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Sur la route de la crise!

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Billet de blog 6 février 2009

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Nicolas SARKOZY face à la crise : un one man show "brouillon"

à 20h 15 tout le monde est en pisteGénériqueDavid Pujadas et laurence Ferrari sont en face du Président . Ils sont tendus .

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

à 20h 15 tout le monde est en piste

Générique

David Pujadas et laurence Ferrari sont en face du Président . Ils sont tendus .

  • un reportage rapide est diffusé sur la situation des Français et le pouvoir d’achat.

Après le reportage, le Président reprend les mots qu’il avait utilisés lors de son plan de relance

" Nous avons affaire à une crise comme le monde n'en a jamais connue depuis un siècle. Je comprends l'inquiétude des Français"

il rappelle les sommes mobilisées pour relancer l'économie et soutenir les banques. Il précise que les sommes prêtées à ces dernières "n'ont pas coûté un centime aux Français et rapporteront de l'argent". il annonce que l'intégralité des revenus des intérêts perçus en 2009 sur les fonds prêtés aux banques en difficulté, soit 1,4 milliard d'euros, sera utilisé pour financer des projets de politiques sociales ."


A la question posée par David Pujadas il répond que la priorité pour le quinquennat est la réhabilitation au travail il en profite pour égratigner la politique menée par les socialistes ( le partage du temps de travail)

il réaffirme sa volonté de mener à bien toutes les réformes entreprises et parle de malentendus pour celles qui ont été retirées : fichier Edvige « Le fichier EDVIGE, j'ai découvert cela en lisant la presse » ( de qui se moque t-on ?)

Laurence Ferrari fait remarquer timidement qu’il y a des manifestations .

Du revers de la main le président affirme que « si on doit arrêter chaque réforme quand il y a une manifestation, on ne réformera rien.. »

Par cette petite phrase qui semble anodine il entend affirmer sa volonté d’aller jusqu’au bout des réformes et que les manifestations n’y changeront rien car c’est la tradition française de manifester. coup de griffe à la manifestation du 29 janvier 2009. À bons entendeurs salut !!!!

le ton est donné


  • Deuxième reportage : les secteurs frappés par la crise, les chefs d’entreprise qui se sentent abandonnés par les banques et les Français qui n’arrivent plus à boucler leur fin de mois (il me reste 80 euros pour vivre pendant le mois constate une femme)

Guy Lagache entre en piste

il pose des questions précises

combien d’emploi vont être crées par le plan de relance ?

je ne peux pas le dire répond le président et il reprend son leitmotiv sur la priorité donnée aux investissements, qui vont donner du travail « J'ai fait le pari d'une politique de relance par l'investissement, On va anticiper les dépenses qui avaient été prévues »

puis il détaille ce qu’il avait déjà fait lors de l’annonce de son plan de relance TGV, campus, canaux etc…

Remarquez bien la nuance ce ne sont pas des emplois qui vont être créés mais c’est du travail qui va être donné . c’est donc du court terme, de l’urgence

Peu importe les emplois s’ils sont précaires ou non , c’est le travail qui compte. La crise légitime en quelque sorte la flexibilité à outrance et la précarisation.

Exit les mesures prises en matière sociale pour inciter les employeurs à embaucher de manière pérenne pourvu qu’ils donnent du travail

Je ne peux m’empêcher de bouillir en tant que spécialiste en droit social car il s’agit d’ un recul sans précédant des avancées en matière de droit du travail c’est la flexi- sécurité new look révisée par la crise !

Le président fait alors une annonce miracle : améliorer l’indemnisation du chômage partiel et mieux protéger les jeunes
remarquez également la nuance le président n’aime pas dire chômage partiel mais temps partiel ( bel euphémisme !)

Il proposera aux organisations syndicales le 18 février prochain.de réfléchir sur le sujet .Nous n’en sauront pas plus .

Guy Lagache continue ses questions

A combien se chiffrent vos nouvelles mesures sociales ? vous allez donc améliorer les conditions sociales?

