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Pôle emploi mon amour

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Billet de blog 27 octobre 2015

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Tant qu'il y aura chômage, donc concurrence, il y aura discrimination

Manuel Valls est allé faire son show en banlieue et nous sort pour la nième fois les mêmes remèdes miracles contre la discrimination. Mais la discrimination est la conséquence d'un choix trop grand. Plus le choix de candidats est large, et plus les employeurs font le tri entre les nombreux postulants et plus ils sont libres de sélectionner selon leur bon plaisir.

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Manuel Valls est allé faire son show en banlieue et nous sort pour la nième fois les mêmes remèdes miracles contre la discrimination. Mais la discrimination est la conséquence d'un choix trop grand. Plus le choix de candidats est large, et plus les employeurs font le tri entre les nombreux postulants et plus ils sont libres de sélectionner selon leur bon plaisir. Tant que le chômage poussera à la concurrence exacerbée pour des emplois de plus en plus rares, les patrons seront en position de force pour préférer les salariés CONFORMES plutôt que les salariés ATYPIQUES.
Plus on a de choix et plus les critères de sélection, non seulement se basent sur l'utile, le pratique, mais s'élargissent à des critères d'esthétique, d'affinité et même de plaisir. Aussi les employeurs, devant leur vaste choix de candidats, choisissent leurs salariés, à compétences égales, sur des critères complètement subjectifs, selon leurs préférences. Ainsi untel privilégiera les hommes plutôt que les femmes, l'autre sélectionnera sa secrétaire en fonction de son esthétique, l'autre ne voudra pas de jeunes ou de "vieux", l'autre encore se limitera à sa communauté religieuse ou ethnique. Ce choix est humain et peut-on le reprocher aux employeurs ? 


Devant ce choix, souvent difficile, peut-on accuser les employeurs de sexisme ou de racisme ? Ou doit-on plutôt remettre en cause la société qui a érigé en dogme la concurrence exacerbée, y compris entre les humains ? Si le chômage ne créait pas cette concurrence, ces mêmes employeurs embaucheraient aussi bien, jeunes, vieux, femmes, blancs, maghrébins ou noirs. Il ne faut donc pas se tromper d'adversaire, l'ennemi ne sont pas les employeurs mais bien le chômage. Toute notre énergie doit donc se porter sur trouver des solutions pour le réduire et non a se limiter à désigner ses profiteurs. 


Pour la survie d'une société ou l'on puisse tous vivre en bonne intelligence et enrayer les fausses solutions xénophobes, c'est au chômage qu'il faut s'attaquer. Il est urgent qu'à la prochaine conférence sociale, gouvernement et syndicats, salariés et patronaux, trouvent des solutions. Ou les discriminations toujours plus évidentes, indigneront les jeunes des banlieues, qui feront éclater leur colère en revoltes pire que celles d'il y a 10 ans.


La sacro-sainte croissance ne peut pas compenser la perte d'emplois dûe à la productivité accrue de la révolution industrielle que nous vivons. La croissance infinie est non seulement impossible par la limitation des resources de la planète, mais la société de consommation, dont elle a besoin pour écouler sa production, est sabordée par le manque de pouvoir d'achat des chômeurs, qui ne peuvent plus être consommateurs.
Les salariés, à cause de leur mise en concurrence, n'ont plus aucun pouvoir de pression par la production. Pour les salariés jetables, les grèves sont quasi impossibles, sauf en dernier sursaut, contre les fermetures d'usines. Ils n'ont donc plus aucun pourvoir de négociation sur leurs salaires et leurs conditions de travail. C'est par leur consommation, leur pouvoir d'achat, qu'ils gardent un moyen de pression. Ils ont le pouvoir d'acheter, ou de ne pas acheter, la production plétorique actuelle et d'imposer leurs choix. Notre société de consommation a besoin de consommateurs avec un revenu suffisant à son bon fonctionnement. Il faut donc PARTAGER LE TRAVAIL pour assurer un REVENU À TOUS LES CONSOMMATEURS.

Une analyse de la situation de la production et de l'emploi nécéssaire pour l'obtenir, est indispensable. La robotisation augmente la productivité et diminue toujours plus le nombre de salariés pour la servir. De moins en moins d'heures de travail sont nécessaires, et les licenciements sont inévitables. Soit nous acceptont que le chômage augmente à l'infini, soit nous tirons les conclusions du remplacement des hommes par l'informatique, et nous partageons le travail restant entre tous les actifs, pour que chacun ait les moyens de vivre. Il faut, en plus, prendre en compte le nombre d'actifs qui augmente par la croissance démographique. Donc, si on a de moins en moins d'emplois pour de plus en plus de main d'oeuvre, ça implique :

 - soit (à temps de travail constant) de moins en moins de travailleurs et donc de plus en plus de chômeurs
 - soit (à temps de travail partagé) de moins en moins d'heures travaillées par chacun pour un emploi pour tous. 

Des solutions de partge du travail et de la productivité, viables pour les entreprises, existent, mais elles demandent de remettre en cause l'organisation du travail et d'avoir le courage de remettre à plat les financements de la protection sociale. Non pas pour diminuer cette protection mais au contraire pour la généraliser à tout les peuples grâce à des LÉGISLATIONS BÉNÉFIQUES AUSSI BIEN POUR LES SALARIÉS QUE POUR LES EMPLOYEURS. 

Puisque les "partenaires sociaux" manquent d'idėes, ils peuvent s'inspirer des propositions de ceux qui ont le temps et la nécéssité de réfléchir à des solutions au chômage : les chômeurs. A adopter les deux propositions CONCRÈTES en lien, ils pourraient répondre à la révolution de la robotique en révolutionant le travail. Et ainsi ils éviteraient que la révolution ne se fasse dans les banlieues révoltées par les discriminations et le refus d'intégrer ses jeunes au travail et à la consommation.


- http://blogs.mediapart.fr/edition/pole-emploi-mon-amour/article/121014/contre-le-chomage-le-partage-du-travail-et-non-la-persecution-des-chomeurs-la 

- http://blogs.mediapart.fr/edition/entre-republique-et-bastille/article/300714/sauvons-la-secu-cotisations-patronales-sur-le-capital-au-lieu-de-sur-le travail

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