JOUR 1 • LUNDI 14 JUILLET

Une édition à vivre dans un seul souffle qui diffuse sur la cité arlésienne des moments de complicités entre fêtes et partages de savoirs. Premier temps de rencontre avec EDWY PLENEL, co-fondateur de MEDIAPART et compagnon de longue date. Installé à l’École nationale supérieure de la photographie avec FAROUK MARDAM-BEY, éditeur franco-syrien, et l’écrivain franco-palestinien ELIAS SANBAR, il mène une réflexion qui éclaire d’un espoir l’ombre qui gagne…

Compagnonnage aussi avec des artistes et leurs créations qui réinventent les patrimoines de demain. Ce premier Moment Précieux s’inaugure avec MANDY LE ROUGE. Emportée d’un galop vers l’Argentine, elle revient avec le répertoire emblématique de Atahuelpa Yupanqui et d’une mystérieuse Antoinette Pépin… Une création surprenante que Suds coproduit.

Complicités encore avec les Créations dans les musées. Au cœur des vestiges du Forum romain, le Museon Arlaten invite les Catalanes de TARTA RELENA qui ré-enchantent d’anciens répertoires méditerranéens. Dès demain, c’est ici même que vous retrouvez les Salons de Musique et les Films musicaux.

Riche d’une exceptionnelle collection archéologique, le Musée départemental Arles antique offre son écrin de sarcophages romains à une performance chamanique où le cinéma s’écoute auterement et la musique se regarde différemment. Vous croiserez ailleurs VINCENT MOON filmant pour la Blogothèque. De passage au "musée bleu", découvrez l’exposition qui retrace ses 30 ans !

Pour le Festival aussi c’est la 30^e, et ça se célèbre en grandes pompes ou pieds nus, comme vous voulez ! En ce 14-Juillet, Bal oblige… Un vrai, un grand, avec accordéon, un zeste d’électro et des danses collectives d’ici et d’ailleurs emmenées par l’énergique duo du MANGE BAL, le Martiniquais DÉDÉ SAINT-PRIX invité du BÉGUI BÈGUI BANG et EMILE OMAR, remixeur d’Afriques patenté.- 

Exigeant et festif, ce premier jour donne le la de la semaine…

JOUR 2 • MARDI 15 JUILLET

Une journée aux accents hispaniques qui débute sous les vélums de Croisière avec la belle voix argentine de ROSELA LIBERTAD, en écho à celle de MANDY LEROUGE, laquelle se dévoile lors du Salon de Musique, un rendez-vous quotidien avec des artistes et un·e journaliste musical·e.

Un second jour empli de Premières. C'est le lancement des Soirées Suds sur la belle scène étoilée du Théâtre antique… L’endroit rêvé pour SEU JORGE et sa folle samba-pop nourrie des racines noires de Rio et de Bahia. Une invitation inédite à celui que l’on connaît bien au cinéma : marin flegmatique jouant du David Bowie dans La Vie Aquatique, il fut l’enfant des favelas de La Cité de Dieu (film en projection lundi au « musée bleu »).

Autre première et unique date en France : STICK IN THE WHEEL et sa hard-folk londonienne. A revoir encore et encore sur France 3 en août !

Et l’Espagne alors ? À moins que vous n’ayez succombé aux Nouveaux récits qui réenchantent l’imaginaire de la Rencontre publique (sur inscription), le film Muyeres vous aura déjà emporté·e vers les Asturies où une certaine tradition orale renaît par l'intermédiaire de l’incontournable RAÜL REFREE. Plus tard, lors d’un Moment très Précieux dans l’intimité de la Cour de l’Archevêché, les notes délicates du compositeur-producteur barcelonais porteront la voix de WALID BEN SELIM, lui-même subtil réinterprète des mystiques soufis… Une création initiée il y a 2 ans par Suds et, notre toute première production !

Elle vibre encore dans La Guitarra Flamenca de Yerai Cortés, un biopic à voir absolument au Méjan. Les hispanistes, etles autres, apprécieront les polyphonies occitano-brésiliennes hautement percussives de POPLITÉ ; ou LEÏ qui chaloupe d’une rive à l’autre de la Méditerranée…

Enfin, pour finir la soirée sans quitter ces nouvelles oralités, place à MAQX qui embrase le dance-floor de Croisière d’une électro-pop 100 % made in Oc !

JOUR 3 • MERCREDI 16 JUILLET

Cette 30e édition honore la rencontre avec l’Autre. Créations nées de croisements féconds, ces télescopages heureux entre artistes d’ici et d’ailleurs entremêlent cultures et répertoires d’origine(s) dans un esprit syncrétique des plus respectueux.

