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Tibet

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Billet de blog 24 mars 2017

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Expulsée de Suisse, Yangdon la tibétaine, incarcérée, à sa descente d'avion, au Népal

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La Chine fossoyeur assumée des Droits de l'Homme, grâce et avec l'approbation tacite de toutes les démocraties, toutes monayables, qui, ni ne voient, ni n'entendent, ni ne disent, font les ignorantes, forteresses de la raison, se font acheter en toute complaisance pour quelques picaillons, quelques rogatons ... Un jour, elles s'en mordront les doigts ..

Apres l'expulsion d'un Tibétain de France vers l'italie, une expulsion évitée de justesse d'une jeunne femme tibétaine qui résidait en France, des cas similaires à Dublin, la main-mise de la diplomatie chinoise sur les états européens commence à faire ses premiers ravges parmi les tibétians qui y ont trouver refuge.

L'Europe qui fut celle des lumières tamise sérieusement ses prétentions d'exemplarité démocratique et humaine, est maintenant perméable aux oukases répétés et aux menaces réguliérement assénées par une diplomatie de la canonière économique d'une trés puissante dictature économique et militaire d'Asie.

On peut être légitiment inquiets pour cette jeune tibétiane de 27 ans, Yangdon Chorasherpa, qui s'est réfugiée en Suisse et à laquelle les trés bienvaillantes autorités helvétiques qui la mettaient dans l'avion l'avaient assurée qu'elle ne risquait strictement rien au Népal.

Illustration 2

Que vaut une parole entendue sur un désormais lointain continent quand se referment, à l'aéroport,  les menottes sur les poignets d'une jeune femme de 27 ans ? Que vaut une parole entendue si loin dans le trajet qui la conduit à la prison de Dolakha ?

La Suisse a expulsé Yangdon Chorasherpa vers le Népal, tout en lui affirmant qu'elle ne risquait rien. Elle a été arrêtée dès son arrivée et emprisonnée à Dolakha.

Yangdon Chora­sherpa, 27 ans, peut, donc, se prévaloir d'un triste honneur: Celui d'être la première Tibétaine à avoir été expulsée de Suisse. La jeune femme a été arrêtée à son arrivée au Népal, puis déplacée, quelques jours plus tard, à Dolakha, à huit heures de la capitale Katmandou, raconte le Tages-Anzeiger dans son édition du 22 et 23 mars , qui titre :

Expulsée sans autre forme de procés.

Illustration 3

La prison de la caserne de Police de Zurich d''où a été Chrasherpa, 27 ans, a été déporté pour une prison du Népal.

Photo : Dominique Meienberg

Expulsée sans l'ombre d'un procés.

Le Népal est devenu une destination difficile pour les exilés tibétains, car la Chine y a nettement accru sa pression, et ce, depuis le terrible séisme qui dévasta le petit pays et qui ne put, dans l'incapacité et l'impossibilité dans laquelle était le Népal, eu égard à l'insistance diplomatique chinoise et les propositions qui lui étaient faitres et qui ne se refusent pas, qu'accepter l'aide, finnancière, logistique, puis politique trés appuyée de son immense voisisn qui prit soin de tenir éloigné toutes les diplomaties étrangéres et associations humanitaires du monde entier concernées par le séisme, qui eurent tôt fait de faire de l'ombre à sa main mise et d'affaiblir son influence.

Autrement dit, et en terme peu diplomatique, la Chine aurait annexé, en quelque sorte, le Népal, qu'il n'en serait pas autrement.

Les autorités népalaise ont pris l'habitude de déplacer au loin les réfugiés arrêtés, car le centre de rétention de Katmandou est scruté de trop près par les organisations de Défense des Droits de l'Homme.

Selon l'Association des Jeunes Tibétains en Europe, dont le siège est à Zurich, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) savait parfaitement ce qu'il faisait lorsqu'il a décidé d'expulser la jeune femme dans ce pays.

Son procès a été reporté.

Elle a quitté sa prison de Dolakha la semaine passée pour se rendre à Katmandou en vue de son procès.

La justice népalaise lui reproche d'avoir voyagé avec un passeport acquis illégalement et d'avoir falsifié son certificat de citoyenneté. Ce que Yangdon Chora­sherpa avait reconnu devant les collaborateurs du SEM. Falsification qui eût, semble-t-il, motivé son expulsion de Suisse.

Les masses humaines qui, par millions, nuits et jours,  franchissent, tant bien que mal,  les océans et traversent les continents et qui se retrouvent en territoire européen disposent-elles de passeports en bonne et due-forme ?

Pourquoi formuler à l'adresse de cette jeune femme tibétaine venue s'enquérir d'un refuge dans un pays européen une telle exigence ?

Autant demander à un réfugié politique évadé de prison  dans son pays-sous-dictature recherché pour y être fusillé si son évasion est bien signée et contre signée par le directeur de l'établissement carcéral dont il s'est échappé.

Alors que ce genre de procédure se boucle normalement par une amende et une peine de deux semaines de prison au Népal, le procès de la jeune femme a été interrompu et elle a été ramenée à Dolakha. Raison invoquée: Il manquait des documents.

Les Tibétains dont la demande d'asile a été rejetée, sont dans une situation sinon impossible, du moins extrêmement difficile : Contrairement à d'autres réfugiés, les tibétians, eux n'ont pas de pays, pas de nation, pas de maison. Officiellement, ils sont chinois, mais ne peuvent être rapatriées en Chine parce qu'ils pourraient être persécutés là-bas.

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« Les Tibétains sont apatrides. Où peuvent-ils donc aller? »  demande une Tibétaine, qui entend rester anonyme .., et travaille pour le centre de soins Shenpen qui prend en charge les Tibétains dont la demande a été rejetée. 

Inquiétude à Dolakha

Yangdon Chora­sherpa est toujours en prison, à la plus grande inquiétude de ses amis, comme le souligne Sonam Palmo Brunner, vice-présidente de l'Association des Jeunes Tibétains en Europe. Elle a de temps à autre accès à son téléphone portable avec lequel elle envoie des images de son lieu de détention.

La jeune femme est isolée à Dolakha où nul Tibétain ne peut lui venir en aide et lui apporter des objets de première nécessité ou de la nourriture. « Ils ont trop peur d'avoir des problèmes », explique Sonam Palmo Brunner. La diaspora tibétaine dans le pays n'a en effet aucun papier et ne dispose de quasiment aucun droit.

Demande de réadmission

L'aide suisse aux réfugiés peine également à localiser Yangdon Chorasherpa, reconnaît son porte-parole Stefan Frey.

« Une fois de plus, les autorités helvétiques ont expulsé une personne dans un pays où elle est exposée à de grands dangers », regrette-t-il.

Il espère une intervention du SEM auprès des autorités népalaises pour une procédure en bonne et due forme.

Le SEM explique que la représentation suisse au Népal est en contact avec les personnes appropriées pour trouver une solution rapide. Mais il refuse de s'exprimer sur le cas de Yangdon Chora­sherpa. Un avocat a en effet déposé au nom de la jeune femme une demande de réadmission qui est toujours pendante. Raison pour laquelle le SEM garde le silence.

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