À l’occasion de la rentrée, Yagg fait le point sur les questions liées à l’homophobie à l’école. Nous avons interrogé six enseignants et un surveillant, tous homos, sur ces questions à travers une série d’articles. Qu’est-ce que l’homophobie ordinaire dans les cours de récré? Qu’est-ce que c’est qu’être un-e prof gay/lesbienne? Quelle visibilité s’accorder? Quelles difficultés particulières rencontre-t-on alors? Comment parle-t-on d’homophobie et plus largement de discrimination aux élèves? Quel est le rôle de l’Éducation nationale sur ces questions de société?
Découvrez notre tour d’horizon à travers les histoires personnelles, les anecdotes plus ou moins surprenantes ou inquiétantes de nos interviewés, qui enseignent dans des types d’établissements différents, pro ou généraux, sensibles ou favorisés, en province ou en banlieue parisienne, auprès de jeunes de tranches d’âge variables, de la maternelle au BTS…
Après Histoires d’homophobie "ordinaire" à l’école et Visibles ou pas?, les deux premiers épisodes de cette série publiés mardi et mercredi, nous nous penchons dans ce dernier article sur la façon dont l'école traite ces questions de discriminations et plus précisément d'homophobie. Le ministère de l'Éducation nationale promettait l'an dernier de faire de la lutte contre les discriminations l'une de ses priorités. Mais qu'en est-il vraiment? Que disent les programmes? Quels moyens les enseignant-es et les chefs d'établissements ont-ils/elles pour mettre faire appliquer cela?
Paroles de profs homos (3):
"Lutte contre les discriminations", mais que fait l'Éducation nationale?
Comment les enseignants abordent-ils les questions d'homophobie et plus généralement de discriminations en classe? La plupart des enseignant-e-s interrogé-e-s disent traiter ces questions en premier lieu quand cela s'impose à eux, après une insulte lancée par un élève par exemple. "Il y a forcément des moments où tu en parles", explique Cat, qui enseigne la vente dans un lycée professionnel dans le Val d'Oise, "d'autant que je suis toujours leur prof principale. Quand on entend un gamin tenir un propos raciste, sexiste, antisémite, homophobe ou autre, on réagit forcément. Et chez moi, c'est peut-être plus épidermique comme réaction, c'est peut-être ça ma particularité en tant que prof lesbienne. Soit je me fâche, soit j'explique, ça dépend de comment ça a été dit, de ma journée, de mon état d'esprit ce jour-là, de plein de choses… Et le retour des élèves est plutôt bon lorsqu'on en parle, avec les élèves de la filière vente en tout cas, avec ceux des filières industrielles c'est peut-être un peu plus difficile. Mais mes élèves sont plutôt conscients de ces discriminations et ils s'imprègnent assez bien du message. Maintenant, bon, ça dure cinq minutes… Cinq minutes après ils ont oublié! Il faudrait le leur rappeler à longueur de journée. Et il faudrait surtout commencer à le faire plus tôt. À leur age, c'est déjà presque trop tard".
UN BLOC "DISCRIMINATION" DANS LES PROGRAMMES SCOLAIRES, UN SYMBOLE FORT
Septembre, prof de français dans un lycée à Compiègne, évoque également régulièrement ces questions: "Après une remarque homophobe lancée par un élève pendant un cours, j'interviens toujours, je développe sur le mal que cela peut faire d'entendre cette insulte et j'essaie de faire réagir les autres élèves; en général, ils réagissent plutôt bien. Mais j'aborde aussi ces questions à travers des cours explicitement sur les discriminations. L'Éducation nationale a en effet inscrit ces questions de discriminations dans les programmes. On aborde ainsi le racisme, le sexisme, l'homophobie, l'antisémitisme… parfois en travaillant sur des textes. Si j'aborde le thème de l'homosexualité, je vais par exemple me servir d'un texte de Nina Bouraoui. Mais je fais attention à toujours traiter toutes les discriminations, de manière égale, parce que ça me rend un peu parano, je n'ai surtout pas envie d'être accusée de prosélytisme. Mes collègues hétéros abordent également la question des discriminations mais je n'ai quand même pas l'impression qu'ils fassent grand chose sur l'homophobie".
