Comme dans le générique d'une série de télévision des années 1960, «ce n'est pas une défaillance de votre ordinateur, n'essayez donc pas de régler l'image»: Arcade Fire «maîtrise la retransmission».
Après la retransmission «participative» de leur concert de Madison Square Garden (la réalisation était assurée par Terry Gilliam, mais l'internaute pouvait choisir les angles des caméras) début août, le groupe canadien tente une nouvelle expérience sur le Web en utilisant les ressources du langage HTML 5, The Wilderness Downtown, écrit par le réalisateur Chris Milk.
A première vue, il s'agit du clip vidéo de la chanson We used to wait tiré de leur nouvel album The Suburbs. A y regarder de plus près, c'est autre chose: des fenêtres s'ouvrent à droite, à gauche de l'écran, qui diffusent chacun une partie de la vidéo. Pas d'innovation: on est dans la transposition de la la technique du split-screen dont abuse Brian De Palma et qui faisait merveille dans L'Affaire Thomas Crown de Norman Jewison.
Mais c'est aussi un clip «personnalisé»: l'écran d'accueil demande au visiteur «l'adresse de la maison dans laquelle (il a) grandi». Car au fil du clip, on voit que s'intègre au film des images aériennes, puis vues du sol de ce lieu, du voisinage, etc. Chris Milk intègre ainsi une «étrange familiarité» dans sa réalisation.
Il permet également d'intéragir avec l'image avec des fonctions de dessin; les oiseaux dans le ciel finissant par jouer et se poser sur le tracé.
Clairement, tout cela frise de temps en temps le tape-à-l'œil et n'échappe pas à la démonstration des possibilités techniques de la technologie. Mais l'initiative montre aussi des pistes qui permettent de sortir du cadre étroit de la vidéo de type You Tube.
A voir ici http://www.thewildernessdowntown.com/
Attention: le site est prévu pour Google Chrome; il fonctionne à peu près avec Firefox 3.5 mais fait «planter» Safari qui est pourtant censé fonctionner parfaitement avec l'HTML5.