Besson, Lellouche et Lefebvre : voilà les sous-ministres officiellement collaborateurs de Christine Lagarde pour piloter l'économie française. On ne peut que s'extasier devant le choix du talent brut, de l'intelligence piquante et de l'ouverture d'esprit qui a conduit Notre Président à mettre une telle troïka pour seconder la ministre de l'économie. En ces temps de crise, les aptitudes de théoriciens de ces trois grands penseurs, inspirateurs de la politique du FMI, fins connaisseurs de la pensée de Milton Friedman et critiques constructifs de John Meynard Keynes, sont un soulagement pour la France.
Eric Besson à l'économie numérique. Dès l'affaire WikiLeaks, il s'est montré réactif. Il a demandé à la justice d'interdire la diffusion du site en France en pointant du doigt l'hébergeur basé à Roubaix. Besson pourchasse donc les clandestins, mais maintenant ce sont les sites internet clandestins. La justice a repoussé la demande de l'ancien ministre de l'immigration, jugeant que l'identité nationale n'était pas menacée par la violence viking du site de Julian Assange. Celui que l'on surnomme le suppôt du pape (voir ses problèmes de préservatif), recherché pour rapports indélicats en Suède et divulgation de vérités encombrantes aux Etats-Unis a donc été dénoncé en France. Notre Président, toujours soucieux de la liberté de l'information, a choisi Besson, fin connaisseur des subtilités de la toile, pour garantir les progrès d'internet dans notre pays. Le sous-ministreenvisage-t-il des stages en Syrie ou en Chine pour mieux maîtriser l'outil?
Pierre Lellouche au commerce extérieur. Brillante idée également. Un tel choix risque assurément de doper nos liens commerciaux avec la Roumanie. Chargé auparavant des affaires européennes, Pierre Lellouche avait en effet su montrer à nos partenaires européens (65% du commerce extérieur français) que la France était un pays accueillant, ouvert, respectueux du droit et des autres... tout en précisant que nous n'avions de leçons à recevoir de personne, nous, pays des Droits de l'Homme. Les excellentes relations que nous entretenons depuis ce débat sur les Roms avec nos partenaires européens, surtout le Luxembourg, sont donc liées à cette image courageuse et modeste que la France a su adopter avec Pierre Lellouche. Comment ne pas envisager des partenariats économiques avec un pays aussi policé que le notre?
Et enfin, cerise sur le gâteau, Frédéric Lefebvre, chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation. Tout cela pour lui ne représente qu'un champ d'expérimentation idéal. Penseur et philosophe, théoricien de l'économie et fin connaisseur des travaux les plus récents sur l'économie, Frédéric Lefebvre est l'homme de la situation. En effet, grâce à son action dans la société PIC conseil pour les lobbys des casinos, on peut considérer qu'il maîtrise la théorie des jeux. La même société lui a permis de rencontrer le monde des vendeurs d'alcool et de tabac dont il peut aujourd'hui assurer le développement et la promotion. Devant les nouveaux challenges, sans confondre UMP et PMU, M. Lefebvre saura sans nul doute porter au pinacle le petit commerce français, l'artisanat et le commerce. Mon plombier me le disait : "depuis que Frédéric est aux manettes, je me sens en confiance". Quand au tourisme, la seule image de sympathique et avenante, le discours toujours pondéré, du secrétaire d'Etat ne pourra que doper ce poumon de l'économie française.
Joyeuse madame Lagarde qui, le matin, n'a que l'embarras du choix entre ses trois brillants secrétaires d'Etat facétieux et joviaux. Notre Président a su l'entourer d'une Dream Team made in France.