Samuel Dixneuf (avatar)

Samuel Dixneuf

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Silence

Suivi par 57 abonnés

Billet de blog 18 mars 2010

Samuel Dixneuf (avatar)

Samuel Dixneuf

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

«Je suis dans holocaust, je pleure la mort d’Alex Chilton»

Merci à Joseph Ghosn et Marc Bertin

Samuel Dixneuf (avatar)

Samuel Dixneuf

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Merci à Joseph Ghosn et Marc Bertin

Ces derniers mois ont été durs pour nous autres, pour eux, nos chanteurs les plus fragiles, ceux qui parlaient directement à notre vieille âme fatiguée. Chilton, à son tour est parti,je l’apprends par un mail ce matin, et j’ai un mal fou à retenir mes larmes en écrivant ces lignes, en écoutant la chanson mise au-dessus. Est-ce bien sa voix ? toutes ses chansons qui sont les plus belles du monde et que personne ne connait sans doute plus. Je me souviens d’un mois de décembre à NYC où j’écoutais chaque jour le troisième album de Big Star, ces chansons d’éternité, dont je savais qu’elles ne me quitteraient jamais. Je n’ai pas besoin de les posséder, d’avoir les disques, elles sont en moi. Alex Chilton est parti, je vous jure que je suis triste, que mes larmes sont déchirées. Certaines morts font réaliser la futilité des autres vies qui restent. Il avait 59 ans. « You’re a wasted face… You’re a holocaust » -

A lire sur http://josephghosn.com/

----------------------------------

Big Star
Keep an Eye on the Sky
(Rhino)
Objet de culte fracassé sur le blason cynique des années 1970, Big Star ne doit - pour toute une génération tout du moins - son salut que grâce à la dévotion que lui portait Ivo Watts-Russell, co-fondateur de 4AD, qui parsemait les albums de This Mortal Coil de reprises choisies de ses héros de jeunesse Alex Chilton et Chris Bell. Bien entendu, le groupe a déjà fait l’objet de minutieuses rééditions, notamment signées Ryko dans les années 90, mais les archivistes méticuleux de Rhino ont réussi l’exploit de proposer 55 pistes inédites sur les 98 !!! Une statistique un peu en trompe l’œil, car 20 sont tirées d’un enregistrement public (au Lafayette’s Music Room de Memphis, Tennessee, en 1973) et le reste est constitué de prises alternatives ou de démos. Ratiocination à part, ce coffret s’impose comme l’anthologie définitive d’un météore comme rarement l’histoire en a croisé. Avec son patronyme tiré d’une chaîne de supermarchés, sa passion pour le British Boom, son psychédélisme gothique, son origine sudiste (Memphis, donc Elvis, Stax !, Isaac Hayes, Al Green, B.B. King, Jerry Lee Lewis, Otis Redding, Johnny Cash…), son sorcier John Fry (qui a produit Led Zeppelin, Booker T. & The MG’s, ZZ Top…), Big Star avait tout pour sauver la face du rock américain. Las, dans un bel élan romantique, aucun des trois opus (#1 Record, Radio City, 3RD/Sisters Lovers) ne trouvera l’écho nécessaire en dépit d’une poignée de critiques et de quelques programmateurs radio éclairés. Sans compter les affres d’une distribution erratique ! Chris Bell, le génie du studio, puis Andy Hummel lâcheront successivement l’affaire. Et tout ça sous l’objectif du gentleman photographe William Eggleston (le somptueux livret de 100 pages lui doit aussi beaucoup dans la réussite de cette admirable entreprise), dont le cliché pour Radio City (la pochette où l’on peut voir la peinture sécher) contribuera plus qu’il n’en faut à la légende. Dans un geste admirable, hérité du Velvet Underground, Big Star sauve le destroy du désastre. Son legs est monumental, mais son destin tragique...
[Marc Bertin]

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.