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Dans la "manif" décrite ci-après, le point rouge est le "lieu des étudiants" - à l'ouest de la place.
Grenoble 1967, une autofiction
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Ce serait si simple que Christian écrive sa biographie comme on le lui demande depuis pas mal de temps.
Mais ... il y a des biographies "simples", des "destins", des "sagas".
Et puis il y a des vies patchwork, des vies parallèles, des vies tricotées.
Alors il faut sortir l'arsenal nommé "art du roman".
In fine, ça s'appelle de l'autofiction : d'un côté les ingrédients sont authentiques, de l'autre la sauce & la cuisson sont "arrangées".
Un bout d'autofiction
Nous sommes en juin 1967, tu écoutes un récepteur à transistors improbable, gainé d'une kitschissime matière plastique rouge :
“Vous écoutez Radio Grenoble.
Nous sommes sur la Place de la Préfecture où des étudiants font un sitting pacifique.
Le Général de Gaulle - qui est en visite pour annoncer les prochains Jeux olympiques d’hiver - doit s’adresser à la foule qui est massée sur la place.
A l’est de la place, il y a les afficionados du Général qui attendent, debout, le discours.
A l’ouest de la place, il y a les étudiants qui sont assis sur le bitume et scandent “Fouché démission !”
Ils ne sont pas très nombreux mais leurs voix unies vont couvrir la voix du Général.
C’est alors qu’un peloton de gendarmes mobiles se positionne du côté sud de la place, dos à la Préfecture.
Le peloton avance avec détermination et calme.
Il commence à balayer la moitié de la place occupée par les étudiants assis.
Le peloton est à deux mètres des étudiants, que va-t-il se passer ?
Les étudiants s’envolent comme des moineaux.
Un seul reste assis, imperturbable.
Le peloton s’écarte pour ne pas piétiner l’adolescent, tout en continuant son balayage.
Le jeune protestataire ne bronche pas, le regard rivé sur le balcon où doit apparaître le Général.
Deux officiers prennent le disciple de Gandhi chacun par un bras et le portent vers la foule.
Le jeune homme tourne le dos à la préfecture et s’éloigne.
La voix du Général de Gaulle scande : “Grenoblois, Grenobloises, vous avez décidé de relever un défi ... ”
Voilà mon premier souvenir de Grenoble, le jour du bac.
Une découverte de la solitude du militant "radical".
C'est fou !
Tu es "monté à Grenoble" depuis ta petite bourgade.
Tu es dans ta première manif avec cent camarades.
Enfin tu as trouvé des "frères de combat".
Quelques minutes plus tard ils se sont tous envolés ...
Tu es seul !!!
Grenoble 1982, là c'est autobiographique
J'habite Grenoble puis, au fil des jobs, je découvre les Macarons de Nancy, les Vins d'Alsace, les Mouchoirs de Cholet, les Petites femmes de Pigale (on se vante, on se vante), le baeckeoffe de Strasbourg.
Et retour à Grenoble.
Juin 1982 c'est la fête d'été de mon job - Hewlett Packard - avec un orchestre de jazz.
Je vois les musiciens jouer en regardant des drôles de carnets A5.
A la pause je questionne : "C'est quoi ?"
Le Sax : "Pour chaque morceau, on a la grille des accords couplet/refrain.
On joue la mélodie d'oreille puis on improvise sur la grille."
Moi : "Et comment on apprend à improviser ?"
Le Sax : "Tu vas chez Michel Musique et tu achètes un disque où il y a l'accompagnement de morceaux de jazz (batterie + piano ou guitare + piano)"
Moi : "Et puis ..."
Le Sax : "Tu mets le disque, tu as la grille d'accord sous les yeux et tu joues "au feeling" "
Moi : "Au feeling ..."
Et c'est comme ça que, en juillet et août, je découvres les joies et les peines de l'improvisation de jazz avec mon tuba.
Et septembre, un collègue de boulot me dit : "Je te prends une place pour le concert de Dizzie Gilespie ?"
Le concert arrive, à l'entrée de la salle je retrouve Le Sax :
"Tu as bossé l'impro ?"
"Oui."
"Va voir le barbu près de la scène, il a une place pour toi dans son septet."
"Tu plaisantes."
"Va voir ! Lui et les deux à côté sont les Frères Poitou."
Et effectivement, me voilà tuba dans le groupe "Just jazz".