"Je n'ai jamais eu de réaction négative de la part des élèves lorsque l'on aborde le sujet de l'homophobie. Il y a forcement des réactions amusées, gênées, des rires intempestifs, mais c'est plutôt bien accueilli, disons que ça ne les choque pas. C'est vrai aussi que quand on parle d'un auteur homo, s'ils font une fiche sur l'auteur, l'homosexualité reste ce qu'ils vont citer en premier. S'ils font une fiche sur des auteurs tels que Rimbaud et Verlaine par exemple, ils vont parler de leur homosexualité avant de dire ce qu'ils ont écrit ou avant de parler d'autres éléments de leur vie. On voit que cela reste quelque chose d'exceptionnel à leur yeux, que ce n'est pas encore tout à fait normal, mais la réaction est plutôt positive. Je n'ai jamais eu non plus de plaintes de la part de parents d'élèves, ni en réunions en tête à tête, sur mes choix pédagogiques. En même temps, ces questions font partie du programme. Ce sont des sujets qu'on nous incite à aborder, je ne fais que mon travail finalement."
Pendant ses cours d'anglais, Ivan s'emploie également à traiter minutieusement ces questions: "Ça appartient à un bloc du programme que tu retrouves dans chaque classe de la sixième à la terminale: le bloc tolérance/diversité. J'aborde donc cette question de l'homophobie, mais je fais très attention à l'aborder à égalité avec les autres sujets: le racisme, le sexisme, l'exclusion de l'autre d'une manière générale: les gros, les vieux, tout ça… qu'il est important de traiter en même temps. Évidement, les réactions les plus passionnelles s'expriment lorsque l'on parle d'homophobie et de sexisme… Parce qu'en ce qui concerne le racisme, ils sont tous d'accord pour dire que c'est mal. Dans certaines classes et dans certains établissement, quand tu parles d'homophobie, ça dérive systématiquement vers la pédophilie. Il y a un amalgame énorme là-dessus, et il faut le traiter. Tu parles des choix, des questions de plaisir, d'amour, et qu'à partir de là si la mission n'est plus de se reproduire, tant qu'on ne transgresse pas des lois, avec des enfants, des animaux etc, chacun peut faire ce qu'il veut. Là tu es directement dans le rôle de l'éducateur. Et la classe finit par t'écouter parce que tu sors un peu de la mission enseigner et former. Et quand tu sors de ce cours-là, au moins ils ont entendu".
"On peut aussi traiter ces questions à partir de documents, de pubs, de séries télé… J'ai une collègue qui a fait étudier à ses élèves la pièce de théatre Perthus. Et moi, le dernier truc sur lequel j'ai envie de faire bosser mes élèves c'est la pub McDo, celle-là j'ai vraiment envie de la faire, même si je trouve ça un peu dommage que ce soit McDo qui la fasse et pas le gouvernement…".
POUR LES PLUS JEUNES, LA LUTTE CONTRE LES STÉRÉOTYPES MAIS PAS DE "BAISER DE LA LUNE"
Pour Emmanuel, instituteur depuis 10 ans, en maternelle et en primaire, et directeur d’une école maternelle à Grenoble depuis trois ans, il est important d'aborder ces questions, progressivement, dès le plus jeune âge: "Avec les petites classes, on essaie de travailler sur les stéréotypes. Les parents inculquent encore des valeur assez sexistes: "ne pleure pas comme une fille", "ça c'est un jeu de fille et ça un jeu de garçon", etc. Et c'est en maternelle que le travail sur ces stéréotypes doit se faire. C'est le sexisme qui est en suite à la base de l'homophobie".

"Il m'arrive aussi de voir des petits garçons se faire des bisous dans la cour de récré, ou des petites filles, à cet âge-là ils ne sont pas cloisonnés encore, je les laisse faire évidement. Pour commencer à traiter des discriminations homophobes, il y a des livres qui existent pour les tout petits du type Jean à deux mamans, ou Dis mamans. Mais j'ai du mal à les leur lire parce que je suis concerné, j'ai toujours un peu peur des réactions des parents, j'ai peur qu'on me le reproche. J'ai des collègues hétéros qui pourraient bien évidement le faire, mais bizarrement ils ne le font pas. Ces livres sont cependant disponibles à la bibliothèque de l'école".