Le président botte en touche et indique que c’est son rôle de protéger ceux qui souffrent au travail notamment les classes moyennes ( le bas de la classe moyenne précise t-il)

Alors il lance des idées , des pistes de réflexion comme dans une discussion autour d’une tasse de thé :

- Supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu ?

-supprimer le second tiers de l'impôt sur le revenu ?

-augmenter les allocations familiales ?

-aider les familles mono-parentales par des chèques emploi service payés par l’état ?

Aucune réaction des journalistes aucune question posée sur la dégradation des conditions de travail permise par les nouvelles réformes , sur le droit du travail qui se réduit comme peau de chagrin, sur le désengagement progressif de la sécurité sociale dans le remboursement des soins, sur la situation des chômeurs bref tout ce qui fait le quotidien des Français

Pujadas prend la parole : vous allez augmenter le SMIC ?

Le président visiblement agacé ne répond pas non mais tranche : augmenter le smic , c'est laisser 87% des salariés de côté. ( c’est à dire tous ceux qui perçoivent un peu plus que le smic.)

Une réponse qui me fait encore bouillir de rage car augmenter le smic c’est au moins soulager dans un premier temps les plus précaires , c’est également tirer vers le haut les salaires dans les entreprises c’est permettre de plus consommer .

La réponse donnée est à mon sens une réponse inadmissible qui est une insulte à l’intelligence des auditeurs car le président aurait pu expliquer les effets indésirables d’une augmentation du SMIC dans le cadre de son plan de relance.

Il est bientôt 21 heure et Laurence Ferrari n'est intervenue qu’une seule fois.

Le président mène la danse il enchaîne sur le partage des profits au sein des entreprises il indique que les partenaires sociaux devront plancher sur le sujet

Fier de son idée il reprend la règle des trois tiers : 33 pour l'actionnaire, 33 pour les salariés; 33 pour les investissements. ( discours maintes fois entendu pendant la campagne électorale)

Il précise que cette règle est adaptable en fonction des secteurs de la taille des entreprises…..

Guy Lagache poursuit

les patrons ont le sentiment qu'on a donné aux banques mais qu'ils ont été oubliés.

. "Je veux qu'on arrête les délocalisations", dit le président. Pour cela, "on supprimera la taxe professionnelle en 2010", et ce dans tous les secteurs. Coût de la mesure: 8 milliards d'euros

". Des contreparties" seront demandées aux industriels, indique-t-il sans plus de précisions.

Par ailleurs il va demander au président de la Cour des comptes, Philippe Seguin, de «conduire un certain nombre d'enquêtes» sur la bonne utilisation des fonds accordés aux banques pour faire face à la crise.

Il ajoute que cette année, les dirigeants des grandes banques ne percevront aucun bonus .

Laurence Ferrari lui demande comment sera compensée la perte de la taxe professionnelle

Le président sans sourciller indique qu’il verra avec les élus locaux ( vases communiquants on donne d’une main et on reprend de l’autre…).


Guy Lagache persiste et parle de Gandgrange et des promesses non tenues.

le site n'est pas fermé..." indique le Président." Un seul four a été fermé alors que la production d'acier dans le monde a été divisée par deux"

Mittal a tenu 3 engagements: maintenir le site, créer une école de formation et investir 30 millions d'euros. Seul échec, selon le président : Poweo ne viendra pas sur le site.


le Président répète qu'il tient toujours ses promesses et ne ment jamais. Je retournerai à Gandrange affirme t-il.

  • Laurence Ferrari présente un reportage sur la situation internationale.

C’est alors qu’ Alain Duhamel vient s’asseoir à la table en face du président

Il critique tout d’abord la présidence tchèque

Et demande "quels sont vos objectifs précis ?"


-Je veux que dans la zone euro, on coordonne nos efforts

-Il faut moraliser le capitalisme

-Il faut que les institutions financières soient contrôlées

- que la titrisation à outrance cesse

-que les paradis fiscaux deviennent transparents et régulés

- que les agences de notation qui ont fait du tres mauvais travail soient elles aussi contrôlées.