Nous passons à La soupe aux choux et dans d'autres évènements.
Plusieurs fois, dans ma vie, j'aurais des expériences similaires :
- trois mois pour apprendre l'anglais nécessaire pour donner des cours de dépannage
- quelques semaines pour apprendre le vocabulaire de Wyatt Woodsmall et devenir son interprète live
- un temps très court pour devenir formateur en informatique
- d'autres expériences dans le domaine de la musique
Grenoble 1968, une autofiction
J'ai 20 ans. Il y a, sur les quais, un restaurant qui se nomme "La pena del santo".
Le patron me parle avec passion de la musique des Andes.
J'achète trois flutes - la quena sans bec, le pinquillo avec bec, celle qui ressemble à la flûte de pan - et un ukulele.
J'achète un album de partitions et je bosse.
A l'occasion d'un déplacement à Paris, je rencontre un Chilien, il m'apprend une chanson en espagnol - je ne connais pas l'espagnol - et nous passons au Centre américain.
Jouer de la musique est l'occasion de nombreuses rencontres, en particulier féminines.
Je sympathise avec Maria et sa fille Serena, 15 ans.
Un jour Maria me téléphone toute alarmée : "Ma fille a un copain et j'ai peur qu'elle ne tombe enceinte."
"Tu lui as expliqué la contraception ?"
"Je n'y connais rien et en plus c'est interdit en France."
J'explique à Maria que c'est interdit mais ... et lui propose d'emmener Serena et son copain au Planning familial - aux actions plus ou moins clandestines.
On arrive dans les locaux et le copain tombe dans les pommes.
"Qu'est-ce qui lui arrive ?"
"Il est allergique à l'odeur d'éther."
Une bénévole s'occupe du copain tandis que je m'approche avec Serena - tenue baba cool - du bureau "Information sur la contraception".
La dame me dit : "Vous êtes éducateur de rue ?" j'essaye de ne pas éclater de rire et lui répond : "Oui ! Je vous laisse avec Serena."
Le lendemain l'éducateur de rue et les deux tourtereaux vont chez le médecin.
Pendant que j'attends dans la salle d'attente, je lis un fascicule sur le Training autogène de Schultz = l'entrainement à l'auto-hypnose = l'auto-transe.
Je prends rendez-vous avec le médecin - le Docteur Gilet.
Quelques années plus tard, je ferai l'expérience de l'extraction dentaire sans anesthésie, juste avec l'auto-transe.
Ce qui nous amène au livre d'Ernest Rossi ...
1986 Californie du sud
Ernest a 53 ans.
De 1972 à 1980 il a travaillé avec Milton Erickson, l'homme qui a révolutionné la pratique de l'hypnose thérapeutique.
Le livre Psychologie de la guérison a 200 pages, il y a deux références bibliographiques par page !!!
Je suis le premier à en traduire des extraits en français.
Ils sont diffusés sous forme de photocopie dans le petit univers des thérapeutes ericksoniens, de la thérapie familiale systémique, etc.
Une "grand psychiatre" lyonnais lit mon topo et m'envoie une patiente.

Il y a quelques mois cette jeune femme et son compagnon ont eu un grave accident de voiture.
Nous appellerons la jeune femme Sophie.
La voiture a fait un tonneau, ils sont sortis de la voiture, la température extérieure est de moins 10 degrés.
La route où a lieu l'accident est très isolée et couverte d'un verglas qui la rend très difficilement praticable aux ambulances.
Pendant un temps "très long" Sophie est dans le froid près de son compagnon qui est en train de se vider de son sang et de mourir.
Première et unique séance
Je propose à Sophie de s'asseoir sur une chaise et je mets une chaise à côté comme si l'on avait deux sièges de voiture.
J'invite Sophie à s'installer dans le souvenir du départ de leur voyage et, progressivement, de dérouler dans sa pensée le chemin parcouru.
Dans la pratique éricksonienne qui est la mienne, il n'y a pas de préambule où le patient entre en transe.
Le processus de transe se fait "automatiquement" au fil de la remémoration, en particulier parce que le thérapeute parle d'une voix "envoutante" - comme le dit Anna Luco, ma collègue.
Un autre paramètre de l'envoutement est le fait d'être totalement synchronisé avec Sophie : même posture, même rythme de respiration, même ton de voix, même accent régional, même vocabulaire.
In fine, nous sommes tous les deux dans une sorte de transe.