"Quant au dessin animé Le Baiser de la Lune, j'aurais été ravi que le ministère ait le courage de parrainer ce dessin animé, mais sous la pression ils n'ont pas été très courageux. Il y a pourtant un bloc sur la lutte contre les discriminations dans le programme pour les classes de primaire. En cycle 3, normalement on est censé commencer une approche sur la sexualité, mais c'est plus sur le sida et encore c'est rarement fait. Pourtant, notre but est quand même que nos élèves deviennent des citoyens qui respectent les autres".
Mathieu, instituteur lui aussi, en primaire, à Paris, regrette cette affaire autour de ce film d'animation: "Le Baiser de la Lune, ça me semblait intéressant pour des CM2. Ce n'est pas au collège qu'il faut s'y prendre. Je pense que pour des CM2, c'était un bon âge, un dessin animé ne peut pas faire de mal. Dans les programmes que le ministère nous donne en début d'année, on parle pourtant bien de discrimination, sous toutes ses formes. On parle des principes de morale, de la liberté de chacun, pas explicitement de l'homophobie, mais de "respect de l'intégrité des personnes y compris la leur" et de "refus des discriminations de toute nature"".
DES TEXTES, MAIS QUELS MOYENS POUR LES APPLIQUER?
"L'Éducation nationale a une attitude ambiguë sur le sujet", commente Septembre. "D'un coté il y a des campagnes d'affichage, des programmes scolaires qui traitent des discriminations, des consignes pour parler d'homophobie pendant les cours. Puis, d'un autre côté, il y a des réactions épidermiques, comme avec cette histoire du Baiser de la lune. On sent que le ministère marche un peu sur des œufs sur ce sujet. Et c'est frustrant! On aimerait en parler, puis en même temps on reproche le prosélytisme gay, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit avec le Baiser de la Lune. Il y a une ouverture, mais on ne sait pas comment le ministère souhaite traiter ce sujet. Il est toujours plus facile de parler du racisme, de l'antisémitisme, que d'homophobie à l'école. C'est un fait. La sexualité est pourtant une question primordiale chez les ados. Et le ministère devrait faire en sorte que l'école soit un lieu où ils se sentent à l'aise avec ça."
"Il y a une volonté sur le papier, il y a des consignes sur le papier, mais aucun moyen n'est donné pour la mise en application de ces consignes", s'indigne Ivan, "c'est-à-dire qu'on pond les consignes pour se protéger et ne pas passer pour des attardés au niveau européen, mais on ne met aucun moyen. Parce que dans le fond ce n'est pas du tout "bankable" au niveau de l'électorat. Tu reçois des directives administratives dans lesquelles on te dit "cette année la lutte contre les discriminations, dont l'homophobie, est une priorité", mais c'est du vent, il n'y a aucune volonté dans la réalisation de cette consigne, il n'y a que peu de chefs d'établissement qui la fait vraiment appliquer et peu de moyen pour le faire aussi. Sans parler du cas de certains établissements privés, sous contrat – c'est-à-dire qu'ils doivent s'engager à suivre les lignes du programme officiel du ministère puisqu'ils sont payés quasi exclusivement par l'État – qui ne le font pas du tout parce que ça clashe forcement avec les valeurs de l'église qu'ils représentent".
Un sentiment partagé par François, professeur de mathématiques dans un collège de la région toulousaine, qui insiste sur les difficultés que les associations rencontrent à intervenir: "Dans l'Éducation nationale il y a des grands discours officiels contre la discrimination et en particulier l'homophobie, que l'on n'entendait pas il y a 10 ans, c'est bien, et c'est bien sûr très important que ce soit marqué dans les textes officiels. Mais il n'y a par exemple que très peu d'associations homologuées pour intervenir dans les établissements, par exemple, elles ne peuvent pas à elles seules couvrir tout le territoire national. Et puis en ce moment, il y a des problèmes de budget, des baisses de personnel, on ne peut pas espérer faire quelque chose si déjà on manque de personnel".
