Dans mon souvenir, The Fresh & Onlys était un groupe de San Francisco vaguement dans la mouvance antifolk. A écouter leur dernier album, le troisième en moins de deux ans, il y a eu un ample virage psyché qui fait sonner ce dernier opus, Play It Strange, plus comme Jefferson Airplane que comme les Moldy Peaches. Waterfall, l'un des bons morceaux de l'album, joue dans ce créneau avec des choeurs fantomatiques, beaucoup de réverbération sur les guitares et un chanteur Tim Cohen à l'élocution boudeuse, qui entonne «the radio said that the TV's dead, and the picture went blind».
Dans le rock, l'arrogance est une vertu assez largement partagée. Les Ecossais de Broken Records n'en manquent pas, mais en ont fait un style musical, avec des morceaux grandiloquents, dramatiques et aux dires de la BBC, parfaitement pompeux. Le clip de Darkness rises up, enregistré dans les faisceaux de lumières des vitraux d'une chapelle londonienne en est une bonne illustration.
Tenterhooks, un hymne bien carré des Van Doos, guitares énervées et ligne de chant à bout de souffle. Si vous êtes professeur d'anglais, c'est une bonne façon d'expliquer le sens de ce mot sans le traduire: «If you are on tenterhooks, you are very nervous and excited because you are wondering what is going to happen in a particular situation.»
Une belle version acoustique de la chanson des Flashguns, Come and see the lights avec juste ce qu'il faut d'envolée de canards au milieu pour rappeler que la chasse est ouverte (à gauche, 30 secondes de la version électrique).
Et pour terminer la playlist hebdomadaire, une reprise de 30 century man de Scott Walker par Deerhunter. Plus une curiosité qu'autre chose: Bradford Cox n'a ni la classe ni le coffre du crooner (ci-dessous)