Nous arrivons ainsi avec Sophie sur le lieu et au moment de l'accident.
Et Sophie revit le "long temps" où elle vit l'agonie de son compagnon.
La séance dure "un certain temps" - je prends un patient par demi-journée pour ce genre de cas.
Avec une autre jeune femme nous avons vécu la séance la plus longue : 5 ou 6 heures.
Lorsque Sophie est repartie je réalise que je grelotte très fortement.
J'ai "pris le mal" c'est à dire le froid intense qu'elle a vécu en même temps que l'émotion.
Avec le froid, j'ai pris aussi ce "truc" qui est d'avoir accompagné la mort de son compagnon.
Je prends deux duvets épais et me recroqueville dedans.
Il me faut deux heures pour retrouver un état normal.
Ma méthode de travail je l'ai développée à partir du livre d'Ernest et des autres ouvrages sur le travail de Milton Erickson.
Mes camarades psychiatres, psychologues et psychothérapeutes me disent : "Mais nous ne pouvons pas travailler comme toi !"
"Nous avons une famille à nourrir et devons enchainer les clients et, en institution, on ne nous laisse pas la latitude de travailler comme cela !"
Je sais, cela prendra beaucoup de temps pour que les institutions comprennent les conditions nécessaires pour guérir un patient gravement traumatisé.
Sachant que laisser une personne avec un traumatisme coûte très cher à la société.
Comment détruire sa santé et comment la reconstruire
La préface de l'ouvrage d'Ernest Rossi est écrite par Norman Cousins - né en 1915.
Ce dernier est célèbre pour être, quelques années plus tôt, sorti d'une grave maladie en inventant une thérapie par le rire et les vitamines !!!
Il sortira de la même manière d'un problème cardiaque.
En France il est de bon ton de se moquer.
La plupart des Français préfèrent mourir plutôt que de guérir par une méthode "ridicule".
Je redis : La plupart des Français préfèrent mourir plutôt que de guérir par une méthode "ridicule".
Comment détruire sa santé
Nous allons parler d'Albert puis je te raconterai comment ça s'est passé pour moi - grâce à ce que j'ai appris de Rossi entre autre.
La santé c'est comme le permis de conduire, on nait avec un certain nombre de points de vie et et puis on les perd.
A sa naissance, Albert a 100 points de vie - s'il avait une déficience innée il aurait eu moins de points.
Albert fait tous les efforts qu'il peut pour perdre ses points de vie :
- il n'épluche pas les légumes et fruits couverts de pesticides
- il fait des fritures et des barbecues cancérigènes
- sa maison n'a pas une bonne énergie et il ne fait rien pour y remédier
- il ne fait rien pour réparer les méfaits de son stress quotidien - relaxation et travail avec psychanalyste
- il ne fait rien pour dénouer les traces des traumatismes anciens - thérapie émotionnelle
- il demande à son médecin de lui prescrire des antibiotiques pour des maladies virales
- il a surchargé son système immunitaire avec des vaccins inutiles
- il ne met pas de masque quand il fait du ponçage
- il s'expose excessivement au soleil
- etc.
Grâce à tous ses efforts Albert réussit : il perd tous ses points de vie et développe un cancer.
Albert pourrait regagner des points, retrouver l'efficacité de son système immunitaire et guérir son cancer "tout seul".
En bref, le même talent qu'il a mis à perdre des points il pourrait le mettre à en regagner en :
- se nourrissant de produits bio très variés - alicaments (voir plus bas)
- arrêtant de fabriquer des produits cancérigènes avec sa cuisine
- faisant venir un géobiologue pour assainir sa maison
- s'occupant de son mental - en lisant l'ouvrage d'Ernest Rossi et en appliquant la méthode
- arrêtant de s'empoisonner avec les produits de l'industrie pharmaceutique
- cessant de s'exposer à des rayons, des poussières toxiques
- etc.
Comment j'ai guéri mon cancer absolument seul
Printemps 2010, sur mon répondeur : "Monsieur Bois, vous avez un cancer, voici le n° de téléphone du chirurgien ..."
Choquant ! En apparence oui, en réalité non.
En effet, le Professeur Brechard - qui me laisse le message - sait que je sais que j'ai un cancer.
Il a l'intuition du vieux routier de la dermatologie.
Il intuite peut-être aussi que je ne téléphonerai pas au chirurgien.
