : pas de doute, c'est enfin le printemps.
Peut-être seulement pour un jour ou deux, restons lucide, mais, quand même, le printemps !
Je le reconnais à la discrète euphorie qui m'envahit, et à tous ces projets repoussés depuis des semaines et qui me viennent maintenant à la conscience, accompagnés d'un sentiment d'urgence : rangement, petits travaux de bricolage et de décoration, peinture des murs défraîchis...
Depuis quelques temps, j'observe sur le toit de la maison d'en face les allers et retours des couples de pigeons, leurs rapprochements et leurs éloignements, les bécots que semblent se donner les volatiles amoureux, les roucoulements tendres.... La nature est à nouveau gaie et libidinale.
Mon désir de rénovation de mon habitat obéit-il à cette aspiration instinctive à préparer un nid ? Probablement.
Je ne connais pas les statistiques, mais je pense que les ventes de produits de bricolage se font davantage au printemps qu'en hiver, contre toute logique car c'est bien pendant les périodes froides et humides où il ne fait pas bon mettre un pied dehors, qu'il serait judicieux d'occuper son temps libre à arranger son intérieur. Mais non, nous hibernons, nourris de plats préparés et d'images télévisuelles prédigérées, planqués sous la couette en attendant des jours meilleurs.
Alors, quand il tarde à venir, ce printemps, on finit par l'oublier. Surtout quand il s'est annoncé plusieurs fois pour nous abandonner à nouveau à l'éternel retour du frimas hivernal. Le spectre d'un climat déréglé nous a hanté alors, avec le souvenir de récents printemps pluvieux que nul n'apprécierait de revivre. Et pourtant...
Aujourd'hui, foin de tout cela : j'y crois. Je veux y croire.
Il fait beau, je vais en profiter, j'en profite déjà.
Par quoi vais-je commencer ?