Billet de blog 2 mars 2010

adrien.bourguignon

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« Sherlock Holmes »

« Sherlock Holmes » Nous ne soupçonnions pas une seule seconde que Sherlock Holmes pourrait graver son nom en lettres d’or dans l’Histoire du cinéma. Que Guy Ritchie y connaîtrait la consécration dans une carrière déjà honorable. Que le quatuor Jude Law, Rachel McAdams et Mark Strong menés par le Sherlockissime Robert Downey Jr. ( « Tonnerre sous les tropiques », « L’incroyable Hulk », « Iron Man »…), ne nous épateraient par leur jeux d’acteur. Que Sir Arthur Conan Doyle en personne applaudirai la relecture d’outre-tombes.Nous avions profondément raison.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Sherlock Holmes »


Nous ne soupçonnions pas une seule seconde que Sherlock Holmes pourrait graver son nom en lettres d’or dans l’Histoire du cinéma. Que Guy Ritchie y connaîtrait la consécration dans une carrière déjà honorable. Que le quatuor Jude Law, Rachel McAdams et Mark Strong menés par le Sherlockissime Robert Downey Jr. ( « Tonnerre sous les tropiques », « L’incroyable Hulk », « Iron Man »…), ne nous épateraient par leur jeux d’acteur. Que Sir Arthur Conan Doyle en personne applaudirai la relecture d’outre-tombes.
Nous avions profondément raison.
O Surprenante relecture, O surprenant Guy Ritchie ! Pourquoi deux mondes voués par leur confrontation à en créer un troisième génialissime se contentent-ils de créer une pâle copie de Disneyland ?
Quelle déception de voir un réalisateur si talentueux qui nous avait fait tellement rire dans sa description cynique du monde minable de la petite délinquance dans « Snatch » ou « Arnaque, crime et botanique », essayer de s’attaquer aux grands en n’arrachant que quelques poils de leurs crinières de lions: Sherlock Holmes, Sir Richie, n’est pas un délinquant de bas étage. Il méritait au contraire un accueil différent; choisir le ton grand public de l’explosion de barils de poudre entre deux combats sur un pont en construction, d’une course poursuite dans les rues d’une, il faut l’avouer, assez jolie ville de Londres de la fin du XIXème siècle, ou d’un insoutenable suspens quant à la survie de la gentille compagnie du bien trop gentil héros, ne fut pas là la preuve de la plus grande finesse.
Il faut cependant avouer que la farce laisse flotter en suspens quelques traits d’humour bien trouvés, que Robert Downey Jr est dans son rôle irréprochable et que la construction logique du raisonnement Holmésien à partir de très légers détails est assez fidèle à l’écrit de Doyle et donne tout son intérêt au film. De même, ce qui était d’ailleurs un de ses points forts dans ses précédents films, Ritchie s’applique toujours autant dans les scènes de combat, ayant même le talent de les rendre presque artistiques.
Chacun des personnages en sort donc avec deux-trois égratignures et une cheville tordue. Le spectateur, lui, avec dix euros de moins, deux heures gâchées consacrées à de bons détails baignés dans la niaiserie ambiante, et une furieuse envie de relire Conan Doyle pour oublier tout ca.

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