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Billet de blog 19 juillet 2011

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Morente, Dorantes, cantante

L'affiche était signée Christian Lacroix, gros traits noirs et rehauts de rose, qui annonçait la venue en ville du grand Morente et de la danseuse Aurora Carbonell.

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L'affiche était signée Christian Lacroix, gros traits noirs et rehauts de rose, qui annonçait la venue en ville du grand Morente et de la danseuse Aurora Carbonell. Rien d'étonnant à cela, le couturier arlésien a aussi dessiné l'habit de lumière du matador Javier «el gitano» Conde, mari d'Estrella Morente à la ville.

N'était l'immense châle de tulle dans lequel joue le mistral, on aurait plutôt dit une prêtresse romaine entre les colonnes du théâtre antique, chignon tressé et stola de sang, sans manches, à la broche miroitante. Rien de très flamenco, là. Un héritage incontestable, une technique incontestable, une voix et de belles ritournelles. Pas question de se laisser enfermer dans une tradition gitane, ce qui, pour le moins, peut déconcerter les afficionados.

Plus intéressant, sûrement, l'élégance de David Peña Dorantes. Du flamenco, mais au piano. Patrimoine familial là aussi – la Perrata et Pedro Peña, ses grands-parents, El Lebrijano, son oncle, celui de Lebrija, à portée de Séville. De la technique toujours – conservatoire royal de Séville, moult prix et diplômes. Mais de l'invention, avec Yelsie Heredia à la contrebasse et Tete aux percussions.

Evidemment, ça sonne jazz, éventuellement latino et bien peu gitano. Mais entre les murs de l'évêché arlésien, ça se laisse très bien écouter. Et même regarder avec plaisir.

Illustration 1

Avec Arte Live Web.