Mediapart s’est fait largement l’écho de l’affaire Ardoise. Ardoise, c’est le petit nom du nouveau logiciel d’aide à l’enquête que la direction générale de la police nationale souhaitait mettre en place dans bon nombre de ses services. Problème, Ardoise avait la fâcheuse tendance à pousser la curiosité un peu trop loin. Ainsi, chaque personne entendue dans une affaire (victime, auteur présumé, comme témoin) pouvait se voir qualifier d’ «homosexuel», de «permanent syndical », ou de «sdf». On connaît la suite. Sous la pression d’associations et de l’agitation médiatique, Ardoise fut sucrée. Mais voilà que dans les rangs mêmes des syndicats, de nouveaux motifs d’insatisfaction viennent de poindre. Ainsi, Synergie Officiers, classé à droite, et qui, au départ de la polémique, ne voyait pas grand chose à redire sur Ardoise, vient de se fendre d’un communiqué pas piqué des pixels.
Ainsi, Jean-Pierre Di Edigio, secrétaire Région Alsace Lorraine de Synergie Officiers écrit-il : «Avec ARDOISE, le bricolage managérial [actuellement en vigueur, note de Mediapart] est relégué à l’âge de pierre. On rentre dans l’ère moderne du « BigBrother » managérial. Ce n’est pas pour rien que nombre de commissaires sont très intéressés par certains aspects du produit. Il présente cet immense avantage de permettre au chef de service de « dispatcher les dossiers » et surtout de poser des « alarmes » qui lui permettront à l’issue du délai imposé, d’être alerté si le fameux dossier n’a pas été transmis en temps et en heure….avec rapide demande (encore une) d’explication à la clé, en parallèle évidemment des demandes de rappel des secrétariats.
Que les groupes d’investigations, qui pour raisons diverses, ont près de 2000 dossiers de retard se rassurent : les cases concernant les demandes d’explications de retard de chaque dossier ne supportent que 9 lignes au maximum….
En plus de « bugger » fréquemment ce logiciel multiplie les manips pour une simple mention