Musiques et chants rebétiko seront à nouveau célébrés le 12 juillet 2018 à l'occasion du Festival Les Suds, à Arles. Création scénique au Théâtre Antique puisque Tony Gatlif nous invitera, ce soir-là, à un fête où le rebétiko, cette musique née il y a un siècle dans les tavernes, les fumeries de haschisch et les prisons d'Athènes, sera le roi.
Les Suds et Gatlif, c'est une vieille histoire. Il était déjà venu à Arles concevoir la soirée "Vertiges", concentré de flamenco et de musiques orientales, en 2007, et revenu à l'occasion d'un Revivre l'hiver 2011. Jeudi 22 février, il présentait son film Djam à Saint-Martin-de-Crau puis aux Cinémas Actes Sud à Arles. Quatre salles confortablement remplies. Projections suivi d'un échange à la Chapelle du Méjan avec le journaliste Jacques Maigne.
Gatlif ressemble à ses films, doté d'une belle énergie, passionné de musique, généreux et sage pour tenir à distance le désespoir. Tous ses films ont quelque chose à voir avec l'exil, le voyage. Ce soir-là, il est venu nous parler "de ce qu'apporte l'exil". Il a rendu hommage à tous les exilés qui "partent avec une valise à la main et leur culture dans la tête". Lui-même exilé (d'Alger), il a beaucoup de choses à dire tout en étant de ceux qui savent intimement où se trouve l'essentiel. Il revendique une identité méditerranéenne : "A la charnière entre l'Orient et l'Occident, je suis partout dans la Méditerranée."
Marie José Justamond l'a annoncé en préambule de la soirée : Tony Gatlif mettra en scène une création jouée, chantée, dansée, autour du film Djam et du rebétiko le 12 juillet prochain dans le Théâtre Antique d'Arles, intitulée Aman Doktor. Un voyage fait de rencontres intenses dans cet esprit de liberté un peu foutraque qui caractérise tant Tony Gatlif.
Anselme Koba