Par Nicolas Thierry - Conseiller en politique publique
Invité dans le cadre d’un programme organisé par le département d’Etat Américain, j’achève un parcours de plusieurs semaines ponctué de multiples rencontres avec industriels, ONG et administrations autour des questions énergétiques et environnementales. Ce périple m’a notamment amené en Pennsylvanie et au Texas, hauts lieux de l’exploitation des gaz de schiste.
Quelle fut ma stupéfaction en découvrant le reportage du journaliste Jean-Michel Bezat publié sur Le Monde du 26 juillet, à l’occasion de sa visite à Fort Worth, sur le territoire Texan [un reportage financé par Total sans que cela soit révélé aux lecteurs, ndlr]. Mes constatations sur le terrain m’amènent à livrer une autre version des faits.
* L’équivalent de 2,4 millions de piscines olympiques d’eaux polluées
N’en déplaise aux partisans d’un optimisme béat, l’exploitation du gaz de schiste présente quelques rédhibitoires inconvénients. Commençons par le sort réservé à l’or bleu par nos amis de l’or noir. Pour effectuer une fracturation hydraulique, chaque puits nécessite 20 millions de litres d’eau mélangés à du sable et à un cocktail d’environ 500 produits chimiques.
Le spectacle est édifiant. On peut admirer au Texas des files de camion de plus de trois kilomètres de long qui attendent consciencieusement d’injecter leurs marchandises dans le sous-sol. Le processus de fracturation en lui-même dure environ cinq jours, et le puits doit être alimenté toutes les douze minutes par un nouveau camion. Au final, 80% de l’eau injectée – soit seize millions de litres de cette mixture, stagnent dans le sol, et personne n’est en capacité aujourd’hui d’indiquer le devenir de cette « potion magique ».
Bientôt, ce seront pas moins de 450 000 puits qui seront forés dans le sol des Etats-Unis. Pour évaluer le désastre, le calcul est simple : environ 7 200 milliards de litres d’eaux polluées, soit l’équivalent de 2,4 millions de piscines olympiques stagneront dans le sous-sol américain. A cela s’ajoutent des risques majeurs de contamination des nappes phréatiques et des eaux de surface liées aux techniques de forage et au traitement des eaux usées.
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...c'est côôl.....
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Pour mémoire, le problème de l'eau posé par une grand sècheresse cette année que subissent les Etats-Unis...: