Joe Biden avait désespérement besoin d'une victoire et, si possible, d'une grosse victoire. Elle lui a été accordée par les électeurs de Caroline du Sud qui ont participé à la primaire démocrate hier. La participation a été très élevée puisque près de 578 000 électeurs ont participé au scrutin, soit davantage qu'en 2008 qui avait établi un record (avec alors un peu plus de 532 000 électeurs). Biden a remporté 48.4% des suffrages, devançant Bernie de plus de 28 points (Sanders est arrivé deuxième avec 19.9%). Le milliardaire Steyer qui avait massivement investi en Caroline du Sud termine 3ème avec 11.3% des suffrages. il est suivi par Buttigieg à 8.2%, Warren à 7.1%, Klobuchar à 3.1% et Gabbard à 1.3%. Biden l'emporte dans chacun des 33 comtés de l'Etat. Il remporte l'essentiel des 54 délégués élus (1) qui iront à la convention démocrate de Millwaukee en juillet prochain.
For Joe Biden, it was win or...bust
Même si tous les sondages ont toujours placé Biden en tête en Caroline du Sud, sa victoire ne semblait plus garantie dimanche dernier alors que Sanders venait de remporter haut la main les caucus du Nevada et que Biden terminait certes deuxième mais loin derrière lui après une médiocre quatrième place aux caucus de l'Iowa et une pitoyable cinquième place à la primaire du New Hampshire. Bernie avait alors le vent en poupe après avoir remporté le vote populaire dans les trois premiers Etats ce qu'aucun démocrate ou républicain n'était parvenu à faire jusqu'ici. Dimanche dernier, certains sondages faisaient état d'un écart limité à 2 ou 3 points entre les deux et Bernie a alors décidé de revenir faire campagne en Caroline du Sud plutôt que de se concentrer exclusivement sur les 14 Etats ou se tiendront des primaires lors du Super Tuesday mardi prochain, pensant pouvoir porter l'estocade finale à Biden dans la foulée de ses trois premières victoires. Si tel avait été le cas, Biden aurait aujourd'hui été contraint à abandonner la course, ne serait que parce que ses finances sont à sec et que personne ne miserait plus un seul $ sur lui. Biden a pour sa part passé toute la semaine en Caroline du Sud ou il était arrivé samedi sans attendre les résultats du Nevada et il y a concentré tous ses moyens ou presque, tant humains que financiers en annulant des réservations d'espaces publicitaires dans des Eats votant mardi prochain. C'était indispensable car ses moyens sont de toute façon limités : des candidats dits majeurs, c'est celui qui est le moins bien financé, essentiellement parce qu'il n'attire pas un nombre et un volume de contributions individuelles d'électeurs très important, également parce que les grands donateurs du parti démocrate n'ont pas non plus investi sur lui de façon importante par le biais de Super PAC, ce qui traduit le fait que l'establishment du parti n'en a pas jusqu'ici fait son candidat de prédilection susceptible de constituer une alternative à Sanders. Jusqu'à hier, Buttigieg et Klobuchar apparaissaient comme des alternatives encore crédibles à Biden qui ne suscitait aucun enthousiasme et qui multipliait les gaffes (il est très improbable que ceci s'arrête). Bref, dimanche dernier, Biden était considéré par beaucoup (y compris moi-même), comme mort ou presque..
Sleepy Joe did much better than expected...
C'était une erreur qui sous-estimait la volatilité des intentions de vote inhérentes à des primaires (on opte plus facilement pour un autre candidat du même parti que lors de l'élection générale ou changer signifie voter pour le candidat de l'autre parti), la difficulté à anticiper la participation, le fait que les sondages US reposent pour la plupart sur des échantillons très réduits, et surtout la force du mouvement politique qui soutient Joe Biden en Caroline du Sud. Ce dernier a toujours présenté cette élection comme son pare-feu qui lui permettrait d'éviter la sortie de route et lancerait véritablement sa campagne. Au cours de la semaine, les intentions de vote en sa faveur ont enregistré une très forte progression tandis que Bernie fléchissait légèrement, de sorte que vendredi soir, sa victoire ne faisait plus de doute et que l'incertitude portait sur l'écart qu'il réaliserait face à Bernie. Les résultats sont en définitive encore meilleurs que ce que les sondages anticipaient comme on peut le voir ici : Biden a obtenu 10 points de plus que la moyenne des sondages publiée par le site 538 vendredi soir, tandis que Sanders obtenait peu ou prou ce que les sondages lui accordaient.
