Michel Dalloni (avatar)

Michel Dalloni

Journaliste à Mediapart

Billet publié dans

Édition

Pol en stock

Suivi par 41 abonnés

Billet de blog 17 mars 2009

Michel Dalloni (avatar)

Michel Dalloni

Génie civil

Journaliste à Mediapart

Jean-Marc Ayrault ne veut pas devenir breton

Une belle unanimité politique avait précédé les conclusions du comité Balladur sur la création d'une Bretagne à cinq départements incluant la Loire-Atlantique et donc Nantes.

Michel Dalloni (avatar)

Michel Dalloni

Génie civil

Journaliste à Mediapart

Une belle unanimité politique avait précédé les conclusions du comité Balladur sur la création d'une Bretagne à cinq départements incluant la Loire-Atlantique et donc Nantes.

Une explosion de joie des élus, tout aussi unanime, avait salué la préconisation dudit comité appelant à la réunification d'une région meurtrie de voir ses «frères» nantais otages d'une région Pays de la Loire, dénuée, selon les militants de la «Grande-Bretagne», du moindre sens. Las, mardi 17 mars, Jean-Marc Ayrault, ci-devant maire de Nantes, qui fêtait ses vingt ans de mandat, a fait savoir dans les colonnes du quotidien Ouest-France, qu'il était hostile au rattachement.

«La Bretagne à cinq département. Si la question était celle de la taille des régions, dans ce cas, l'élu socialiste ne verrait pas l'intérêt d'une Bretagne "étriquée" à cinq départements, écrit le quotidien sous la plume Marc Le Duc. Il n'est pas certain que la dimension soit "la vraie raison" des défenseurs d'une Bretagne réunifiée. "Si c'est une question d'identité, alors je dis attention, casse-cou!" Prêt à revendiquer "la Nantitude", Jean-Marc Ayrault demande: "les Nantais se considèrent-ils comme Bretons, ou avant tout comme Nantais?" Il affirme recevoir beaucoup de courrier d'opposants à la réunification.»

«Nantes en Bretagne, pense-t-il, conduirait à "un affaiblissement" du rôle joué par sa ville, rapporte encore Ouest-France. "La priorité, c'est l'union des forces de Rennes et Nantes. Je partage cette conviction avec le maire de Rennes. ceux de Brest et Quimper pensent aussi comme moi." En cas de lancement du processus de retour de la Loire-Atlantique en Bretagne, Jean-Marc Ayrault demande la consultation de toutes les populations des deux régions. Pas seulement celles des cinq départements de la Bretagne historique. "Autrement, c'est antidémocratique", estime-t-il.»

Seul élu à se prononcer de manière aussi nette, Jean-Marc Ayrault s'appuie vraisemblablement sur un étonnant sondage publié le 7 mars par le même Ouest-France au terme duquel il apparaissait qu'une très large majorité de Nantais et de Bretons ne partageaient pas du tout les visées "réunionistes" de leurs élus

Cette enquête d'opinion, réalisée par l'IFOP les 4 et 5 mars auprès d'un échantillon de 1.209 personnes âgées de 18 ans et plus et représentatives de la population de Bretagne et des Pays de la Loire, révélait notamment que 53% des habitants de Loire-Atlantique et 66% des habitants des Pays de la Loire souhaitaient que le découpage actuelle subsiste, que seuls 27% des habitants de la Loire-Atlantique et 14% des habitants des Pays de Loire réclamaient un rattachement à l'actuelle Bretagne administrative et que 14% des habitants de Loire-Atlantique et 12% des hanbitants des Pays de la Loire rêvaient d'une unique région Bretagne-Pays de la Loire.

Voilà de quoi calmer les ardeurs et de rappeler, ce qui ne manque pas de sel, que Christophe Priou, député UMP, de Loire-Atlantique, maire de Guérande, s'était, lui, prononcé sans équivoque pour le rattachement avant même le verdict du comité Balladur. En revanche, les deux hommes sont d'accord (tout comme le député Verts François de Rugy): il est impossible de ne pas consulter les populations des deux régions. Ouest-France a pris les devants. Les résultats sont éloquents.