Chacun connaît Claude Guéant, cet ancien grand policier, proche collaborateur de longue date de Nicolas Sarkozy qu’il a suivi jusqu’au secrétariat de la présidence à l’Elysée, où il est devenu le 1er ministre de fait, supervisant Matignon et Fillon. Ce monsieur assez discret, accusé par certains médias, le Canard Enchaîné et Médiapart, d’espionner les journalistes pour identifier leurs sources, ce que la Loi proscrit, a décidé de porter plainte pour diffamation car, il a bien raison, « On ne peut pas laisser dire n’importe quoi, il y a des limites à tout ».
Ainsi, comme il s’en plaint dans le Journal Du Dimanche, les accusations de Médiapart affirmant que « Claude Guéant était l’homme qui organisait la surveillance » des journalistes enquêtant sur les affaires « Karachi » et « Bettencourt » « géolocalisés » par les services français lors de leurs déplacements pour rencontrer leurs informateurs, sont diffamants et il entend en demander à la Justice réparation.
Il en va de même pour Bernard Squarcini, le patron de la DRCI, accusé lui aussi de traquer en toute illégalité les informateurs des journalistes ( et d’avoir ainsi efficacement permis la découverte du proche collaborateur de la Ministre de la Justice, MAM, David Sénat, la taupe du journal Le Monde ) s’indigne et veut porter plainte pour diffamation car « on tente de déstabiliser la boutique à un moment où la menace terroriste n’a jamais été aussi forte ».
Les attaques de ces deux grands serviteurs et amis de Nicolas Sarkozy ne visent-elles pas à tenter d’impressionner les journalistes qui s’autorisent à dénoncer leur gestion et leurs pratiques dans leurs usages très particulier selon certains des services de l’Etat ? A leurs yeux les journalistes ne vont-ils pas trop loin comme en atteste en exemple flagrant, l’interview époustouflant de la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, par Gérald Dayan sur France Inter ? ( lire sur you tube ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=3VLDI2q2JFc )
Ce président, son gouvernement et ses ministres, n’acceptent apparemment pas l’humour qui dénonce leurs turpitudes : Stéphane Guillon, Didier Porte et Gérald Dahan, virés de la radio publique France Inter comme des malpropres, sans doute pour complaire à l’Elysée, en sont un bel exemple. Par l’atteinte aux investigations des journalistes et aux dénonciations humoristiques, la démocratie n'est-elle pas en passe de n’avoir plus court dans la France sarkozyste ramenée « de la 11è place à la 44è place au classement de Reporters Sans frontières sur la liberté de la presse ».
Notre devise républicaine, Liberté-Egalité-Fraternité, a-t-elle toujours cours dans la France Sarkozyste ou faut-il commencer à en faire notre deuil ?