En parfaits accords, le duo de griot-troubadour formé par BALLAKÉ SISSOKO & PIERS FACCINI alerte l’humanité sur la fragile harmonie de la planète, tandis que les arpèges de la kora mandingue d’ABLAYE CISSOKO épousent l’accordéon de CYRILLE BROTTO. Placée sous le sceau de l’amitié, cette édition réinvite également des complices au long cours aussi emblématiques que SALIF KEÏTA. L’homme noir à la peau blanche nous revient entouré d’un trio traditionnel acoustique, pour un pur moment d’intimité... FERRAGO réunit aussi des amis de 30 ans. Sébastien Spessa, membre de feu Lo Cor de la Plana (ensemble créé par Manu Théron – autre complice des Suds et génial inventeur d’une polyphonie occitane), et Thierry Daudé ont créé avec Braka une nouvelle formation qui envoie danser les tarentelles dans une Little Italy tombée sous le charme de Tom Waits...

Puis, on retrouve Rosemary Standley & Dom la Nena : le duo tient Salon au Museon qui nous permet par ailleurs de revivre à l’écran la Carte Blanche du musée du Louvre donnée à BIRDS ON A WIRE... Poussées par LE VENT DES STEPPES d’Arles vers la Mongolie, ces rencontres se conjuguent au passé-présent-futur : le duo coréen DAL:UM a réussi le pari d’adapter les traditionnels gayageum et geomungo à un répertoire des plus avant-gardiste...

Et si vous aviez pris votre rythme de croisière à Croisière pour faire danser les Nuits Suds en beauté, sachez que demain les afters s’immiscent dans la Cour de l’Archevêché. Cette scène ferme donc ses portes ce soir avec JIMENA ANGEL dont les grooves électro vous embarquent illico sous les Tropiques !

JOUR 4 • JEUDI 17 JUILLET

Un festival, c’est une aventure, tissée de rendez-vous et de surprises… Aujourd’hui, installé·e sous les arcades "jaunes Van-Gogh" des Siestes Musicales, laissez-vous étonner par la musique inclassable de THOMAS BARRIERE. C’est ici même que lors des Apéros-découvertes, entre tchatches et anisette quotidiennes, vous avez l’occasion d’écouter les artistes parler de leur création, et découvrir les coulisses de la programmation.

Sur la grande scène du soir, YERAI CORTÉS, à la maestria encensée par les puristes comme par les plus hétérodoxes, dépoussière le flamenco. Illustrant originalement la BO de son biopic aux deux Goyas, c’est au centre d’un tourbillon de femmes en blanc que sa guitare flamenca chante ses tourments et ses joies intimes... Dans une mise en scène innovante, cette étoile montante élève au firmament un art musical qui reste par essence, arte de vivir !
Le film La Guitarra flamenca de Yerai Cortés par C. Tangana est projeté ce mardi au Méjan.

Autre expérimentateur, YOM revient le temps d’un Moment Précieux dans l’allée boisée des Alyscamps, frotter sa clarinette klezmer aux cordes ataviques des Frères CECCALDI pour faire danser notes et silences dans une transe tour à tour suspendue et déchaînée…

À l’avant-avant-garde aussi, le chant brut de DAME AREA, phénomène de la scène underground barcelonaise, est accueilli plus tard dans la moiteur des Nuits Suds tout juste décalées dans la précieuse Cour de l’Archevêché. 

Et, pour ceux qui préfèrent la douceur de voix réconfortantes, laissez-vous bercer par la pop hispanisante et solaire de NÚRIA ROVIRAT SALAT à Croisière ; et, plus tard, ne ratez sous aucun prétexte ROSEMARY STANDLEY & DOM LA NENA qui nous livreront le tout dernier chapitre de BIRDS ON A WIRE. Se sublimant l’une l’autre, ces deux fées enchanteresses nous entraînent sur des airs connus vers leur monde onirique…

JOUR 5 • VENDREDI 18 JUILLET

Pour transformer la cité en centre du Tout-mond, nous suivons toute l’année les oscillations de notre planète, et les éclats qui l’agitent... Ici pas de Puissances. Uniquement des créateurs de récits sonores porteurs d’espoir… même lorsqu’ils racontent l’exil et sa douleur. Pour perpétuer leurs Histoires, ils ne s’arment que d’un seul instrument, le plus retentissant qui soit : leur musique. Et quand les mots manquent, ils les empruntent aux Poètes !

En porte-voix dévoués du grand poète palestinien Mahmoud Darwich - dont on se rappelle la prestation sensible ici en 2008 – le TRIO JOUBRAN s’entoure d’une nouvelle formation pour laisser s’échapper vers des horizons plus fraternels encore, les maqâms millénaires de leurs ouds magiques. En première partie, le chant lyrique du NAGHASH ENSEMBLE traduit en opéra contemporain les méditations du XV^es d’un mystique arménien en exil. Quant au QUATUOR ROKH, c’est affranchi des carcans académiques qu’il nous révèle ses beautés persanes... 