INTERVENTIONS DES ASSOCIATIONS: ENTRE DÉCISIONS PERSONNELLES DES PROVISEURS ET OBTENTION D'AGRÉMENTS
"L'année dernière, on devait faire venir l'association LGBT Contact", explique François, "ma direction en avait parlé, mais finalement ça ne s'est pas fait. C'est pourtant très important de faire venir une association dans un établissement pour parler de ces questions, mais je crois que le personnel de l'administration de mon établissement est plutôt conscient de cela. Dans mon collège, il y a déjà des interventions du MRAP, l'association de lutte contre le racisme, et ça se passe vraiment très bien. J'espère que l'association Contact pourra venir cette année".
Cat déplore également pour sa part qu'aucune association n'intervienne sur les questions d'homophobie ni même de discrimination en général dans son établissement: "Dans mon lycée, on a des intervenants sur la santé sexuelle ou sur les drogues mais on n'en a encore jamais eu sur les discriminations. Ça dépend certainement de la situation géographique de l'établissement, nous on est dans un bled un peu paumé à la campagne, et ça dépend aussi du proviseur, de ce sur quoi il veut insister, des personnels de santé, des équipes, ça varie énormément d'un établissement à l'autre. S'il y avait un texte précis qui disait par exemple: dans telle classe au premier semestre on doit faire ça, puis ça puis ça, on serait obligé de le faire".
Ivan a plus de chance. Il a vu les associations investir les différents types d'établissement scolaires des Hauts de Seine dans lesquels il a enseigné ces dernières années: "Depuis deux ans, il y a une initiative du CRIPS: une jeune femme, extrêmement bien formée sur toutes les questions de santé mais aussi sur les questions sexuelles, intervient et leur apprend plein de choses. Elle leur fait un tableau sur tout ce que la sexualité évoque pour eux, ils inscrivent dans ce tableau toutes leurs idées, ça va de menottes à fellation, pénétration, homosexualité, sodomie, cunnilingus, sextoys, etc. Ensuite, elle leur explique que la notion la plus importante qui réunit tout cela c'est le "libre consentement éclairé". Elle l'écrit en gros au milieu du tableau puis construit toutes ses explications autour de cela: le libre choix, le consentement et le respect de l'autre puis les risques et la prévention. C'est vraiment très bien fait et très efficace. On ressent ensuite en classe que pour les élèves qui ont reçu cette intervention-là, c'est plus simple d'aborder les questions d'homophobie".

Dans l'établissement en zone rurale, dans l'Oise, dans lequel Simon est surveillant, les choses sont franchement plus inquiétantes: "Il y a des réunions, une heure par an, pour les quatrièmes et les troisièmes, sur les discriminations," explique t-il, "mais les intervenants sont des gendarmes, et ils ne sont pas en civil, non, ils viennent en uniforme avec leur flingue à la ceinture et tout l'attirail. J'y aiassisté l'an dernier. On n'y parle bien sûr jamais d'homophobie, seulement de racisme et un tout petit peu de sexisme. Et puis c'est très militaire comme type d'intervention et franchement pas du tout adapté". Simon sent bien pourtant que des interventions d'associations seraient nécessaires dans cet établissement où l'homophobie est particulièrement présente: "Cela permettrait un dialogue. Je suis sûr que chez les élèves de quatrième et de troisième, cela susciterait un débat intéressant et indispensable".
"Quant aux cours d'éducations sexuelle, les troisièmes ont une petite heure d'intervention par an. Les intervenantes sont deux vielles dames qui ressemblent à des bonnes sœurs et je ne pense pas que l'homosexualité y soit abordée. Je ne suis même pas sûr qu'on leur parle de préservatif. Il y a un véritable problème au niveau des interventions dans mon collège, elles se font plutôt à la sensibilité du proviseur. De toute façon, il y a des décisions qui doivent être prises au niveau du ministère de l'Éducation nationale pour définir clairement et encadrer plus efficacement la mise en place de cette lutte contre les discriminations. Il faudrait aussi que les académies se bougent un peu plus pour accorder des agréments aux associations pour qu'elles puissent intervenir dans les établissements".
