L'indépendance de l'Algérie a été une libération, bien sûr. Ce fut aussi l'effondrement d'un monde, mille fois raconté. La chute d'une tradition arabo-andalouse séculaire, d'un cosmopolitisme intimement tissé dans le petit peuple algérien, une déchirure. El Gusto, le film de Safinez Bousbia, répète cette histoire mais d'un point de vue optimiste, sans le drame; montre qu'il est possible de la reprendre là où elle s'est arrêtée, lorsque musiciens juifs et musulmans jouaient ensemble le châabi, voici cinquante ans.
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Une vingtaine de musiciens sur les quarante de l'orchestre complet seront sur la scène du théâtre antique d'Arles, vendredi 13 juillet, avec notamment Robert Castel, Maurice El Médioni, Rachid Berkani ou Abdelkader Chercham.
Lors du festival Les Suds, Mediapart organisera l'un de ses « lundis de Mediapart », rencontre-conférence avec Edwy Plenel sur le thème « Vérité et réconciliation : pour une nouvelle fraternité franco-algérienne » (lundi 9 juillet de 16h30 à 18 heures au Musée de l'Arles antique, entrée libre).
Le film El Gusto se diffusé dans la même salle (mardi 10 juillet à 14h30, entrée libre) ainsi qu'Un rêve algérien de Jean-Pierre Lledo (samedi 14 juillet à 10 heures et 17 heures à l'espace Van Gogh, dans le cadre du forum Attac) qui raconte le retour de l'auteur de La Question, Henri Alleg, en Algérie il y a 10 ans.
Enfin, en première partie d'El Gusto, la chanteuse Houria Aïchi créera son spectacle « Renayate » (lire « Les larmes d'Houria Aïchi » et écouter « C'est par où, le Sud ? Houria Aïchi »).
- Le morceau utilisé dans l'interview est une reprise de Ya Rayah par El Gusto.