La double appartenance. Voilà le compromis négocié entre Borloo et Sarkozy pour conserver un semblant de différence au plan médiatique et une vraie synergie au plan local. les deux formations politques, clairement inégales, ont trouvé dans leur intérêt de ne pas rompre lers liens qui les unissent au travers de leur groupe parlementaire. Malgré les déclarations secessionnistes de Borloo et surtout d'Hervé Morin, tous deux anciens ministres importants du gouvernement de François Fillon, les élus centristes ont mis la pression sur le Parti Radical Valoisien pour qu'il reste dans le giron de l'UMP. La peur de se voir opposer un candiat UMP et la perspective que cette division risquait de les conduire à la perte de leur circonscription a sans doute pesé lourd. Jean-Louis Borloo, ne voulant sans doute pas vivre à son tour l'isolement absolu dans lequel s'était retouvé françois Bayrou en son temps, a donc préféré négocier en direct à l'Elysée pour garantir à ses (maigres) troupes qu'ils ne seraient pas victimes de la vindicte de l'UMP pour leur soutien au prérendant centriste.
Pour l'UMP, Dominique Paillé assure que sans cela, les trois quarts des députés centristes auraient quand même rompu avec l'UMP, et que cela assure donc la parti présidentiel de conserver son influence sur la mouvance centriste. En clair, cela empêche tout rapprochement avec le MODEM. Mais, au-delà de ces considérations stratégiques bien éloignées des réalités, c'est surtout la peur de voir s'afficher les divisions de la Droite dans toutes les circonscriptions qui semble avoir présidé à cet accord. Tacitement, si l'UMP n'essaie pas de conquérir les circonscriptions centristes (NC et PRV), l'inverse est vrai aussi.
En faisant ce choix d'allégence, les Centristes se condamnent donc à rester un éternel parti archi-minoriatire, qui ne peut avoir de poids que s'il s'allie à l'UMP. Avec qui d'autre, vu que ses élus ont la double casquette? L'écran de fumée médiatique d'une indépendance du Centre-droit n'a donc pas résisté aux impérieuses nécessité du carriérisme de ses Parlementaires. l'espoir de Borloo réside sans doute dans une élection très serrée qui permettrait à ses quelques dizaines de partisans de faire la balance en faveur de l'UMP contre la gauche et, peut-être même, quelques élus frontistes.
Cela peremttrait à Borloo d'accéder, en échange de son soutien, au poste de premier ministre qu'il convoite tant. La négociation ne porte plus alors que sur le date du ralliement. Pendant la campagne, pour que Sarkozy semble donner des gages d'ouverture au centre? Entre les deux tours, pour domestiquer un électorat très réticent à remettre le couvert après les dérives droitières? Après les législatives, pour tromper les électeurs en faisant élire des députés centristes qui ne seront que des ersatz édulcorés de l'UMP?
Cet accord ne laisse cependant aucun doute sur l'inféodation du Centre-droit à Sarkozy. Les jeux sont faits.
La Gauche républicaine n'a donc qu'à s'organiser également, puisque la droite se met en ordre de bataille. Si, au nom de l'indépendance de chacun, la double-appartenance n'est pas encore évoquée, c'est un tort. Pourquoi ne pas permettre, comme à droite de revendiquer une identité et une oraganisation indépendante (communiste, écologiste, mélenchoniste...) tout en adhérant au PS et en contribuant ainsi à la victoire de la gauche aux présidentielles puis aux législatives?
Un écologiste ne peut-il pas participer aux débats qui animent le PS et inversement? L'idée de la double-appartenance est peut-être la clef des blocages idéologiques et des sections arbitraires de la Gauche. La Droite se regroupe pour gagner, misant tout sur Sarkozy. La Gauche reste divisée, pour l'instant. Le débat des primaires socialistes doit être l'occasion pour tous de participer à l'élaboration d'un projet commun capable de dégager une majorité claire. Un accord électoral, en particulier pour les législatives est indispensbale afin d'assurer la survie de toutes les composantes de la Gauche, première condition de leur participation à la nécessaire rénovation des idées socialistes.