
Mesure n°3 La mise en place d’une production locale publique de médicaments et produits de santé en France
(L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament propose, à côté des nécessaires dispositions d'hygiène, de précaution et de confinement, 5 mesures d’urgence qui doivent être reprises par l’exécutif)
- Constat : notre pays est ultra dépendant des importations de médicaments, principes actifs et outils de diagnostics comme l’a reconnu elle-même l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn le 14 février dernier. Les ruptures et pénuries existaient déjà avant cette crise, illustrant parfaitement les risques de laisser les choix stratégiques en matière de production de médicaments et de principes actifs au seul secteur privé, qui lui agit en fonction d’incitations et priorités économiques et non sanitaires. Pour compléter ce constat, on peut lire notre communiqué de juillet 2019 ou un article récent de Jean-Yves Nau.
- Mesures à prendre : la production de médicaments et produits de santé, et notamment de produits diagnostics comme les kits et réactifs doit être relocalisée en France. Celle-ci doit être publique et doit être orientée vers les besoins en santé de la population. Ces unités de production doivent notamment permettre une plus grande réactivité en cas de pandémie. Elle permettrait par exemple dans une situation comme celle que nous traversons une fabrication urgente de tests diagnostics.
- Par ailleurs, toute aide apportée pour la relocalisation en Europe au secteur privé doit être rendue publique, ainsi que les conditions liées à cette aide.
- Concernant les médicaments et produits de santé sous brevets, des licences d’office doivent être émises pour lever toute restriction à la production. Les clauses d’exclusivité des données cliniques ou de mise sur le marché doivent être également levées.