Agrandissement : Illustration 1
La victoire de Biden est d'autant pus bienvenue pour lui que les résultats de ses concurrents lui permettent d'envisager qu'il va constituer l'alternative à Bernie Sanders autour de laquelle les électeurs vont se rassembler.
...Thank you for coming, Tom !
Pour commencer Tom Steyer a annoncé qu'il arrêtait sa campagne.: le milliardaire aura donc dépensé 252 M$ et obtenu 0 délégué, record à battre. Il avait pourtant beaucoup investi au Nevada et en Caroline du Sud, obtenu le soutien de pas mal d'élus locaux démocrates en Caroline du Sud et obtenu une honorable 3ème place avec 11.3% des suffrages, son meilleur résultat (il avait obtenu 9.0% des voix au Nevada). Mais faute d'avoir dépassé la barre des 15% au niveau de l'Etat ou dans suffisamment de comtés il fait choux blanc (il n'est pas exclu qu'il obtienne finalement un ou deux délégués sur la dizaine restant à allouer -voir note 1). Mais au plan national, le retrait de Steyer compte peu (sa cote était d'environ 2.5%) et il est loin d'être certain que ses électeurs ne renforcent pas davantage Bernie que Biden car les trois thèmes sur lesquels il a fait campagne sont le réchauffement climatique, les inégalités économiques et raciales et il a tenu un discours progressiste sur le fond et populiste sur la forme, assez proche en réalité de celui de Bernie qu'il a régulièrement soutenu dans les débats entre candidats (il a réussi à se qualifier pour la plupart des dix débats qui ont eu lieu). Ses diatribes contre un système qui permet à des types comme lui de s'enrichir dans des proportions extravagantes au détriment de la majorité de la population étaient étonnantes. Il est le seul candidat à avoir pris position pour des réparations financières pour les descendants d'esclaves, c'est à dire les Noirs. En Caroline du Nord, 13% ont voté pour lui. On pouvait légitiment le classer parmi les candidats progressistes. Il a quitté la campagne en déclarant que sa priorité avait été de parler des sujets qui lui apparaissait les plus importants, et non de parler de ceux qui rapportaient le plus de voix. Il a ajouté qu'il soutiendrait le candidat qui obtiendrait la nomination quel qu'il soit.
....All the better for Joe because it was a disaster for Buttigieg and Klobuchar among Blacks..
Ceux dont Biden espère qu'ils lui dégagent la voie rapidement en abandonnant sont Buttigieg et Klobuchar, tous deux modérés. Et Biden ne se prive pas de dire que leur candidature est désormais non viable dans la mesure où les résultats de Caroline du Sud viennent d'apporter la démonstration que les sondages laissaient entrevoir à savoir que ni l'un, ni l'autre ne sont en mesure d'obtenir un nombre significatif de suffrages émanant des Noirs. Or sans un soutien significatif des Noirs, aucun démocrate ne peut espérer obtenir la nomination compte tenu de leur poids dans l'électorat qui se déplace aux primaires démocrates. En 2016, ils ont représenté quelques 21% de celui-ci et ils détiennent de facto un quasi droit de veto sur tout candidat démocrate. Les élections dans les quatre premiers Etats ne sont pas importants pour accumuler des délégués (ils en accordent seulement environ 4% du total puisque ces Etats sont faiblement peuplés), ils sont importants, et même cruciaux, en raison de la dynamique qu'ils impriment à la campagne. Le plus important numériquement parlant est la Caroline du Sud, mais sa primaire permet avant tout, tous les quatre ans, de répondre à la question suivante : "quel(s) candidat(s) les Noirs sont ils prêts à soutenir ?". Comme ils représentent 55 à 60% des électeurs qui se déplacent à la primaire démocrate (56% hier), la réponse est toujours claire.
Et malheureusement pour Buttigieg et Klobuchar, cette réponse est limpide : Buttigieg a obtenu les suffrages de seulement 3% des électeurs afro-américains et Klobuchar de seulement 1%. Klobuchar a été plombée par son passé contesté de procureur du Minnesota. Butigieg a fait pas mal d'efforts en direction de ces électeurs (c'est lui qui a fait le plus de déplacements de tous les candidats en Caroline du Sud et c'est également lui qui a dépensé le plus en spots TV, Steyer excepté) mais ne pouvait pas espérer de résultats mirobolants étant quasi inconnu jusqu'il y a peu et ne disposant d'aucun appui ou relais significatif auprès de la communauté afro-américaine qui est très organisée en Caroline du Sud. Il a fait deux fois mieux (6%) auprès de ceux qu'il est le plus facile de convaincre, c'est à dire les jeunes Noirs (de 17 à 29 ans), surtout ceux qui sont diplômés d'un college. Dans ces conditions, il est désormais exclu qu'ils puissent remporter la nomination et passé le Super Tuesday mardi prochain, ils devraient logiquement abandonner la course et donc renoncer à concurrencer Biden pour obtenir le vote des électeurs démocrates modérés. De toute façon ils n'arriveront plus à lever de l'argent. Klobuchar remportera peut être mardi la primaire de son Etat, le Minnesota, mais ce n'est même pas sûr, et c'est le seul Etat où elle ait une chance. Buttigieg ne tiendra certainement pas jusqu'au 5 mai, date de la primaire dans son propre Etat, l'Indiana.
A disaster for Warren aswell...
Biden aimerait en revanche certainement que Warren reste dans la course pour empêcher que la majorité de ses électeurs ne se reporte sur Bernie, mais le résultat de Warren en Caroline du Sud est à nouveau très décevant pour elle puisqu'elle termine cinquième avec seulement 7.1% des voix et -pire encore- seulement 5% des voix des Afro-américains, un score affligeant quand on le compare à celui de Steyer. Comme pour Buttigieg et Klobuchar, la question du sens du maintien de sa candidature est désormais clairement posé. Elle n'a manifestement plus aucune chance de remporter une majorité de délégués élus à la convention, on vote mardi dans le Massachussets, Etat dont elle est sénatrice et elle risque fort de s'y faire battre par Bernie (qui la devance légèrement dans les sondages), ce qui serait très symbolique et certainement le dernier clou dans son cercueil. Mais même en cas de victoire localement, on voit mal ou elle pourrait gagner ailleurs et il n'y a guère qu'en Californie qu'elle peut espérer obtenir un nombre significatif de délégués mardi. On verra au vu des résultat mercredi mais sa candidature va très probablement cesser d'être viable ou d'avoir encore un sens politique. Bien davantage que Bernie, Warren représente l'aile gauche du parti démocrate, mais au vu de ses résultats, on peut dire qu'elle représente surtout l'aile gauche de l'Establishment démocrate, n'étant pas parvenue à élargir son audience, essentiellement concentrée sur les cotes Est et Ouest, et composée de Blancs non hispaniques, sur-diplômés et assez aisés. Elle a très largement perdu ce que l'on peut appeler la "primaire à gauche" contre Bernie qui a systématiquement obtenu deux à trois fois plus de voix qu'elle.
Bernie still has major problems with African Americans...
Enfin, pour Bernie, le résultat de Caroline du Sud est incontestablement décevant. Il était envisageable voici encore une semaine qu'il obtienne 25% et relègue Biden à la deuxième place, lui portant le coup de grâce et il est finalement battu de 28 points. En soi, cette défaite n'est pas problématique et il l'a évacuée en une phrase en disant qu'il y en aurait d'autres et que personne ne pouvait espérer gagner partout, ce qui est évidement vrai. Mais elle comporte une dimension problématique si l'on veut bien se souvenir de ce qui s'est passé en 2016. A l'époque, Clinton avait remporté plus de 73% des suffrages et Bernie 26%. Un écart de 47 points plus important qu'hier, ce qui est normal étant donné qu'il n'y avait alors que deux réels candidats. En 2016 durant la campagne des primaires, Bernie avait fait jeu égal avec Clinton chez les Blancs non hispaniques, c'est à dire qu'ils avaient tous deux obtenu près de la moitié des voix. En Caroline du Sud, Clinton l'avait emporté 54-46 auprès de cette fraction de l'électorat qui représentait alors 35% du total des électeurs de la primaire démocrate. Hier ils représentaient 40% des électeurs mais Biden l'a emporté de 10 points sur Bernie (33% vs 23%).
En 2016, si Bernie a a perdu la campagne des primaires contre Clinton, c'est parce que celle-ci l'avait largement distancé chez les Hispaniques et très largement chez les Noirs, ce qui fait qu'à l'arrivée, elle a obtenu 57% des suffrages sur l'ensemble des primaires contre 43% pour Bernie. C'est la faiblesse de ce dernier auprès de ces électeurs (ou si l'on préfère la force de Clinton auprès de ces électeurs) qui est la raison déterminante de la défaite de Bernie face à Clinton (2). A l'époque, en Caroline du Sud, Clinton avait obtenu 86% des voix des Noirs et Bernie seulement 14%. Hier, Biden a remporté 61% des voix des Noirs contre 17% à Bernie. On peut difficilement dire que passer de 14 à 17% soit un bon résultat pour Bernie. C'est même un résultat que l'on peut qualifier d'échec compte tenu des efforts qu'il a fourni depuis pour remporter leurs suffrages, du fait que les sondages lui accordent chez les Noirs, au plan national, une audience nettement plus élevée qu'en 2016. Ce résultat sonne comme une douche froide. Il tend à accréditer l'idée que, comme en 2016, Bernie est incapable de séduire une large fraction des électeurs noirs. Bernie l'a emporté de peu auprès des jeunes Noirs âgés de 17 à 29 ans (38% contre 36% à Biden) mais il n'existe pas de comparatif avec 2016 et ce segment est peu important numériquement.
Why is Joe so strong among African Americans ?
Ce qui est sûr est que le résultat de Biden confirme qu'il jouit d'un soutien très important auprès de la communauté afro-américaine, ce qu'il répète jour après jour, et que ceci fait qu'à lui seul il demeure en vie et est plus apte à rassembler la coalition démocrate que tous ceux qui sont incapables d'attirer à eux une fraction significative du vote des Noirs. Derrière ce soutien, il y a un travail politique sur des décennies, le fait que la Caroline du Sud est en quelque sorte le deuxième Etat de Biden puisqu'il y passe ses vacances depuis des décennies, le fait qu'il y a construit un réseau de relations et de soutiens parmi les leaders de la communauté. Le fait que le Representant James Clyburn, le Noir le plus haut gradé du Congrès et le politicien le plus influent de Caroline du Sud, lui ait apporté un très ferme soutien mercredi a été un facteur décisif dans l'ampleur de sa victoire (un facteur cité comme "important" pour presque la moitié des votants). Il y a aussi le fait que Biden est un candidat modéré et que contrairement à ce que croient beaucoup de gens en France, la majeure partie des Noirs sont bien moins à gauche que les démocrates Blancs. La plupart se classent comme "moderates", voire "conservatives", ils ne sont pas particulièrement favorables à l'avortement inconditionnel, loin de là, pas spécialement favorables au mariage gay non plus, sont généralement plus pratiquants que les Blancs et certainement plus que les Blancs démocrates, leurs enfants vont souvent dans l'Armée car l'Armée a été, et demeure, un moyen essentiel de promotion sociale des Noirs, ils se méfient des propositions mirobolantes des liberals progressistes blancs car ils savent qu'un $ est un $ et le réchauffement climatique n'est pas leur préoccupation première, loin de là..Autre facteur décisif bien sûr : le fait que Biden est - d'abord et avant tout- le vice-Président d'Obama que la quasi-totalité de la communauté tient pour non seulement "son" Président, mais plus encore un grand Président, à propos duquel ils considèrent très généralement qu'il est impensable, indécent et inadmissible d'émettre la moindre critique ou réserve (3). Si vous n'êtes pas capable -d'abord- de rappeler l'émotion qui vous a saisi lorsqu'il a été élu en ce jour historique, de dire ensuite qu'Obama était un grand Président, de rappeler quelque une des ses réussites, vous perdez totalement votre temps énumérer vos propositions et à essayer d'obtenir leurs voix : vous le les aurez pas. C'est le préalable au fait que l'on vous écoute réellement.
Comme on peut le comprendre au vu de ce qui précède, une partie du résultat de Biden chez les Noirs de Caroline du Sud est lié à des considérations locales. Il fera probablement moins bien auprès des Noirs dans la plupart des Etats et Bernie fera donc probablement mieux. Il n'en demeure pas moins que le résultat de Bernie auprès des Noirs de Caroline du Sud laisse présager des résultats relativement médiocres auprès des Noirs des autres Etats du Deep South et qu'il lui sera difficile de l'emporter dans ceux de ces Etats ou ils représentent une fraction importante des électeurs comme dans le Mississippi, la Géorgie, la Louisiane, l'Alabama...Le vote des Afro-américains présent des différences régionales parfois significatives et Bernie avait généralement fait mieux auprès d'eux que dans le Sud, mais elles sont rarement importantes. Au final, ce résultat est donc mauvais pour Bernie et contraste avec les progrès qu'il semble avoir accompli auprès des Hispaniques. Le Super Tuesday permettra de confirmer ou de relativiser celui-ci.
Super Tuesday is coming fast !
Mardi, lors du Super Tuesday, se dérouleront 14 primaires plus un caucus à Samoa tandis que débutera la primaire réservée aux américains résidant à l'étranger. Exceptée cette dernière qui se déroule sur plusieurs semaines, tous les résultats seront connus mercredi. C'est le jour le plus important de la campagne puisque plus d'un tiers des délégués élus seront attribués dont ceux des Etats les plus importants comme la Californie et le Texas. La question principale est de savoir si Bernie y obtient suffisamment de délégués pour être sur les rails pour en obtenir la majorité d'ici le mois de juin ou si, à la suite de cette primaire de Caroline du Sud, il fléchit dans la dernière ligne droite tandis que remonte Biden, la deuxième est de savoir quel est l'impact réel de Bloomberg qui a dépensé 500 M$ et qui sature toutes les chaînes de TV et qui a fait l'impasse sur les quatre premiers Etats...
Addendum (lundi 2 mars au matin) :
Cette nuit, Buttigieg a tiré la conclusion de son résultat en Caroline du Sud et annoncé qu'il "suspendait" sa campagne, ce qui signifie qu'il l'arrête (tout en demeurant formellement candidat). C'est une excellente nouvelle pour Biden (et une très mauvaise pour Sanders) et ce serait encore mieux si Buttigieg annonce aujourd'hui qu'il lui apporte son endorsment, c'est à dire son soutien officiel, ce qu'une partie de son staff le pousse à faire. Buttigieg pesait environ 10% dans les sondages nationaux et Obama avec qui il a parlé avant d'annoncer sa décision lui a recommandé d'utiliser au mieux le leverage dont il dispose aujourd'hui. L'impact de son retrait se fera sentir dès demain lors du Super Tuesaday, mais sera limité par le fait que de très nombreux électeurs ont déjà voté par avance. C'est le cas de 3 millions d'entre eux rien qu'en Californie.
Addendum 2 (lundi 2 mars au soir) :
Cette après midi, Klobuchar a également annoncé son retrait, alors même qu'on votera demain dans son Etat demain. Elle ne s'est pas conenté de se retirer : elle a annoncé qu'elle apporterait son soutien à Joe Biden lors d'un meeting organisé par la campagne Biden qui aura lieu dans la nuit à Dallas. Buttigieg a annoncé qu'il en ferait autant lors d ce même meeting. A eux deux, ils pesaient, en moyenne, 15% dans les sondages nationaux.
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(1) Seuls 44 des 54 délégués ont pour l'instant été attribués : 33 pour Biden et 11 pour Sanders. Biden n'a plus que 8 délégués de retard sur Sanders (48 vs 56).
(2) Ceux qui souhaitent expliquer que la défaire de Bernie en 2016 s'explique par les manigances (réelles) de la direction du parti peuvent s'abstenir de l'écrire, à moins qu'il n'aient une estimation quantifiée de l'impact de ces manoeuvres sur les les résultats électoraux et qu'ils soient simultanément capables d'expliquer pourquoi Bernie a obtenu en moyenne deux fois moins de voix chez les Hispaniques que Clinton et quatre fois à cinq fois moins de voix qu'elle chez les Noirs.
(3) Le week end dernier, le New York Times a publié une enquête qui indiquait que Bernie Sandres aurait, durant l'été 2011, sérieusement envisagé de défier Obama lors des primaires de 2012 (normalement une simple formalité pour un président sortant sauf si des candidats sérieux se présentent ce qu'aucun ne fait généralement). Biden a bien sûr fait son miel de cette histoire durant la semaine. Sanders a démenti..