MAIS OU SONT LES AFFICHES?
Un autre point important largement soulevé par nos interviewé-e-s est la question des campagnes d'affichages qui étaient supposées apparaitre dans les collèges et lycées l'année dernière. En effet, lors de la rentrée scolaire précédente le ministre de l'Éducation Luc Chatel mettait en place la campagne d’affichage et de diffusion du dispositif ligne Azur (ligne d’écoute destinée aux jeunes qui s’interrogent sur leur orientation ou leur identité sexuelles) dans tous les lycées. Au mois de février 2010, il annonçait qu'il étendait cette campagne pour la ligne Azur aux collèges.
Une autre campagne de lutte contre l'homophobie organisée par la FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne/ou syndicat contre l'homophobie) devait également être mise en place l'année dernière. Cette campagne d'affichage "Ça te pose un problème?" montrait un baiser entre deux hommes ou encore un groupe de jeunes garçons et de jeunes filles étiquetés "PD" et Gouines", et le message était: "L’homosexualité n’est pas un problème, l’homophobie en est un". Au mois de mars dernier, le nouveau président de la FIDL déclarait à son tour que "la lutte contre l’homophobie serait la priorité de son mandat". Il assurait que cette campagne d’affichage et la mise à disposition de brochures contre l’homophobie seraient intensifiées au cours de l'année scolaire.
Problème. Aucun-e des enseignant-e-s interviewé-e-s – qui travaillent pourtant dans des types d'établissements différents, de degrés différents, dans des régions différentes, en province comme en cœur de ville ou en banlieue – n'a jamais croisé ces affiches de la FIDL ou de l'Éducation nationale.
"Dans mon établissement, il n'y a jamais eu de campagne d'affichage, en 10 ans, ni dans les halls, ni même à l'infirmerie. Jamais. Ni sur d'autres sujets d'ailleurs. Elles me semblent pourtant totalement indispensables", commente Cat. Ivan, lui ne les a vues que sur internet et dans les vitrines d'associations.
Simon est le seul à en avoir vu: "Dans mon collège, il n'y a qu'une seule affiche, celle de la ligne Azur. Mais elle est affichée dans l'infirmerie". Les élèves qui ne seront pas malades cette année ne seront donc pas informés de ce service.
L'ÉCOLE, OU L'APPRENTISSAGE DU VIVRE ENSEMBLE
"Toutes ces mesures pour lutter contre les discriminations font pourtant partie des missions de l'école de la République," confirme Ivan. "C'est très important. Rien ne pourra se faire sans une banalisation qui passe forcement par la visibilité de l'homosexualité. On a un retard énorme par rapport à d'autres pays. Je pense notamment aux pays du Nord où ces questions sont dans les programmes scolaires depuis plusieurs années. Il a notamment été obligatoire, pendant plus de 10 ans, dans tous les collèges et les lycées de Norvège et de Suède, de regarder Sebastian, un film sur un adolescent de 17 ans bien dans sa peau qui découvre son homosexualité . Le visionage est obligatoire dans toutes les classes. C'est par ce genre d'initiatives concrètes que les choses pourront avancer."
"L'homophobie ne concerne pas que les homosexuels", ajoute François, "elle concerne la société entière, et ça c'est une prise de conscience qui n'est pas évidente. Non, nous ne faisons pas cela pour que les élèves homos se sentent mieux, mais pour tout le monde, pour faire en sorte que la vie en communauté se passe le mieux possible."
"En tant qu'enseignants, on a pour rôle d'apporter les bases communes de notre société, l'apprentissage de la vie ensemble", conclut à son tour Cat. "Le respect de l'autre, ça fait parti de l'indispensable. Il faut que l'école le fasse. Et dès le primaire".
Audrey Banegas
En partenariat avec Yagg.com
