Une version assez réjouissante, toute balkanique, de La Isla Bonita de Madonna enregistré à Live Earth (le concert annuel contre le réchauffement climatique d'Al Gore) avec Gogol Bordello.
Le leader du groupe, l'Ukrainien Eugene Hütz, cite parmi ses sources d'inspiration Fugazi et la Mano Negra, ce qui le rend plutôt sympathique.
A la fin des années 1980, les Happy Drivers, un groupe de psychobilly (à la manière des Washington Dead Cats ou de Los Carayos – supergroupe qui regroupait François Hadji-Lazaro des Garçons Bouchers, Manu Chao de La Mano Negra, Antoine Chao de Chihuaha, Schulz de Parabellum et Alain Wampas, des Wampas et des Happy Drivers) avaient déjà repris le titre.
La reprise énervée de chansons de variété était un genre assez prisé dans le rock alternatif (j'ai moi-même massacré Holliday de Madonna avec Rabbi Jacob and the loukoums – toutes les traces ont été effacées, heureusement –, et on se souvient de la version d'Amsterdam par Parabellum). Ludwig von 88 lui a même consacré un album complet, justement intitulé «17 plombs pour péter les tubes» (les chansons étant vraiment «flinguées»), donc voici l'un des extraits les plus mémorables: la reprise de L'Amour à la plage, de Niagara.
La tradition était déjà bien illustrée par Sid Vicious qui a commis un album de reprises sobrement intitulé «Sid Sings» mais pour lequel le mot «chanter» est probablement usurpé. Dans The Great Rock'and'roll Swindle, on le voit interpréter Comme d'habitude, mais voici une version plus rare, sur le même air, nommée I Killed the cat.
Cependant, la reprise la plus punk qui soit, à ma connaissance, est l'exécution (il n'y a pas d'autre mot) du grand air de la reine de la nuit par Florence Foster Jenkins au Carnegie Hall devant 3000 personnes.
- Gogol Bordello, Théâtre antique d'Arles, le 15 juillet à 21h30.