Lors de la consultation j'ai en effet eu un comportement "particulier".
Mon premier métier a été celui de "dépanneur", ensuite j'ai été formateur d'ingénieurs dépanneurs.
Pour moi, un cancer c'est une panne comme une autre.
Ma relation au cancer a commencé quand j'étais gamin - ma relation au dépannage aussi.
Ma grand-mère paternelle morte d'un cancer.
Ma grand-mère maternelle découpée, irradiée, empoisonnée par la chimiothérapie.
Dans ma tête je crée un dossier : "étudier la question cancer".
En 1983 je prends une année sabbatique avec un double objectif : soigner des gens et réfléchir à ma propre santé.
Je découvre plusieurs méthodes pour regagner des points de vie en cas de cancer.
Le jeûne - je ferai plus tard l'expérience d'un jeûne de 40 jours (avec juste une pincée d'alicaments).
Méthode de charlatan ! Pourtant il est évident que si l'on jeûne on gagne au moins des points en cessant de s'empoisonner !!!
La cure de raisin de Johanna Brandt.
Méthode de charlatan ! Qui contient, comme le jeûne, une sagesse "l'alimentation ordinaire est épuisante pour l'organisme et fait perdre des points".
La cure de jus de légumes de Rudolf Breuss.
Méthode de charlatan ! Pourtant commence à se pointer l'observation que certains aliments ont une vertu anticancer en agissant soit sur le système inflammatoire, soit sur le système immunitaire.
Les plantes anticancer
En 2020, si je fais la requête "plantes anticancer" je trouve : la spiruline (c'est une bactérie), le gingko biloba, une palette de champignons, des algues, l'aloe vera, l'ail, le chanvre, l'armoise, l'if, le ginseng rouge, le Pao Pereira (Geissospermum Vellosii), la Rauwolfia Vomitoria (ROVOL V BELJANSKI), certains thés identifiés par Mirko Beljanski, les racines de pissenlit, le curcuma, l'astragale, la nigelle, etc.
Voilà pourquoi, en 2010, je me comporte vis à vis de mon cancer comme un dépanneur.
Dépanneur qui a une boite à outil avec tout ce qu'il faut pour vaincre le cancer seul.
Et, en neuf mois, le cancer a totalement disparu !!!
Les outils additionnés sont :
- ne plus prendre d'aliments toxiques = ne prendre que des aliments crus ou cuits à l'eau et le plus possible bio
- prendre le maximum d'alicaments - 49 à chacun des 5 repas voir https://cancerautrement.wordpress.com/
- prendre des plantes qui boostent le système immunitaire - ce sont les mêmes que pour lutter contre virus et bactéries voir https://unefabriquedecommuns.com/2020/04/23/kit-de-survie-coronavirus-et-autres-virus-et-bacteries/
- prendre une ou plusieurs plantes anticancer oralement et localement - j'ai pris de la nigelle
La place du mental, les apports de Rossi
Pendant mes 9 mois de lutte contre le cancer je n'ai pas un seul instant pensé à la dimension "psy".
Pourquoi ?
Parce que tout simplement - entre 1986 et 2010 - je l'ai totalement intégrée dans ma vie.
Chaque vendredi je fais une "séance avec psychanalyste" pour explorer, malaxer, dissoudre les stress actuels et passés.
Chaque jour je fais ce que l'on nomme une "relaxation" ou une "méditation" mais en fait un truc puissant que j'ai développé en particulier à l'aide des savoir-faire des chamanes.
Mon attitude de dépanneur face au cancer est en fait une puissante machine où :
- ce n'est pas le cancer qui commande mais c'est moi
- je ne suis pas dispersé par les messages de la médecine officielle que je mets totalement à l'écart du truc (1)
- sans y penser, je commande à mon système immunitaire de bosser à fond contre les cellules cancéreuses
Donc la méthode de Rossi totalement intégrée.
(1) Si j'avais un cancer interne, j'aurais peut-être besoin de l'imagerie pour suivre sa régression.
A l'annonce d'un cancer, un médecin ne peut pas entendre "je vais me guérir seul".
Par contre, une fois que le cancer est guérit, certains médecins vous demande la recette.
Par exemple les dermatologues qui savent que, s'ils ont un cancer de la paupière, on va leur enlever la paupière.
URL source: https://blogs.mediapart.fr/christian-bois-343/blog/050820/souvenirs-grenoble-ernest-rossi