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Billet de blog 15 juillet 2023

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Liberté, sécurité, tranquillité : chanter, danser, jouer dans l’espace public ?

Liberté, sécurité, tranquillité : chanter, danser, jouer dans l’espace public ? C'est la thématique des rencontres professionnelles du festival Les Suds, à Arles, animées par Eric Fourreau, rédacteur en chef de NectArt qui vient de sortir un dossier "Repenser notre espace public".

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Avec aussi : Pascal Le Brun-Cordier, fondateur et directeur artistique des Zones Artistiques Temporaires, David Irle, éco-conseiller auprès du secteur culturel, Myrtille Picaud, chargée de recherche au CNRS, Frédéric Hocquard, adjoint à la ville de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne.

La ville a évolué ces dernières décennies. Les pratiques culturelles s’y sont-elles adaptées ? Nous n’en sommes plus aux Arts dans la rue des années 80. Il s’agissait, alors, de transgresser : "On joue dans la rue parce qu’il fait froid à l’intérieur !" Aujourd’hui, précisera Pascal Lebrun Cordier, "la volonté de toucher tout le monde, l’ADN historique, reste important. Mais se sont rajoutées des réflexions sur les modalités de ces rencontres, sur les liens avec avec les lieux, l’environnement, la volonté de jouer avec l’espace, de le transformer en activant ses dimensions poétiques et politiques." Actuellement, "on pratique l’art de la ruse, stimulante pour la création, et ces formes artistiques expérientielles pensent notre apport à des formes transformatrices articulées à des situations sociales." 

Myrtille Picaud a souhaité rappeler qu’"il y avait toujours un enjeu économique et politique" à la réalisation d’évènements culturels dans l’espace public. Leur ciblage est différent  selon les collectivités locales, les interventions des forces de l’ordre sont facturées depuis 1995 et, plus particulièrement depuis la circulaire Coulomb de 2020. Depuis la mise en place d’impératifs de sécurité, les Préfectures réagissent différemment s’il s’agit de reggae ou de musique classique, « comme s’il y avait des publics plus dangereux que d’autres..." Et puis, les espaces sont de plus en plus aménagés (par le barriérage par exemple) pour accueillir ces manifestations dénaturant leur nature. "Les volontés locales ont du mal à échapper à la centralisation nationale" soulignera Frédéric Hocquard.

Pour David Irle, « l’espace public doit s’adapter au changement climatique, à la bio diversité pour laisser la place au vivant. Il faut analyser les impacts de la présence humaine. L’espace public n’est plus un espace à remplir sans égard pour ce qui s’y trouve. » Toute manifestation devrait prendre en compte le seuil d’impact environnemental. "Il y a des conflits d’usage et des besoins d’arbitrages sur des enjeux parfois contradictoires."

La réflexion sur l’occupation de l’espace public, sur la fête levier majeur de la culture dans la rue et sur les politiques culturelles au-delà de la simple sécurité, s’est poursuivie à travers des ateliers (les conflits d’usage, le décret-son, la fin de la musique dans l’espace public ?, les enjeux sécuritaires et budgétaires et les enjeux artistiques).

Anselme Koba

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