Un anniversaire pour chanter, danser, pour se rassembler.
Un anniversaire pour dire nos valeurs, les questionner, les partager.
Un anniversaire pour apprécier le chemin parcouru, et imaginer l’après.
Cette 30e édition a été conçue avec le désir d’inviter celles et ceux, par qui et avec qui ce festival s’est construit, artistes, bénévoles, équipes... Nous aurons le plaisir de vous retrouver autour d’une programmation faisant la part belle aux compagnons de route d’hier et d’aujourd’hui, qui incarnent par leurs parcours, leurs talents, leurs engagements, la diversité culturelle qui nous relie. Piers Faccini, Ballaké Sissoko, Seu Jorge, Salif Keïta, Yom, le Trio Joubran, Manu Théron, Rosemary Standley, Sam Karpienia... Ils ont marqué de leur empreinte la mémoire des festivalier·ères et, au-delà, de tous les amateur·rices de ces musiques qui s’ancrent dans une histoire, un pays, qui racontent les drames et les espoirs de ces peuples toujours en mouvement, comme autant de fragments d’un chant commun et universel.
Un anniversaire, c’est également l’occasion de nous projeter dans l’après, grâce au pouvoir de l’imagination et à l’inépuisable créativité des artistes. Tout au long de la semaine, nous vous invitons à découvrir des créations et des projets inédits, comme celui de Yerai Cortés, jeune prodige de la guitare flamenca, avec six cantaoras, de Stick in the Wheel, et leur hard folk londonienne, ou encore du duo coréen Dal:um, dont l’innovation musicale a fait évoluer la lutherie d’instruments séculaires. Les créations de cette 30e édition, qu’elles fassent dialoguer la poésie soufie de Walid Ben Selim avec l’univers de Raül Refree, ou la tradition afro-vénézuélienne de Rebecca Roger Cruz avec la musique contemporaine, montrent que les traditions de demain s’inventent aujourd’hui, en se nourrissant du réel.
Dans le tumulte d’un monde conquis par des démons dont nous nous espérions délivré·es, célébrer la 30e édition d’un festival conçu comme une ode à la diversité offre l’occasion d’affirmer qu’un autre récit est possible. Celui qui oppose à la verticalité d’une vision exclusive et excluante, l’horizontalité des droits culturels, la fécondité de l’hybridation et du dialogue entre les cultures, la force des émotions partagées. Cette édition sera une fête, elle commencera par un Grand Bal et s’achèvera en fanfare, elle donnera à entendre toute la richesse des musiques que fait le monde, de celles qui semblent venir du fond des âges aux plus actuelles, de la Provence à l’Argentine en passant par la Palestine, comme un acte de résistance puissant et joyeux !
Stéphane Krasniewski
Directeur de SUDS, à ARLES