C’est comme la lessive de Coluche la lessive qui lave plus blanc avec les enzymes qui prennent avec leurs petits bras musclés la saleté

Et bien la France veut faire de même avec ses petits bras musclés :convaincre tout le monde de la nécessité de refondre et assainir le marché mondial"
je crois réver .

.

Alain Duhamel indique : ce sont vos idées mais les européens ?

Comment peut on coordonner et aboutir à une action commune alors que les Anglais ont des idées très différentes et l’Allemagne est entre relance par investissement et consommation?

comment convaincre les autres ?

le président ne répond pas

Pujadas et Ferrari interviennent

Duhamel semble s’impatienter

Et le président de continuer sur sa lancée :

Si le consommateur ne consomme plus, c'est qu'il a peur pour l'emploi. un point de TVA en plus ou en moins, "ça ne joue pas".

Il explique qu'il préfère continuer à supprimer des postes de fonctionnaires.

Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sera donc maintenu. Cette mesure doit aussi permettre de diminuer le poids de la dépense publique. .

Duhamel reprend la parole

L’euro est –il menacé ? oui répond le Président si on a pas de politique commune

Les paradis fiscaux tous les grands pays s’en servent notamment les états unis et les britanniques alors comment les convaincre ?

Qui sont vos alliés ?

Le président cite le Brésil, l’Inde il annonce sans sourciller que Monaco n’est pas un paradis fiscal mais il y a des éléments à préciser…

il annonce que Barack Obama viendra en France.

Il rappelle que son élection est fantastique et qu’elle démontre une volonté de changement



Alain Duhamel demande si le président souhaite une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité

Le président ne répond pas ou plutôt précise qu’il est pour une TVA réduite pour tous les produits "propres". Et "tous les produits culturels à 5,5 %". M. Sarkozy veut aussi "bouger" sur la TVA dans la restauration. Amateur de chocolat très certainement il s’étonne de la TVA: à 5,5% pour le chocolat noir et à 19,6% pour le chocolat au lait

Alain duhamel prend du mordant et évoque l'affaire Kouchner.

Le président prend alors la position de l’indignation et du mépris

Monsieur Kouchner a t-il des problèmes avec la police ?

a t-il des problèmes avec la justice ? non c’est juste à cause d’un livre qui crée la polémique et tout le système médiatique de s’emballer

Allez un coup de griffe aux journalistes cette fois ci

Il affirme son soutien plein et entier à Monsieur Kouchner ( cela ne vous rappelle t- il pas la position de Laurence Parisot avec le président de l’UIMM ?)

Il a confiance en lui s’il affirme qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt il le croit

Duhamel mord un peu plus et rappelle l'information du Nouvel Observateur que certains proches de l'Elysée auraient cherché à nuire à Monsieur Kouchner

Mépris du Président : "Le Nouvel Observateur, c'était ce journal qui croyait que j'avais envoyé un SMS ?" vous voyez la crédibilité de ce journal

Les journalistes du Nouvel Observateur apprécieront….

Alain Duhamel retourne dans la salle et à ce moment Pujadas fait allusion au style du pouvoir et le président de citer tous les présidents de la vème république qui ont été de vrais patrons .

Vous croyez vraiment que le général de Gaulle ne décidait pas , que Mittérand ne décidait pas etc…

Et puis il dit à Poujadas vous voulez faire de la publicité au livre de Monsieur DUHAMEL (allusion au livre la marche consulaire)

vous savez ajoute t-il un président se doit de recevoir les critiques .



Laurence Ferrari Interroge le Président sur la mutation-sanction du préfet de la Manche, après une visite présidentielle mouvementée à Saint-Lô.

M. Sarkozy assure : "le préfet a commis une négligence il n'a pas garanti l'ordre public", ". "Le principe de responsabilité doit s'appliquer aux hauts fonctionnaires."


