Depuis le début de la pandémie, on a beaucoup parlé du monde d’après.
Stéphane Krasniewski, Directeur de Suds à Arles, soulignait dans ce blog, à l’orée de l’édition 2021 : « Peut-être que cette crise permettra de reconsidérer cette évolution vers une concentration capitalistique annonciatrice d’une uniformisation des programmations ? »
Et si les Suds d’avant préfiguraient le monde d’après ?
Il est vrai qu’il existe très peu de festival comme les Suds. La plupart du temps, ce sont trois ou quatre jours concentrés dans un lieu unique avec une course au gigantisme et une explosion des coûts de production.
Pendant les Suds, Arles est investi durant sept jours, du matin au soir, par plusieurs dizaines de milliers de spectateurs qui, loin de se lasser, apportent un regard curieux et critique (et c’est bien!) sur une programmation de 80 concerts et autant d’autres occasions de rencontres avec les 250 artistes invités. Cela concrétise la pertinence d’une manifestation qui prend à contre-poil les festivals de musique de plus en plus gigantesques.
Nous l’écrivions déjà voici quelques temps dans Médiapart, le festival des Suds « à la fois festif et érudit, revendique une mondialisation affranchie de toute culture dominante. Ici, la programmation croise ouvertement héritages et esthétiques, diversité culturelle et particularismes, fond et forme, espace et temps.»
Il se peut qu’on soit dans le monde d’après, mais, aux Suds, il ressemble furieusement au monde d’avant et on espère que la résilience dont le festival fait preuve sera source d’inspiration.
Anselme Koba