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Billet de blog 25 juillet 2016

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Souvenirs de bénévoles

Nos complices du site L'Optimiste ont rencontré deux de nos bénévoles. Petites mains et grands acteurs des Suds... Salariés qui prennent leurs vacances pour venir apporter leur aide au festival, retraités fidèles des premiers jours, jeunes gens heureux d'être utiles, copines de toujours, discrets ou fêtards... chaque année, ils sont plus d'une centaine à venir aux Suds, comme bénévoles.

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Chronique de nos amis de L'Optimiste >>>

Bernard,
Ou l'art des vacances sans vaquer

Illustration 1
Bernard, Bénévole aux Suds © Edouard Coulot

Non non : quand il est en vacances, Bernard, 62 ans, cadre de santé responsable d'un service de pédopsychiatrie, ne reste pas une seconde le cul au soleil sans rien faire. La vacance du cerveau très peu pour lui. « J'en profite pour remplacer des choses dans ma tête » raconte ce grand amateur de tauromachie et de musique, parfois plus espagnol que gardois. Et vice-versa. Plus de 20 ans qu'il est là, comme spectateur. Et bénévole depuis 2003. C'est le cas type de ceux qui décident de prendre des vacances pour les Suds. Et pour faire tout : organisateur des aperos­dédicace (autrefois devant Actes­Sud), présentateur des scènes en ville, chauffeur, accompagnateur des groupes espagnols... Il est là. Conscient que c'est un engagement et qu'on doit mener le job jusqu'au bout.

Son pire souvenir ? « Chauffeur. Parce qu'en fait tu ne vois rien, tu es en décalage avec tout. Et il faut accepter que les gens que tu transportes, soient fatigués du voyage, silencieux... Comme ça,
j'avais essayé de discuter avec Javier Conde mais il n'était pas dispo ». Pas simple, avec des nuits blanches et des galères qu'il raconte avec humour. Comme ces groupies très, comment dire, attirées par un groupe et qui ont souhaité accompagner deux des musiciens jusqu'au... bout de la nuit. Du coup, voila Bernard trimbalant à cinq heures du mat, deux couples chauds bouillants, attendant qu'ils se décident ou non à prendre une chambre pour finalement, ramener les deux nénettes. Nuit blanche, sourires et philosophie : « le lendemain je ne reprenais qu'à 10h. J'ai eu le temps d'un petit déj tranquille avant de reprendre la voiture ».

Et puis il y a les bonheurs. Plus fréquents. De belles rencontres, comme celle qui lui a fait croiser la route de Rocio Marques : « Quelque chose se tisse, et c'est... je sais pas. C'est fort. C'est un bout d'histoire ».

Alors Bernard est là. Comme d'hab. L'oreille aiguisée, le sourire large, l'humour aussi prompt que sa capacité à descendre un verre de rosé sous le soleil. « Ouais, ce sont des vacances et en même temps, c'est un taff. C'est ce que j'aime ».

Juliette,
L'engagement tranquille

Illustration 2
Juliette, Bénévole aux Suds © Edouard Coulot

Ne demandez pas à Juliette depuis combien d'années elle est bénévole aux Suds ; Non que son teint de jeune fille en pâtirait (elle assume), mais c'est juste que ça se fait pas de demander ça aux dames.

Oh et puis zut : « Ça fait 22 ans, depuis la création en fait ». Parce qu'à l'origine, autour de Marie ­José Justamond, c'est une bande de filles qui se sont mises un peu à sa disposition, pour créer le festival. La tête et les jambes si on veut. Et forcément, les premières années pour les Babeth, Catherine, Valérie(s), Claudie... et Juliette étaient un peu plus galère.

« Oui c'est ça, je suis venue parce que c'était ma copine, et puis tout de suite après parce que j'ai aimé le festival » confirme Juliette, styliste free­lance délicieusement retraitée, lumineuse et efficace. Elle a longtemps fait l'accueil, vous savez la dame qui déchirait les billets et répétait en souriant au point d'avoir mal aux mâchoires : « bonne soirée à vous ». Elle n'en garde pas toujours un bon souvenir : beaucoup de stress, la peur de faire mal (oups, si on n'a pas reconnu une star!), l'énervement de chacun les premières années. Et tout cela, après sa journée de travail, de 20h30 à 23h. Si c'est pas de l'amitié ça !

Mais bénévole, c'est sérieux. Juliette, qu'on retrouve aussi au Revivre (si, derrière le bar), sait que chaque petite main est utile et ne saurait être dilettante. Désormais, elle gère le pique­-nique du samedi, lors de la restitution des stages. Les tables, les guirlandes, les chaises et le nettoyage ensuite : c'est elle, pas seule évidemment.

Dur ? Oui mais non : « Ce qui est incroyable, c'est l'ambiance entre bénévoles, les rencontres, les échanges. C'est très très riche. J'ai des souvenirs incroyables, comme avec Rodrigo et Gabriela. Pour moi, les Suds, c'est passé très vite de l'aide à l'amie à une évidence. Etre là, évidemment ! ».




Texte: Coralie Terrère

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