En 1974, les colonels viennent de tomber en Grèce. Avec mon fiancé et son associé, nous amenons notre "Cotre" en carénage à Trikkéri et je découvre le paradis sur terre : pas de véhicules à part un vieil autobus qui amène les habitants du "bas" au village d'en "haut" deux fois par jour. Un seul bateau à la fois peut entrer en carénage, propriété de Barba'Louka assisté de ses fils. La taverne tient lieu de bureau de tabacs, salle de télévision (une chaine en noir et blanc), épicerie, restaurant, poste, droguerie. L'eau est si limpide qu'on peut voir un petit caillou dans le fond à plusieurs mètres de profondeur. Les pêcheurs apportent directement les poissons sur notre table pour qu'on choisisse. Et le tsipouro !! Un peu plus fort que l'ouzo, juste pour ouvrir l'appétit. L'après-midi, sieste obligatoire à l'ombre d'une crique abritée par quelque pin parasol; récital de cigales sur un air de bouzouki. Pas de pollution, de technologie, de trafic, de complications : la nature végétale et humaine à l'état pur.
Aujourd'hui, une grande maison de style néo-classique tient lieu d'hôtel. Il n'y a pas de place pour plus de 5 ou 6 touristes et c'est très bien comme çà...