SUDS (avatar)

SUDS

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Plein Suds

Suivi par 103 abonnés

Billet de blog 13 juin 2022

SUDS (avatar)

SUDS

Abonné·e de Mediapart

La musique, pour réenchanter le monde

La musique pour faire oublier le silence des confinements, la musique pour couvrir le bruit des bombes, la musique pour célébrer la diversité et l’altérité ! Le programme de la 27e édition des SUDS, à ARLES invite à explorer les brèches de territoires sensibles, d’où émergent des chants dont l’intensité à elle seule, raconte notre humanité.

SUDS (avatar)

SUDS

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ces chants, qui ont contribué à l’écriture de notre récit commun, unissent les peuples autour de figures, tels Bernard Lavilliers ou Eliades Ochoa, que nous accueillerons sur la majestueuse scène du Théâtre Antique. Ces chants qui, inspirés par les traditions de pays parfois oubliés, souvent meurtris, se font passeurs de mémoire et d’espoir, à l’image du répertoire de Circassie, cette région du Caucase annexée par l’Empire russe du XIXe siècle, auquel JRPJEJ redonne vie. C’est aussi la musique d’Oumou Sangaré, qui s’enracine dans le royaume wassoulou, pour mieux prévenir les divisions du Mali d’aujourd’hui, ou encore le piano de Denis Cuniot, klezmorim éclairant les chemins de la mémoire. Ces chants enfin, qui témoignent d’un monde en mutation, comme lors de cette soirée que nous consacrerons au 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et qui rassemblera les musiciennes militantes de Lemma, Sofiane Saidi avec son raï revisité et l’électro-chaâbi d’Acid Arab.

Ainsi, ces musiques d’ici et d’ailleurs, par leur capacité à se renouveler et à se métisser, montrent que les traditions de demain s’inventent aujourd’hui. Cette nouvelle édition du festival s’en fera la chambre d’écho, avec notamment la création d’André Manoukian qui nous livrera une interprétation musicale de l’Arménie de ses aïeux, ou celle d’Emel Mathlouthi, égérie de la révolution du Jasmin, qui invitera la jeune scène française. Par cette faculté d’hybridation, la musique a le fabuleux pouvoir de façonner les identités, d’en inventer de nouvelles, à l’image du trobar alchimiste de Sourdurent ou de la folk-pop-chamanique coréenne de Ak Dan Gwang Chil, et avec Rodrigo Cuevas, agitateur folklorique, l’identité asturienne se décline au futur et finit en parabole de la question du genre.

La musique raconte le monde et sait donner sans déposséder, mais plus que tout, elle a la vertu de rassembler et d’émouvoir, de faire jouer et danser... De la place Voltaire à l’Espace Croisière, de la cour du Museon Arlaten au Musée départemental Arles antique jusqu’à la Grande Halle du Parc des Ateliers LUMA, cet été, la musique, réenchantera le monde.

Stéphane KRASNIEWSKI

Directeur de SUDS, à ARLES

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.