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Tashi Rabten, un tibétain de 33 ans, ancien moine, père de trois enfants, sur une route très passante allant du centre du Comté de Machu au pont de Machu, dans la province du Gansu, dans la région de l’Amdo, s’immolait par le feu, le 8 décembre 2016 dernier, aux environs de 17h, heure locale. (voir le billet ).
Les témoins de la scène, devenue hélas rituelle au Tibet-occupé par la puissance chinoise et placé sous sa férule drastique, scène hélas coutumière de la plus-grande-prison-à-ciel-ouvert de la planète, sans que qui que ce soit ne s’en émeuve suffisamment ou ne le veuille suffisamment puissamment pour provoquer une amélioration radicale et définitive du sort de la population tibétaine prise en otage sous le joug de la terreur permanente militaro-policière chinoise, ainsi que le retour ou du moins la possibilité d’un retour même temporaire du Dalai-lama dans son pays, au Tibet, six décennies d’occupation drastique, parmi et avec les siens, au milieu desquels au moins un temps il lui serait loisible de s’immerger - mais que nenni pareils espoirs, les nervis de la chose politique psychorigide absolument monstrueuse décidée depuis six décennies par le cacique du moment en charge du Parti Communiste Chinois, machine à surveiller et à broyer, forte de pas moins de prés de 90 millions d’âmes aux ordres, main sur la couture et l’autre saluant roidement, c’est pas rien un parti de 90 millions d’encartés-pour-le-pire, le n.s.d.a.p. en son temps en avait bien moins et l’on sait ce que pourtant il excella à faire comme joyeusetés diverses et autres rutilantes étincelles, ces nervis, donc, qui entérinent le choix toujours le pire, ne viennent-ils pas de forcer le pouvoir en place à Oulan-Bator à déclarer très officiellement le Dalaï-lama non seulement persona-non-grata, tricard, mais tout bonnement interdit de Mongolie, après sa récente visite éclair de 4 jours en terre mongole, (voir le billet à ce sujet), comme ils viennent de bloquer aux frontières du Népal des foules de tibétains désireux de se rendre à Bodh-Gayâ y suivre les enseignements de Sa Sainteté qui y dispense, depuis le 2 du mois de Janvier, et ce jusqu'au 14, les initiations et transmissions de pouvoir de Kalachakra, l’un des piliers de la haute-sagesse et de la philosophie tantrique bouddhiste tibétaine, où s'est retrouvé le tout-bouddhique de l’Asie et du reste du monde, le tout bouddhique de la planète autour du Dalaï-lama de la Planète - les témoins, donc, de la scène atroce de la protestation par le feu du jeune père de trois enfants, Tashi Rabten, ont bien rapporté qu’ils leur avait été donné d’entendre l’homme en feu, encore debout, suintant le feu, l'homme se mouvant dans son habit rouge de flammes longues et oblongues, qui, dans un souffle continu de basse intensité, l’auréolaient de toutes parts, en appeler à la liberté, en appeler au retour du Dalaï Lama au Tibet. Au Tibet libéré. L'homme en habit rouge Pria pour Sa Sainteté, le Dalaï-Lama et demanda la libération du Panchen Lama, Gendun Choekyi Nyima.
La police arrivée rapidement sur les lieux de la protestation hautement tragique et radicalement politique s’est saisi des restes de l’immolé et les a emmenés, sans présence de personnel médical ni d’aucun équipement adéquat. Pour confirmation du décès qui sera donnée ...
La suite est également sans surprise, descente de police et de forces de sécurité en grand nombre, fouilles, perquises, interrogatoires, des proches, incarcération de membres de la famille, sa femme et leur fille de 15 ans, surveillance de la famille, des voisins, village d’origine et région sous surveillance, barrages, rondes … bref, le quotidien de la vie carcérale sur le Toit du Monde, où pendant que les grands glaciers fondent, les hommes brulent.
La famille a été tenue d’affirmer que l’immolation par le feu de Tashi Rabten n’avait, comme de bien entendu, aucun lien de prés ou de loin avec la politique voulue par le gouvernement chinois. La famille a été tenue d’affirmer, les autorités policières et militaires chinoises disposant de moyens certainement très persuasifs pour faire dire ce qu’ils veulent à qui ils veulent, que l’auto-immolation par le feu de cet homme, père de trois enfants, était du à des problèmes d’ordre personnel et familial.
Lorsque vint le moment, toujours fort délicat pour ceux qui l’osent, de demander la restitution du corps, nouveaux remue-ménages intensifs de la chiourme et nouvelles arrestations musclées et incarcérations.
Depuis, pour la famille de Tashi Rabten, c’est le mitard local, surveillance rapprochée-non-stop, chez elle, par la police, et quant aux forces de sécurité, elles patrouillent vaillamment dans le village, Terchu, dans une saine atmosphère de camaraderie de " haute sécurité ".
Avant son immolation, le même jour, Tashi Rabten a, pourtant, laissé une lettre, détaillant par le menu, les raisons de son geste, une lettre dont voici la teneur :
"Je suis Tibétain, donc je ne suis pas Chinois.
En tant que Tibétain avec un passeport chinois, je veux en appeler aux Droits de la Personne et à la démocratie pour 1,3 milliard de personnes.
Cependant, en tant que Tibétain authentique, je devrais crier encore plus pour notre territoire et la liberté !
