Billet de blog 13 octobre 2012

Corinne N (avatar)

Corinne N

69 ans

Abonné·e de Mediapart

Total renonce au lobbying sur le gaz de schiste

Corinne N (avatar)

Corinne N

69 ans

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Total ne se mettra plus en avant sur le dossier gaz de schiste

« Notre industrie est la première concernée par la transition énergétique » et « elle est plus que désireuse de participer à la réflexion » : il s’agira donc, a déclaré hier jeudi Christophe de Margerie à la clôture des Journées annuelles des hydrocarbures organisées par le GEP-AFTP, de faire passer « des messages précis » et d’être « audibles » sans être « hérétiques, cela ne sert à rien ». Les quatre messages identifiés par le patron de Total devront servir trois objectifs : la sécurité d’approvisionnement, la compétitivité et le respect de l’environnement. Le premier tient à la place que conserveront les énergies fossiles à l’horizon 2030, couvrant 76 % de la demande mondiale en énergie, contre 81 % aujourd’hui, sachant que « même si le gaz va prendre de plus en plus de place, il ne va pas remplacer le pétrole ».
Un message à porter avec une tonalité nouvelle : il n’est plus aujourd’hui question de « peak oil » mais d’accès à de nouvelles ressources et donc de « capacités, un des meilleurs messages que l’on puisse envoyer aux jeunes. C’est un secteur qui a un avenir absolument extraordinaire ». Pour autant, pas question de « bazarder des chiffres qui ne sont pas compatibles » avec le discours ambiant. L’industrie doit être capable de montrer qu’elle est « nécessaire » et « complémentaire », un mot dont Christophe de Margerie souligne l’importance, refusant de « se battre pour savoir quelle est la meilleure des énergies ». « Sachons accepter de développer des technologies dans d’autres domaines », dit-il, « ce n’est pas une bataille ».
Le débat doit aussi permettre de faire savoir que la filière pétrolière et parapétrolière « est remarquable et reconnue » à l’étranger, dit le patron de Total. Le troisième message concerne les hydrocarbures non conventionnels qui « vont changer les donnes, en particulier géopolitiques ». Selon les « premières estimations » du groupe, 50 % des ressources futures en gaz viendront du gaz non conventionnel, la proportion étant de 30 % pour le pétrole. Les Américains eux-mêmes ne sont pas encore conscients de la révolution en cours, dit-il, évoquant leur autosuffisance en gaz et leur marche vers une indépendance du pétrole du Moyen-Orient. Les États-Unis seront-ils, dans ce contexte, « toujours autant intéressés à rester les gendarmes » de la région ?
Enfin, le quatrième message « qui ne passe pas du tout » est que Total, contrairement à nombre de ses consœurs, n’est pas de ceux qui renonceront à l’aval de la chaîne pour ne se consacrer qu’à l’exploration-production.
Reste qu’au-delà de ces considérations, c’est un autre message qu’est venu livrer Christophe de Margerie à ses pairs : « il faut que nous changions. Nous pouvons encore nous améliorer ». C’est de communication qu’il s’agit là. « Nous avons le devoir de nous exprimer, de rechercher le dialogue », dit-il. Mais plus question d’être « le fer de lance d’une aventure un peu stupide » qu’est le gaz de schiste en France. À chaque fois que le groupe intervient sur le sujet, le débat s’envenime, note-t-il. « Nous ne demandons plus rien, c’est aux responsables politiques et gouvernementaux » de savoir quoi faire sur le sujet. Un seul regret pourtant : que lors du « Grenelle III », nom qu’il donne à la conférence environnementale, « on ne se soit pas donné la possibilité de savoir au moins si la France a du gaz de schiste ».
Mais il n’y a pas que la France où poursuivre l’aventure (Christophe de Margerie évoque la Chine, et indique, en réponse aux questions, que Total continuera ses travaux en Pologne, malgré deux puits infructueux) et il n’y a pas, non plus, que le gaz de schiste (là, le patron du groupe français évoque la haute pression en offshore).



Source : BIP du 12. 10. 2012

Lire également ici !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.