Troubadours ou griots d’hier, ils sont les slameurs et enchanteurs d’aujourd’hui. À l’instar du rappeur Comorien de Marseille AHAMADA SMIS, avec sa conscience citoyenne gorgée des rythmes puissants de ses îles natales. Et quand ces ailleurs n’arrivent plus à nous, ils se créent ici et maintenant. Avec force sonorités actuelles, ELEKTRE réhabilite habilement le centenaire rébétiko des diasporas du port d’Athènes, le temps d’une Scène en Ville sur la place Voltaire !

Nées des peuples en lutte, chassés, marginalisés ou invisibilisés, ces musiques résilientes chantent la douleur mais explosent aussi d’énergies fébriles. Fertilisées à coups de vives hybridations souterraines, l’électro-disco franco-libanaise de TALES & AHLAM, ou la dabkeh syro-palestinienne du pianiste ISAM ELIAS, finiront bien par nous faire danser tous ensemble… sous des rafales de bonnes vibes !

Aujourd’hui, les participant·es aux 42 Stages & Master Classes de chant, musique, danse ou art de vivre s’échappent des ateliers où elles et ils s’entraînaient depuis le début de la semaine, pour restituer leurs expériences au cœur de la ville. Ce sont aussi les derniers directs de la Radio des Suds : à 10h30, après un Petit déj’ oriental ou à 18h, avec le plateau des jeunes. 

Pour clore sa 30e, Suds a passé une invitation en fanfares et tout en paillettes à l’armada de bénévoles qui a parcouru ses nombreuses éditions. Rejoignez-nous pour des retrouvailles débridées au son de deux groupes cultes, au cœur généreux et à l’esprit plutôt punk. Quelque part entre polyrythmies africaines, rock psyché et post-jazz, l’ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP propage à la marge depuis 20 ans une douce folie qui se termine en transe collective ; tandis que les 35 ans de service de DE KIFT n'entament en rien l'énergie contagieuse de ces sacrées "gueules" qui font rimer littérature, musiques et présence scénique avec toujours la même exubérance. Une dernière Soirée Suds complètement dada et surréaliste !

À l’évocation de ces figures, il en est une à ne pas manquer : SAM KARPIENIA,  et son dernier projet qui vagabonde en voix-mandole acoustique et en Oc, entre les lignes d’autres poètes. Sam, c’est LE chant urgent de Gacha Empega, Forabandit, Dupain, De La Crau et Boucs !

Autre chant poétique, autre voix, celles – plurielles – de REBECCA ROGER CRUZ. Rockeuse au souffle lyrique fascinant, elle livre un premier album solo (que Suds s’enorgueillit de coproduire) empreint du syncrétisme de son Venezuela natal...

Côté extravagance assumée et affinités insolites, la Nuit ne sera pas en reste avec un ovni musical radical. Le cante tribal de PERRATE agrège l’électro-noise de l’intrépide duo catalan ZA! – ou bien est-ce l’inverse ?! – en une rave flamenca décomplexée et cathartique !

Une fin de fiesta hors-les-murs à la mode de chez nous ! 

Les plus résistant·es se laisseront tenter par un ultime Moment Précieux en fin de matinée sous les pins méditerranéens du Domaine de la Palissade, au bord du Rhône, avec RACHELE ANDRIOLI. Originaire du Salento – un autre Finistère – cette chanteuse essaime dans notre delta ses singulières polyphonies de l'Italie du Sud, d’ailleurs et d’aujourd’hui...

Puis, direction Salin-de-Giraud, notre finis terra, en pleine Camargue. Sur cette terre de migrations, un insolite village construit pour une main d'œuvre grecque, arménienne, espagnole, italienne… venue exploiter le sel de mer (vous voyez la Baleine ?) accueille pour la Journée Buissonnière des artistes qui ne veulent plus repartir, des professionnel·les de la musique du monde et du monde de la musique, des villageois·es, des vacancier·ères, des festivalier·ères averti·es à qui on ne fait plus le coup de rater cet épisode convivial qui fleure si bon le Midi. 

Au menu : paella, tournoi de boules et musique festive avec LADY MAGA & LES SAX TOYS, une banda in-cre-va-ble, fanfaronne et arlésienne, aussi cuivrée que percussive ! 

Puis à la plage de Piémanson, notre Bout du Monde, le bain de mer censé remettre de l’ordre dans vos chakras en capilotade sonnera le glas de cette riche semaine.

Si, durant 7 jours et 6 nuits, vous avez pu croiser toutes les musiques que fait le monde, y compris les nôtres – méditerranéennes, occitanes, provençales, arlésiennes – vous n’avez sans doute pas tout vu : les Rencontres publiques, le Salon de Musique à la Maison Centrale, les Parcours avec le secteur médical et socio-éducatif, nos actions inclusives ou solidaires pour SOS Méditerranée…
Prenez donc d’ores et déjà date, et revenez du 13 au 19 juillet 2026. On vous attend !