Il était déjà tôt dans la matinée de dimanche, quand Bertrand Cantat est remonté sur scène, pour la première fois depuis huit ans, sans Noir Désir, mais avec Eiffel, aux Rendez-vous des Terres neuves (Bègles) – à domicile donc.
On n'y était pas, mais les vidéos ont vite circulé. Bizarrement, la presse ce matin ne retient que deux titres:
Le Temps des cerises – qui n'est pas la chanson la plus politique de Jean-Baptiste Clément, même si elle a une importance historique avec la Commune – déjà reprise avec Noir Désir.
Et Search & Destroy des Stooges, plus attendue, mais avec de nouveau une belle énergie iguane sur scène.
Pourtant, la troisième, déjà chantée avec Eiffel, a une toute petite actualité au soir de la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites:
A chacun de nos souffles
Au moindre murmure des bas fonds
C'est dans l'air comme un chant qui s'étrangle
Que d'un pavé de fortune
Contre le tintamarre du pognon
A tout moment la rue peut aussi dire non
C'est un pincement de lèvres
Et la peur qui perle d'un front
La faune et la flore à cran en haillons
Et l'éclat de nos palpitants
Dans l'ombre du marteau pilon
A tout moment la rue peut aussi dire non
Non comme un oui
Aux arbres chevelus
A tout ce qui nous lie
Quand la nuit remue
Aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple rêve
A tout moment la rue peut aussi dire...
Et si quelques points noirs
En cols blancs poivrent nos cieux
D'ondes occultes en tubes longs et creux
A bien compter le monde
Est x fois plus nombreux
Que ces trois cent familles qui sur la rue ont pignon
A tout moment elle peut aussi dire non
Comme un oui
Aux arbres chevelus
A tout ce qui nous lie
Quand la nuit remue
Aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple rêve il aime
Disposer de lui même
Non comme un oui
Aux arbres chevelus
A toutes ces nuits qui nous lient
Et même si elles ont trop bu
C'est aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple crève
A tout moment la rue peut aussi dire...
A chacun de nos souffles
Au moindre murmure des bas fonds
C'est dans l'air comme un chant qui s'étrangle
Que d'un pavé de fortune
Contre le tintamarre du pognon
A tout moment la rue peut aussi dire non