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Derek Gripper est Sud-africain. Sous l’apparence d’une deuxième ligne de l’équipe de rugby des Springboks, se cache un interprète virtuose de la guitare classique. Mais classique non pas au sens des usages conventionnels, mais au sens plus incongru du terme, à savoir qui fait autorité et, là, pour son adaptation de l’esprit des musiques de la kora à 21 cordes à la traditionnelle guitare à 6 cordes.
Le public est sagement assis, à l’ombre, le long du mur de l’église Saint-Césaire. Sous le prunier sauvage qui abrite la scène, Derek Gripper a capté son attention en interprétant une sonate de Bach. Il l’exécute avec la précision et la sensibilité qu’on sait pouvoir attendre d’un grand musicien classique. Il démarre ensuite une pièce de musique où la guitare glisse vers le luth, puis vers la kora, avant de redevenir guitare, dans des improvisations pures et oniriques. Entre la scène et les premières chaises, la "fosse", entièrement au soleil, devient le réceptacle de l’émotion qui affleure. Un léger mistral renforce la gravité des notes. Pas étonnant que Derek Gripper ait été invité par Toumani Diabate au Festival acoustique de Bamako en 2016. Son jeu a une profondeur qui rend justice à la complexité des compositions du musicien malien. Le résultat est stupéfiant, non seulement pour sa technicité mais pour sa musicalité. Triomphe absolu.
Derek Gripper revient à l’Espace Saint-Césaire à 17h30.
Bernard Déliane