Aujourd’hui, je vais quitter ce monde.
Mais je crois que je me rapproche de notre croyance tibétaine. Nous sommes destinés à utiliser cette approche pour récupérer et obtenir notre patrie déjà perdue et en train de disparaître. Nous sommes amenés à utiliser l’auto-immolation pour rappeler notre foi tibétaine et notre terre isolée.
Nous sommes prêts à suivre Sa Sainteté ( le Dalaï Lama ).
Nous ne choisissons que des moyens pacifiques pour résoudre notre problème avec le gouvernement chinois. Nous, les Tibétains, ne voulons pas que le massacre et la guerre d’invasion inhumains faits par l’Armée populaire de libération chinoise en 1958 se reproduisent. Nous ne voulons pas être appelés " émeutiers " (battre, briser, et voler) comme en 2008.
A part les Chinois en Chine, presque personne dans le monde ne croit que nos Tibétains ont créé une " émeute ", parce que la plupart des Chinois de Chine subissent un lavage de cerveau. Depuis la création de la République Populaire de Chine, ils l’ont toujours connu, en chantant les " chansons rouges " du Parti communiste chinois, imaginant que le grand chef progresse, construisant les " Quatre Modernités ".
En cette période de 2008, qui étaient vraiment les émeutiers ?
C’étaient la police armée et l’armée chinoise envoyées par le gouvernement chinois qui lançaient réellement une campagne de " battre, écraser, voler, tuer ".
Dans le passé, les Chinois ont juré de suivre la politique japonaise des " Trois Alls " (une mesure de contrôle coloniale).
Cela pourrait être pure conjecture, ou aurait pu effectivement avoir lieu. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas. En fait, en tant que Tibétain, je n’ai pas de haine envers les Japonais. J’aime le Japonais et le respecte. Cependant, l’armée chinoise a vraiment exécuté une politique comme celle-là dans la région tibétaine, en particulier dans les monastères tibétains.
Ils nous battaient sans pitié, nous les Tibétains, battant nos grands moines, brisant nos statues bouddhistes dans les monastères, et volant les artefacts dans les monastères.
Ils ont assassiné des religieuses, des moines et de jeunes étudiants avec des fusils. Ils ont également assassiné de nombreux pèlerins à Lhassa avec des fusils.
La politique visant à brûler les monastères de 1958 a été remplacée par des chars et des bulldozers. Aujourd’hui, dans de nombreux endroits de notre région tibétaine, de nombreux monastères et résidences de moines ont été réduits à des ruines par des chars et des bulldozers de la police armée chinoise et de l’armée chinoise.
Voilà, mes paroles vous sont envoyées.
Ne croyez pas que je plaisante. Je suis sérieux. Je veux que les gens comprennent que nous les Tibétains n’avons pas peur de la mort. Pourtant, pour la résolution pacifique, je ne peux qu’utiliser l’auto immolation pour avertir les gens.
Nous les Tibétains devons être protégés et pris en considération.
Nous devons être sur notre propre terre, vivre comme de vraies personnes.
Vive les Tibétains. Vive Sa Sainteté le Dalaï Lama !
08/12/2016, à Machu,
Les " Trois Alls " : 殺光, 燒光, 搶光
" Kill Al l", " Burn Al l" and " Loot All "
La Politique des Trois Alls (Chinois: 三光 政策; pinyin: Sānguāng Zhèngcè, Japonais: Sankō Sakusen) était une politique japonaise de la terre brûlée japonaise adoptée en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les trois Alls étant « Les tuer tous, les bruler tous, les piller tous » Tous.
Inauguré en 1940 par le général Ryūkichi Tanaka, le Sankō Sakusen a été mis en œuvre en grandeur réelle en 1942 dans le nord de la Chine par le général Yasuji Okamura. La stratégie d'Okamura consistait à brûler des villages, à confisquer des céréales et à mobiliser les paysans pour construire des hameaux collectifs.
Dans une étude publiée en 1996, l'historien Mitsuyoshi Himeta affirme que la Politique des Trois Alls, sanctionnée par l'empereur Hirohito lui-même, était directement et indirectement responsable de la mort de " plus de 2,7 millions " de civils chinois.
Politique conçue initialement comme des représailles contre les Chinois suite à l'offensive de cent régiments dirigée par les communistes en décembre 1940. Les documents japonais contemporains se référaient à la politique sous le nom de " Burn to Ash Strategy ".
L'expression chinoise « Trois Alls » a, d'abord, été popularisée au Japon en 1957, lorsque les anciens soldats japonais libérés du centre d'internement pour crime de guerre de Fushun ont écrit un livre intitulé : " Sankō, Nihonjin no Chūgoku ni okeru senso hanzai no kokuhaku ", " " Les Trois Alls : Confessions Japonaises de Crimes de Guerre en Chine - éd.: Kanki Haruo, 1979 - dans lequel les vétérans japonais ont avoué des crimes de guerre commis sous la direction du général Yasuji Okamura.
Les éditeurs ont été forcés d'arrêter la publication du livre après avoir reçu des menaces de mort de japonais militaristes et ultranationalistes.
Les quatre modernisations : politique de priorité donnée, sous Deng Xiao Peng, à de grandes réformes dans quatre secteurs: agriculture, industrie, armée et techniques.
Tashi Rabten est le cousin de Tsering Kyi, 20 ans, qui s’est immolée en mars 2012 au même endroit.