Pujadas mord à son tour par une petite question : si c'était Martine Aubry qui avait été chahutée, le préfet aurait-il été également sanctionné ?

Mais oui affirme le président ( réponse qui ne mange pas de pain).

David Pujadas continue et parle de la nomination du président de l'audiovisuel public,

Et notre président de faire un cours par le menu de la méthode de nomination du président ce n’est pas le chef de l’état qui décide seul dans son bureau

Nous passons d'un système d'hypocrisie à un système de transparence

Le président reprend la parole et continue

-Sur le statut des enseignants-chercheurs, les évaluations sont essentielles on est prêt à évoluer sur certaines modalités.

-il va falloir revoir les salaires des enseignants

-A propos de la journée de mobilisation du 29 janvier : le service minimum, ça marche

Le président déplore "l'attitude de Bertrand Delanoë, qui a refusé de l'appliquer pour des questions d’idéologie

David Pujadas demande au président s’il ne regrette pas sa petite phrase « allusion quand il y a une grève on ne la voit pas »

Le président d’un air faussement repenti « , il faut toujours regretter les petites phrases."

Enfin c’est l’apothéose de l’hypocrisie lorsque

Le président encense les bons résultats de Rachida Dati. La mise en œuvre des peines planchers la réforme de la carte judiciaire

Il parle de promotion

Quant à Rama Yade, "c'est dommage" qu'elle n'ait pas voulu se présenter aux élections européennes. Il ajoute "Pardonner, amertume, rancune, cela ne fait pas partie de mon vocabulaire.".

il termine par « Mon métier est très difficile « Je ne prends aucun engagement dans un sens ou dans l'autre sur ma candidature en 2012." "Je ne suis même pas à la moitié de mon premier mandat, rappelle-t-il. Je n'ai pas à me projeter, j'ai à faire le boulot."

Ouf …. L’intervention du président est terminée soulagement pour tout le monde

Les auditeurs, les journalistes manifestement dans leurs petits souliers

Je reste abasourdie . je vais me faire un café pour me remettre

tout d'abord une émission brouillonne des reportages mal faits des journalistes qui ne maitrisent pas l'interview mais laisent aller.

je n’ai rien appris, rien de nouveau que ce qui a été dit depuis des mois

Un président toujours plus ancré dans ses certitudes qui reste sourd aux mouvements sociaux qui pour lui sont culturels « tradition française des revendications »

Un président qui veut rassurer mais qui montre un visage tendu et crispé

Des journalistes frileux ( je ne porterai aucun jugement leur position n’est pas facile) pas de réelle pertinence dans leurs interventions , pas de relevé de contradictions dans la politique menée, des journalistes tétanisés quasi muets devant un président toujours aussi locace

Aucune question sur le quotidien des Français sur les réformes qui fragilisent les plus précaires

Aucun mot sur les chômeurs, les dysfonctionnements du pôle emploi, de l’offre d’emploi raisonnable , de la situation des séniors obligés de travailler apres leur retraite pour s’en sortir, du droit opposable au logement, de la réforme BOUTIN ,du mal logement etc… bref de la situation d’un pays en état de fracture sociale

Bref je peux citer toutes les réformes menées à la hâte et qui commencent à dévoiler leurs effets pervers.

Je ne suis pas rassurée du tout bien au contraire

et je m'associe pleinement à ce commentaire posté sur objectif liberté

" la tête de l'exécutif, et sans doute l'ensemble de la classe politique, persiste dans sa tragique erreur de diagnostic sur l'origine de la crise. Elle ne veut y trouver là qu'une "crise des marchés", et refuse de jeter un regard lucide sur la tragique et immense responsabilité de l'état dans sa cogestion dramatiquement mauvaise du système financier avec des élites devenues plus expertes dans l'art de tirer parti des faiblesses du législateur-régulateur que dans celui d'assurer une croissance saine de leurs entreprises."

Je pense que nous allons dans le mur

un président qui ne ment jamais

un bonaparte qui s'ignore

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