Au début, la chanson est de Boris Vian et de l'orchestre du Tabou. Elle faisait «Ah si j'avais 1 franc 50, j'aurai bientôt 2 francs 50». Mais il s'agit en fait d'un petit concert de l'acteur hollywoodien Ryan Gosling (The Believer, Half Nelson...) et du comédien newyorkais Zach Shields devant les «résidents de Chancellor Place», visiblement une maison de retraite.
Les deux compères forment l'essentiel d'un collectif éphémère nommé Dead Man's Bone, un des projets musicaux les plus singuliers de l'année passé. A l'origine, il s'agissait de monter une comédie musicale un peu gothique, racontant les amours des défunts, mêlée de chœurs d'enfants. Las, l'affaire ne se fait pas sur scène, mais donne quand même naissance à un album – forcément posthume – où les deux s'imposent de jouer de tous les instruments, y compris ceux qu'ils ne connaissent pas, de se limiter à trois prises par morceau et de garder toutes les imperfections, fausses notes et envolées de canards. Avec l'aide des petits chanteurs du conservatoire de Silverlake, L. A., l'album prend la forme d'un douze titre sombre, brumeux, halluciné et minimaliste, fortement théâtral, volontairement entêtant comme le «tube» Pa pa Power qui suit dans le clip qui vire, au milieu du film, au film d'horreur indé avec monstres gonflables et poupée vaudou accroché aux arbres déplumés.
NB. Le clip est réalisé par Noaz Deshe, auquel on doit récemment celui de I'm a robot, Ruthless.