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Billet de blog 26 juin 2008

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Trio Joubran: luths en lutte

Israël et le Hamas ont amorcé une trêve de six mois, précaire. Israël parle de paix, avec le Liban et la Syrie. Un signe? «Bien sûr qu'on est optimiste. On ne peut être qu'optimiste quand on est Palestinien.

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Israël et le Hamas ont amorcé une trêve de six mois, précaire. Israël parle de paix, avec le Liban et la Syrie. Un signe? «Bien sûr qu'on est optimiste. On ne peut être qu'optimiste quand on est Palestinien. Tout peut toujours aller mieux. C'est le caractère palestinien. Optimiste et pessimiste. Ballotté entre ces deux extrêmes. Il y a même un mot inventé par l'écrivain Emile Habibi: peptimiste.»

Il est chez lui, à Paris. De passage avant un concert à Essaouira, et puis bientôt à Arles. De passage comme tout ceux de la diaspora, ceux qui ont «appris à faire pousser de la menthe dans leur chemise». Car Samir est un Arabe israélien, de Nazareth, «palestinien d'identité». Et joueur de oud, le luth oriental, comme ses deux frères, Wissam, 25 ans, et Adnan, 23. Quatrième génération de musiciens et de luthiers.

C'est en 1996 que l'aîné des Joubran a commencé, en solo. Cette année là aussi qu'il a joué la première fois avec le poète Mahmoud Darwich, pour le Printemps de la Palestine en France. «C'était plus qu'un rêve pour moi. Il incarne l'identité palestinienne.» Une demi-heure à peine avant de monter sur scène pour déclamer ses poèmes, Mahmoud Darwich lui propose d'improviser, de l'accompagner à l'oud.

Une expérience qu'ils ont répétés plusieurs fois depuis lors (et qu'il vont tenter une nouvelle fois le 14 juillet). Avec Samir seul, puis avec Wissam — le fabricant d'instrument, posé, réfléchi, élégant — qui l'a rejoint en 2002, puis avec Adnan — spontané, fougueux — qui complète le trio en 2004.
«Nous nous appelons le Trio Joubran, explique Samir, mais ce n'est que l'expression d'une unité. On peut être trio avec deux autres musiciens, ou face à un orchestre...»

Traduction: Nawal Raad.

Concert le 13 juillet à 21h30 au Théâtre antique d'Arles (première partie: Shandehzadeh)

et avec Mahmoud Darwich, le 14 juillet à 19h30 au Théâtre antique.